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mardi 15 novembre 2011 à 21h

2 parties : 1 2

Rencontre avec José Ancalao, de la CONFECH,

sur le mouvement des étudiants chiliens

José Ancalao est président de la Fédération Mapuche des Etudiants au CHILI

José Ancalao Gavilan, qui vient d'arriver à Paris, est en Europe pour, faire une dénonciation à Genève des violations des droits de l'homme commises pendant les mois de mobilisation étudiante et à solliciter la participation de M. James Anaya, rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme et des libertés fondamentales de populations autochtones de l'ONU, pour faire valoir les accords internationaux dans le conflit des étudiants et le gouvernement Piñera.

A cette réunion, ont été invitées toutes les organisations politiques et syndicales solidaires avec les luttes d'Amérique latine, afin que José puisse prendre contact avec eux. Ils y seront -en fonction de leur disponibilité- le NPA, Front de gauche (PG et PCF) et EELV au niveau des partis et à l'UNEF et SUD au niveau des syndicats étudiants. Les organisations de solidarité latino-américaines à Paris, sont en train d'être contactées également.

http://alencontre.org/wp-content/uploads/2011/11/chile-joseankalaojpg.jpg

Approfondir

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/19028
Source : message reçu le 10 novembre 17h


Rencontre / débat avec José Ancalao,

représentant de la Fédération Mapuche des Etudiants

Mardi 15 novembre 2011 de 21 h à 23 h

Auditorium de la maison de l'amérique latine

Nous vous invitons à rencontrer José Ancalao Gavilan, président de la Fédération Mapuche des Etudiants (FEMAE) et membre de la CONFECH(Confédération des Étudiants Chiliens) qui nous fera connaître la lutte des Étudiants Mapuche au Chili auprès des Etudiants chiliens pour une éducation gratuite, de qualité mais aussi INTERCULTURELLE.

La FEMAEest une organisation autonome composée d'étudiants universitaires et de lycéens mapuche qui est née en mai dernier et compte près de 3 000 adhérents. Elle a un caractère territorial et a pour objectif principal de se mobiliser contre le fort déracinement culturel et politique dont souffrent les étudiants indigènes dans l'éducation traditionnelle qu'offre l'Etat chilien. La FEMAE s'est largement investie aux côtés des étudiants chiliens dans les manifestations qui se sont déroulées au Chili depuis 6 mois.

José Ancalao sera invité par différentes associations chiliennes et ONG dans son parcours en Europe qu'il effectuera à partir du 20 novembre jusqu'à son retour au Chili, le 2 décembre 2011.

Il a deux objectifs : faire une dénonciation à Genève des violations des droits de l'homme commises pendant les mois de mobilisation étudiante et solliciter la participation du rapporteur spécial des Nations Unies pour trouver une solution rapide au conflit étudiant.

Nous comptons sur votre présence à cette conférence.

Contact : nuevoconceptolatino@gmail.com

Site : http://nuevo-concepto-latino.over-blog.com

À la suite d'une violente perquisition policière, le 29 septembre 2011, la FEMAE a émis le communiqué public suivant :

En tant que Fédération mapuche d'étudiants, nous déclarons à l'opinion publique en général et en particulier à notre peuple mapuche ce qui suit :

Dans le cadre de la mobilisation historique estudiantine qui s'est engagée depuis plus de cinq mois pour exiger une éducation plus juste pour tous, nous appuyons en tant qu'étudiants mapuche toutes les revendications des étudiants universitaires chiliens sachant que les problèmes de l'éducation traversent tous les secteurs de la société chilienne, notamment notre peuple qui, non seulement reçoit une éducation de mauvaise qualité à tous les niveaux de l'enseignement, mais de plus son contenu a exercé un rôle colonisateur à son égard.

Nous, en tant qu'étudiants mapuche, revendiquons pour notre peuple la demande historique d'éducation qui a commencé avec les premières organisations mapuche, après la mal nommée « pacification de la Araucania », dans les années 1910 (Sociedad Caupolican), et ainsi de suite, à travers notre histoire, avec plusieurs organisations mapuche.

Actuellement nous participons aux différentes mobilisations pour soutenir les demandes des étudiants, mais nous participons aussi pour que cette réforme de l'éducation soit plus ample, plus intégrante ; c'est dans ce sens que nous exigeons que l'éducation considère notre culture, notre histoire, notre identité et que ce soit là un moyen pour faire revivre notre langue. En accord avec cela nous avons proposé la construction d'une université mapuche, la restructuration des bourses indigènes en couverture et en qualité, une politique publique de foyers indigènes et la reconnaissance des droits linguistiques et éducatifs du peuple mapuche.

