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vendredi 5 octobre 2012 à 13h

Attention: deux annonces différentes circulent pour ce colloque:

  • 5 octobre 2012 (13h-19h) : Université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne - salle 216,
  • 5 octobre 2012 (9h30-19h) : École Normale Supérieure (ENS)

Il semblerait que la première annonce soit la plus récente et la plus diffusée.


Colloque - ARESER

La marchandisation de l'enseignement supérieur

dans le monde

Vendredi 5 octobre 2012 13h-19 h

Salle 216 Université de Paris 1, 12 place du Panthéon, 2è étage, ascenseur à droite au fond de la cour.

13h: Introduction : Charles Soulié (PARIS 8) secrétaire de l'ARESER

13h15 : Eli Thorkelson, (Chicago), « L'usage politique des modèles d'universités étrangères : l'université américaine aux yeux des Français.

En France, des débats récents sur la politique universitaire se sont souvent développés autour de certains « modèles d'université », notamment autour du « modèle américain ».

Il est évident que l'image française de l'université américaine ne correspond jamais parfaitement à la réalité institutionnelle outre-Atlantique, mais ce qui nous intéresse ici, c'est cet écart entre modèle et réalité qui est devenu l'un des enjeux pour les acteurs français eux-mêmes. Ainsi, on rencontre souvent des critiques du style : "Vous, vous ne connaissez pas du tout le modèle américain ; c'est moi qui le connais véritablement..."

Nous décrirons ici les usages récents du modèle américain dans le contexte des réformes sarkozystes de l'université française, en soulignant les conflits épistémologiques et les positions sociales qui les sous-tendent.

13h45 : Alexandre Bikbov (Russie), L'université en Russie : le prix de réussite L'université russe représente un champ d'expérimentation économique et sociale qui révèle, sous une forme aiguisée, un futur possible de l'enseignement supérieur en Europe consécutif aux « réformes » actuelles. Après avoir subi dans les années 1990 une privatisation « noire », l'espace universitaire russe absorbe dans la décennie suivante des tentatives de régulation étatique. Loin de contrebalancer les effets hiérarchisant de la commercialisation sauvage, cette régulation les amplifie par des tentatives pour s'emparer des flux financiers. L'impératif de réduire le secteur de l'enseignement public gratuit répété par les ministres successifs de l'enseignement supérieur va de pair avec une montée de la formation payante au sein des grandes universités publiques et des taux de réussite pathologiques proches de 100% au milieu des années 2000. L'intervention retrace certaines de ces tendances qui se croisent au prix d'une reforme permanente de l'enseignement supérieur.

14h15 : Aurore Merle, (Centre de recherche sur la Chine contemporaine de Hong Kong), L'université en Chine : une institution sous tension Le « classement de Shanghai » et la présence croissante d'étudiants chinois dans les universités hors de Chine traduisent non seulement le rôle nouveau de ce pays dans le processus d'internationalisation des systèmes d'enseignement supérieur et de marchandisation des savoirs mais reflètent également les profondes transformations qu'ont connues les universités chinoises depuis le milieu des années 1990. L'objet de cette étude sera d'interroger ces mutations et de révéler les nombreuses tensions qu'elles contribuent à créer au sein des universités.

14h45 : Pierre Vermeren (Paris 1), Les universités publiques du Maghreb, peuvent-elles s'aligner sur la mondialisation universitaire?



 Au Maghreb, les universités sont confrontées à des problèmes endogènes : appauvrissement, massification, contrôle politique, questions linguistiques et concurrence privée. Elles sont en outre soumises aux exigences d'alignement sur les normes européennes. Les Etats veulent-ils et peuvent-ils les réformer à la mesure des exigences nécessaires, ou vont-ils opter pour la facilité en créant un secteur parallèle de nouveaux établissements privés ou para-publics ?

15h15 Discussion et pause

16h30 : Donald Broady et Mikael Börjesson (Université d'Uppsala): Oraison funèbre du modèle suédois

Paradoxalement, le système suédois d'enseignement supérieur public, qui avait la réputation d'être l'un des plus homogènes et des plus égalitaires, s'est adapté aux principes du New Public Management et aux modèles de gestions empruntés au monde des entreprises avec moins de résistance que dans de nombreux autres pays.

17h -17h30 : Annick Lempérière (Paris 1, IUF) : L'éducation supérieure comme business. Le modèle néolibéral chilien.

Le système universitaire chilien compte aujourd'hui 80% d'établissements privés. Cette situation dérive de la réforme universitaire voulue par le régime militaire au début des années 1980, qui a transformé l'éducation supérieure en marché ouvert aux investissements et à l'emprise idéologique des groupes économiques. Le Chili illustre sous une forme extrême l'évolution qu'ont connue tous les systèmes universitaires latino-américains dans les trois dernières décennies.

17h30-18h: Hans Ulrich Jost (Lausanne) : La révolution oblique des universités suisses

L'adhésion de la Suisse à la Convention de Bologne, en 1999, a permis à la Confédération de réorganiser de fond en comble le système universitaire. Sortirent gagnants de cette réforme: les deux Écoles polytechniques fédérales et certains domaines des sciences naturelles et de la médecine. Les sciences humaines et sociales, quant à elles, éprouvèrent maintes difficultés à s'adapter à la nouvelle situation. Toujours est-il que, pour qui défend l'efficience néolibérale, il s'agit d'un franc succès permettant à la Suisse de maintenir une bonne place dans la concurrence internationale des universités.

18h Discussion générale

18h30 Essai de conclusion, Christophe Charle (Paris 1, IUF), président de l'ARESER

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/22640
Source : https://sites.google.com/site/aresersite/actu...