dimanche 1er juillet 2012 à 17h
Manifestation de solidarité avec le Paraguay
Non au coup d'État parlementaire
Défendons la démocratie
https://paris.demosphere.net/rv/22239
Le collectif Paraguay vous invite a manifester en solidarité avec le Paraguay
Dimanche 1er juillet de 17 h a 20 h place du Trocadero
Premier signataires:
- Parti communiste français
- Parti de Gauche
- Europe Ecologie
- Les Verts
- Petite Amérique
- Cercle Bolivarien de Paris
- France Amérique Latine
- Red Consejo
- Pro Bolivia
- Comité Frente Amplio
- Alerte Honduras
- Coordinadora de Colombianos de Francia
- Coordinadora de Cubano en Francia
- etc...
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/22239
Source : http://www.cbparis.net/article-dimanche-1-jui...
Solidarité avec le peuple paraguayen
contre le coup d'état parlementaire :
Les signataires du présent communiqué dénoncent énergiquement le coup d'État parlementaire qui a conduit à la destitution du Président Fernando Lugo, élu démocratiquement en 2008 et souhaitent exprimer leur solidarité avec le peuple paraguayen.
Cette procédure de destitution éclair a été condamnée par les pays du MERCOSUR et de l'UNASUR (Union des Nations Sud-américaines). Plusieurs organismes internationaux de défense des droits de l'Homme, tels que la CIDH (Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme) (1) et la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme) (2) signalent des irrégularités dans la procédure et remettent en question la légitimité de cette destitution.
Après 61 ans de gouvernement d'un seul parti, le Parti Colorado (1947 - 2008), dont 35 ans de dictature militaire (Général Alfredo Stroessner 1954 - 1989), Fernando Lugo, à la tête d'une vaste coalition, a mis fin à cette hégémonie. Son arrivée au pouvoir a permis de lancer une série de réformes portant sur la lutte contre la corruption, la souveraineté énergétique et la récupération des terres mal acquises (volées pendant la dictature). Le gouvernement a du affronter de grandes difficultés pour la mise en œuvre de toutes ces initiatives car le président ne jouissait pas sur une majorité politique au Parlement et la Cour Suprême de Justice du Paraguay est contrôlée par les représentants les plus conservateurs et réactionnaires de la société paraguayenne.
Ces réformes n'en étaient qu'à leurs débuts et étaient, de ce fait, encore bien fragiles, mais elles ont suffi pour que certains groupes qui détiennent le pouvoir économique, considèrent ce processus de changement insupportable et cherchent à y mettre fin.
Ce retour en arrière et cette attaque à la jeune démocratie paraguayenne nous semblent très graves et nous appelons la société civile française, les organisations de défense des droits de l'Homme, les partis politiques et toutes les forces démocratiques, à manifester leur indignation face à cette situation, à se mobiliser, ici, en France, pour accompagner le peuple paraguayen dans sa lutte et soutenir ses initiatives pour un retour à la démocratie.
Nous demandons également au gouvernement français et à l'Union Européenne de condamner ce qu'il convient d'interpréter comme une atteinte aux mécanismes de fonctionnement démocratiques au Paraguay, et de se positionner de manière claire et déterminée pour le rétablissement de la constitutionnalité démocratique et contre l'avènement d'une nouvelle dictature qui cherche à s'imposer sous couvert d'une pseudo-légalité.
Coup d'etat au Paraguay
Le Monde Diplomatique, samedi 23 juin 2012
Le 22 juin, le Sénat paraguayen a destitué le président Fernando Lugo à la suite d'une procédure prévue par la Constitution, mais dont le déroulement s'est avéré plus que litigieux. M. Lugo a néanmoins accepté de se retirer tout en dénonçant un « coup d'Etat » qui« meurtrit le Paraguay et sa démocratie » (1).
Elu en 2008 à la tête d'une large coalition, M. Lugo n'a jamais bénéficié d'une majorité dans les assemblées du pays, son ancien allié, le Parti libéral radical authentique (PLRA, droite), se retournant très vite contre lui. Si, conformément à la Constitution, le Parlement paraguayen a nommé le vice-président Federico Franco (membre du PLRA) au sommet de l'Etat, sa décision a fait l'objet de vives critiques dans la région.