C'est pour cette raison qu'aujourd'hui nous manifestons, pour rejeter énergiquement l'inefficacité du gouvernement qui n'a pas su répondre à nos demandes, en tant que mouvement étudiant et social.

Pour une Éducation Gratuite, Démocratique, de Qualité et INTERCULTURELLE

Marrichiweuw!!!!!
Amuleay taiñ weichan, taiñ che trokigeam inchin ñi mapuchegenmu!!

Site de la FEMAE : http://femae.bligoo.com/

Dans une interview récente parue dans El Mundo Diplomatico (du Chili) d'octobre 2011, José Ancalao Gavilan déclarait :

« Il est évident que beaucoup de représentants politiques ne savent pas clairement pourquoi lutter. Ils paraissent dédaigner les rêves de changement de la réalité et tout projet d'utopie politique qui vaille la peine. Cependant ils permettent l'avancée de gigantesques mouvements corporatistes qui s'implantent dans des structures de pouvoir dépassant l'Etat lui-même.

Ces représentants politiques s'imaginent qu'en injectant des millions de pesos dans des programmes d'éducation ou avec de simples appels au dialogue le problème sera résolu. Tout se réduit à l'argent. Et à ce sujet il faut être catégorique : le peuple Mapuche et les étudiants du Chili, nous ne sommes pas à vendre. Ici ce qui prime c'est un geste de réparation morale qui reste en attente. Nous, les Mapuche, sommes touchés dans notre dignité et en premier lieu l'Etat doit reconnaître ce fait évident.

Ensuite, la solution se trouve bien au-delà de la création des conditions pour un dialogue. On doit mettre en avant une proposition claire sur la participation et le développement : d'une part, on doit avancer jusqu'à la reconnaissance constitutionnelle avec une participation politique digne et une éducation en accord avec les caractéristiques historiques et culturelles du peuple mapuche. D'autre part, l'Etat doit résoudre l'origine du problème avec une précision chirurgicale et non des cachets d'aspirine comme il le fait actuellement, car les cris des étudiants qui se lèvent ne cesseront pas avec de petits cadeaux, parce que ce sont des cris qui revendiquent un espace qui nous revient de droit.

Je sais d'où je viens et je sais clairement pourquoi je lutte, nous sommes fiers de notre origine et cela personne ne peut nous l'enlever. Nous sommes un peuple qui ne s'est jamais laissé dominer et nous avons appris à nous adapter à ce nouveau contexte pour faire valoir nos droits ancestraux.

Que signifie être « chilien » ? Cette société est appelée à la cohésion de cultures diverses qui habitent un même espace. Notre défi consiste à être capables d'instaurer une nouvelle forme de direction efficace pour mettre en place une société solidaire qui offre l'égalité de chance pour tous. Nous devons parvenir à nous incorporer à une éducation pertinente sur le plan ethnique, professionnel, dans les processus de production et dans toute l'activité économique et sociale qui tende au plein développement de la personne. Nous devons sortir de la simple critique permanente et tendre à un développement basé sur la paix comme situation idéale et valeur prédominante. Dans ces conditions il sera possible d'obtenir le consensus du pays.

Le grand héritage que nous a laissé le passé sont la violence, l'intolérance et l'impunité mais nous ne pouvons pas retourner en arrière, nous devons avancer : l'intelligence et le dialogue devront avoir une place prioritaire. Ceux qui font les sourds doivent écouter et nous sommes en train de nous faire écouter avec la force de la vérité.

Nos armes sont la justice et la non-violence. Nous ne cherchons pas à satisfaire notre soif de justice en tombant dans la haine, en déviant nos justes revendications par la violence physique comme le fait l'Etat en ce moment. Il est déjà alarmant de constater l'extrême degré de violence auquel l'Etat est parvenu.

Notre foi est fondée dans l'unité des peuples, aujourd'hui nous démontrons que nous pouvons marcher ensemble.

Dans cette lutte, nous ne nous méfions pas de ceux qui ne sont pas Mapuche, beaucoup d'entre eux sont sincèrement engagés avec nous et les liens de solidarité entre les Mapuche et les secteurs sociaux les plus vulnérables sont exemplaires et évidents : nous fraternisons dans la lutte pour une vie digne.

Nous ne pouvons cheminer seuls. Nous avons promis de travailler ensemble en privilégiant l'intérêt commun sur nos légitimes différences politiques. Nous n'arrêterons pas jusqu'à l'aboutissement des objectifs qui sont l'héritage de nos ancêtres et nous savons qu'un lendemain meilleur dépendra de ce que nous faisons maintenant, dans le présent. Nous administrerons inévitablement ce lendemain. »

Source : message reçu le 15 novembre 01h