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samedi 7 juillet 2012 à 14h30

2 parties : 1 2

Communiqué et appel à manifester du STRASS

Vouloir la disparition de la prostitution, c'est vouloir la disparition des putes. Nous ne nous laisserons pas faire.

La ministre des droits des femmes a annoncé vouloir voir disparaître la prostitution et préconise pour ce faire la pénalisation des clients des travailleurSEs du sexe.

Sous couvert d'abolitionnisme bien-pensant et de féminisme autoritaire, elle fait mine d'oublier l'opposition farouche à cette mesure des premierEs concernéEs, de toutes les associations de santé communautaire, de prévention et des acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA.

Depuis des mois, celles et ceux-ci n'ont eu de cesse de fustiger cette volonté de criminaliser encore un peu plus le travail sexuel.

On nous avait promis l'abrogation de l'infraction de racolage public, mais avant même de s'engager sur cette voie, on nous garantit toujours plus de répression à l'encontre des putes.

Non, le travail sexuel n'est pas attentatoire à la dignité des femmes. Dénier à des femmes la possibilité de consentir à cette activité sous des motifs fallacieux (précarité, vulnérablité, syndrome de Stockholm, etc.) est ni plus ni moins sexiste.

Non, le travail sexuel n'est pas synonyme de traite et d'exploitation. Si nous y sommes aujourd'hui particulièrement exposéEs, ce n'est pas en raison de notre activité mais de la répression et de la stigmatisation que nous subissons et des obstacles que nous rencontrons pour faire valoir nos droits. Vouloir voir disparaître la prostitution plutôt que de concentrer la lutte contre la traite et l'exploitation des êtres humains est le fruit d'une politique de communication hypocrite, méprisante, dangereuse et contre-productive. Pénaliser les clients fera le jeu des mafias en invisibilisant encore plus les travailleurSEs du sexe avec toutes les conséquences pour leur santé et leur sécurité que cela implique.

Cela a été dit et rappelé par les travailleurSEs du sexe, par leurs alliéEs, par des institutions publiques (CNCDH, CNS). Mais cela ne sera pas entendu dans le cadre de la conférence de consensus annoncée, puisque les conclusions sont déjà adoptées.

Combien de temps encore nous faudra-t-il nous époumoner sans pour autant être entenduEs ? Combien de temps encore les putes seront-elles sacrifiées sur l'autel de principes élaborés par des personnes enfermées dans leur tour d'ivoire ?

Nous exigeons :

  • l'abrogation immédiate du délit de racolage public
  • la fin immédiate de la criminalisation et de la répression du travail sexuel
  • l'application du droit commun aux travailleurSEs du sexe
  • une lutte efficace contre le travail forcé, la servitude, l'esclavage et la traite à ces fins
  • la démission de la ministre des droits des femmes

Manifestation contre la pénalisation des clients Samedi 7 juillet 2012 - 14h30 -

Place Pigalle


Act Up-Paris et le Strass ont interpellé

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droits des Femmes

Communiqué de presse - Strass (Syndicat du Travail Sexuel) et Act Up-Paris

Aujourd'hui jeudi 28 juin, des militants d'Act Up-Paris et du Strass ont interpellé Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droits des Femmes, pour dénoncer publiquement sa volonté de pénaliser les clients des travailleurSes du sexe.

Voir la vidéo du zap

Najat Vallaud-Belkacem veut pénaliser les clients des travailleuSes du sexe : CRIME D'ETAT !

Le dimanche 24 juin 2012, Najat Vallaud-Belkacem confirmait sa volonté de pénaliser les clients des travailleurSes du sexe afin que la prostitution disparaisse. Elle sait pourtant que cette mesure n'aura pour effet que de précariser davantage les travailleurSes du sexe, les exposant à plus de violences, et les poussant, entre autres, à accepter des rapports sans préservatif.

Malgré l'avis unanime des associations de santé communautaire, des associations de lutte contre le sida, du Conseil National du Sida qui n'ont eu cesse de mettre en garde le gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem s'obstine à vouloir éloigner les prostituées des structures de soins et de prévention. La ministre des Droits des Femmes est déterminée à défendre des mesures répressives, en risquant la sécurité et la santé des femmes !

REPRESSION = CONTAMINATION

Devons nous rappeler, après plus de 20 ans de lutte contre le sida que ces politiques font le jeu de l'épidémie ? Devons nous rappeler encore qu'il n'y a pas d'accès au soin et à la prévention sans accès au droit ? Combien de mesures sécuritaires ignoreront encore les enjeux prioritaires de santé publique? Contre combien de criminelLEs devront nous encore nous battre dans les ministères ?

COLERE = ACTION

Act Up-Paris exige :

  • La démission de Najat Vallaud-Belkacem
  • L'abrogation du délit de racolage public
  • L'abandon du projet de pénalisation des clients
  • L'abrogation du délit de proxénétisme de soutien, délit de solidarité

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/22229
Source : message reçu le 28 juin 18h


Appel à manifester lancé par le STRASS

Samedi 7 juillet à 14h. Place Pigale.

http://www.tumultueuses.com/

Dimanche 23 juin, Najat Vallaud-Belkacem a déclaré vouloir « se donner les moyens de faire disparaître la prostitution » par un « chantier de long terme » qui se ferait en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et son ministre Manuel Valls. Ce qui signifie que les moyens envisagés sont encore d'ordre répressif.

Nous, féministes, considérons cette déclaration et ces choix dangereux, anti-féministes et anti-sociaux. Ces propos nous semblent ne pas prendre en compte les nombreuses études concordantes qui montrent l'inefficacité et les effets pervers avérés de la Loi de Sécurité Intérieure de 2003 qui pénalise le racolage public ; ils contredisent par ailleurs les promesses d'abrogation de cette loi faites par François Hollande. Une éventuelle pénalisation des clients, quant à elle, aurait les mêmes effets en termes de précarisation, stigmatisation accrue et mise en danger des personnes qu'elle prétend « aider ».

Il serait temps que les prostituéEs et travailleur.SE.s du sexe soient considéréEs et entenduEs comme des personnes politiques à part entière, et non pas comme des « victimes à protéger ».

Le ministère des Droits des femmes doit être, en premier lieu, celui des droits de TOUTES les femmes.

C'est pourquoi nous soutenons l'appel à manifester initié par le STRASS pour le *samedi 7 juillet à 14H à Pigalle. *

http://site.strass-syndicat.org/

http://www.actupparis.org/spip.php?article4858

http://www.planning-familial.org/articles/le-planning-et-la-prostitution-00389

http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/270612/eradiquer-la-prostitution-ou-les-prostituees

Source : liste de diffusion CIP-IDF, reçu le 3 juillet 08h