« Voici donc comment on procède désormais pour réaliser un coup d'Etat », a déclaré le ministre des affaires étrangères du Venezuela, M. Nicolas Maduro, le 22 juin. La présidente argentine Cristina Fernández a précisé le même jour que Buenos Aires « n'accepterait pas le coup d'Etat au Paraguay », promettant « des mesures appropriées »du sommet du Marché commun du Sud (Mercosur (2)) de la semaine prochaine (3). Son homologue brésilienne, Mme Dilma Rousseff, a suggéré que le Paraguay pourrait être expulsé du Mercosur et de l'Union des nations sud-américaines (Unasur). Le président équatorien Rafael Correa a, pour sa part, souligné que son gouvernement « ne reconnaîtrait aucun autre président paraguayen que Fernando Lugo » (4). Plus modéré, le président péruvien Ollanta Humala a qualifié la destitution de M. Lugo de « revers pour la démocratie qui oblige nos pays à se montrer vigilants » (5).
Mais, à l'image de l'épisode hondurien de juin 2009, la situation paraguayenne révèle la division de la région. Si une délégation de ministres des affaires étrangères des pays de l'Unasur s'est rendue à Asunción pour tenter de faire respecter l'ordre constitutionnel, ce ne fut qu'après que le Brésil ait « tapé du poing sur la table » pour surmonter la résistance du Chili et de la Colombie, deux pays gouvernés par la droite. Forts de ce soutien implicite, les députés paraguayens ne réservèrent que « silence et indifférence » à la délégation, comme le rapporte M. Maduro (6). Certes, M. Juan Manuel Santos, le président colombien, a regretté le départ de M. Lugo. Il a toutefois indiqué que, selon lui, « d'un point de vue formel, il n'y a pas eu de rupture de l'ordre démocratique » (7).
Venezuela, 2002. Bolivie, 2008. Honduras, 2009. Equateur, 2010. Paraguay, 2012... Avortées ou réussies, les tentatives de coup d'Etat ne sont plus rares en Amérique latine. Les classes dominantes de la région peineraient-elles à accepter la transition démocratique ?
(1) « Fernando Lugo : "me voy por la puerta ancha, la del corazón de mis compatriotas" », América Economía, 22 juin 2012.
(2) Créé par l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay en 1991.
(3) « Mercosur/Unasur anticipate "appropriate measures" against coup in Paraguay », MercoPress, 23 juin 2012.
(4) Ibid.
(5) « La destitución de Lugo en Paraguay es un revés a la democracia, afirma Perú »,ABC Color, 23 juin 2012.
(6) « Cancilleres de Unasur no reconocen a Federico Franco como sucesor de Lugo »,América Economía, 22 juin 2012.
(7) « Santos lamenta "remoción" de Lugo », ABC Color, 22 juin 2012.
Dans Le Monde Diplomatique :
- « Paraguay, nouvelles manœuvres pour renverser le président », Gustavo Zaracho, La valise diplomatique, 22 juin.
Le 15 juin dernier, au Paraguay, un affrontement entre forces de police et paysans sans terre s'est soldé par la mort de (...) - « Intrigues de palais au Paraguay », Maurice Lemoine, La valise diplomatique, 25 août 2010.
Appuyée par les médias nationaux, la droite paraguayenne a déclenché une féroce offensive afin de destituer « démocratiquement » le président, M. Fernando Lugo. - « Coup d'Etat rampant au Paraguay », François Musseau, mars 2010.
Après l'avoir soutenu lors de son élection, certains partis politiques se retournent contre le président de gauche Fernando Lugo. En théorie membres de sa coalition, ils jouent ouvertement sa déstabilisation. - « Au Paraguay, l'"élite" aussi a voté à gauche », Renaud Lambert, juin 2008.
Si l'Alliance patriotique pour le changement (APC), qui s'est rangée aux côtés de Fernando Lugo, comporte une vingtaine de mouvements sociaux, elle compte aussi neuf partis politiques - pas tous de gauche, loin de là. Malgré sa forte volonté de changement, la tâche de M. Lugo sera donc difficile. - « Le Paraguay sort du tunnel » (M. L.), La valise diplomatique, 23 avril 2008.
En remportant l'élection présidentielle d'avril 2008, l'ex-« évêque des pauvres », marqué par la théologie de la libération et suspendu par le Vatican, a mis un terme à l'hégémonie du Parti Colorado, qui gouvernait le pays depuis... 1947. - « Les ratés de la démocratie paraguayenne », par Raphaëlle Bail, juin 2003.
Avec la victoire de M. Nicanor Duarte à l'élection présidentielle, en avril 2003, le parti Colorado demeure accroché à un pouvoir qu'il détient depuis cinquante-six ans - dictature comprise.
Source : message reçu sur la liste Anticolonial le 1 juillet 12h