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samedi 3 mars 2012 à 15h

2 parties : 1 2

Lectures et compréhension des textes parus dans S.I.C

Revue internationale pour la communisation

Les prochains rendez- vous sont:

Le but premier de ces rencontres est la compréhension des textes, ce qui n'exclut pas le débat.
Vous pourrez trouvez les textes sur le site: http://sic.communisation.net

Il s'agit de lire le texte avant de venir et d'en discuter ensemble ensuite.

Les discussions auront lieu au 43 rue de Stalingrad à Montreuil, métro Croix de Chavaux.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/20472
Source : message reçu le 25 février 00h
Source : message reçu le 24 février 16h


La communisation

Dans le cours de la lutte révolutionnaire, l'abolition de l'État, de l'échange, de la division du travail, de toute forme de propriété, l'extension de la gratuité comme unification de l'activité humaine, c'est-à-dire l'abolition des classes, des sphères privée et publique, sont des « mesures » abolissant le capital, imposées par les nécessités mêmes de la lutte contre la classe capitaliste. La révolution est communisation, elle n'a pas le communisme comme projet et résultat.

On n'abolit pas le capital pour le communisme mais par le communisme, plus précisément par sa production. En effet, les mesures communistes doivent être distinguées du communisme : ce ne sont pas des embryons de communisme, c'est sa production. Ce n'est pas une période de transition, c'est la révolution, la communisation n'est que la production communiste du communisme. La lutte contre le capital est bien ce qui différencie les mesures communistes du communisme. L'activité révolutionnaire du prolétariat a toujours pour contenu de médier l'abolition du capital par son rapport au capital, ce n'est pas la branche d'une alternative en concurrence avec la reproduction du mode de production capitaliste mais sa contradiction interne et son dépassement.

À la fin des années 1960 et début des années 1970, toute une période historique dans laquelle, de diverses manières, la révolution avait été conçue, tant théoriquement que pratiquement, comme l'affirmation du prolétariat, son érection en classe dominante, la libération du travail, l'instauration d'une période de transition, entre en crise et s'achève. C'est dans cette crise qu'apparut le concept de communisation.

Dans cette crise, critiquer toutes les médiations de l'existence du prolétariat dans le mode de production capitaliste (parti de masse, syndicat, parlementarisme), critiquer des formes organisationnelles comme le parti ou l'avant-garde, des idéologies comme le léninisme, des pratiques comme le militantisme et toutes ses variantes, tout cela apparut comme sans objet si ce n'était pas la révolution comme affirmation du prolétariat que l'on mettait en jeu. Que celle-ci soit l'autonomie ouvrière ou la généralisation des conseils ouvriers. C'est la lutte en tant que classe qui est, à l'intérieur d'elle-même, devenue le problème, sa propre limite. Par là, elle annonce et produit comme son dépassement la révolution comme communisation.

Depuis, dans le cours contradictoire du mode de production capitaliste, l'affirmation du prolétariat, la libération du travail, ont perdu tout sens et tout contenu. Il n'existe plus d'identité ouvrière propre face au capital et confirmée par lui. C'est la dynamique révolutionnaire des luttes de notre époque qui montre le refus actif - contre le capital - de la condition prolétarienne, y compris au sein de l'auto-organisation ou de manifestations éphémères et limitées d'autogestion. La lutte du prolétariat contre le capital contient la contradiction à sa propre nature d'être une classe du capital.

L'abolition du capital, c'est-à-dire la révolution et la production du communisme, est immédiatement abolition des classes et donc du prolétariat, dans la communisation de la société qui est ainsi abolie comme communauté séparée de ses membres. Les prolétaires abolissent le capital en produisant contre lui une communauté immédiate à ses membres, ils transforment leurs rapports sociaux en relations immédiates entre individus. Relations entre individus singuliers qui ne sont plus chacun l'incarnation d'une catégorie sociale, y compris les catégories supposées naturelles comme les sexes sociaux de femme et d'homme. La pratique révolutionnaire est la coïncidence du changement des circonstances et de l'activité humaine ou autochangement.

Source : http://riff-raff.se/texts/fr/sic1-editorial