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mercredi 19 octobre 2011 à 19h

Apéro-rencontre : Les Fondeurs de Briques

Rencontre-apéro avec Jean-François Bourdic des éditions Les Fondeurs de Briques dès 19h dans nos locaux (23 rue Voltaire Paris 11e - m° Rue des Boulets).

Régulièrement, nous présentons le travail et les livres d'un éditeur dont nous partageons la démarche. Désormais, nous organiserons une rencontre autour d'un verre avec l'éditeur que nous mettons en avant. Ce sera l'occasion pour nous et pour les lecteurs d'échanger avec lui et d'en savoir un peu plus sur sa maison d'édition.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/18441
Source : http://www.librairie-quilombo.org/Rencontre-a...
Source : http://www.reseau-ipam.org/spip.php?page=rubr...


Les Fondeurs de Briques

Les Fondeurs de Briques, maison d'édition associative créée en 2007, est installée dans dans le Tarn, ceci résulte d'un « hasard objectif ; une obligation professionnelle qui recoupe une destinée ne pouvant tenir les Fondeurs de Briques à l'écart de cette région de briqueteries… ». Le catalogue n'est pas du tout limité à la période contemporaine, loin s'en faut, et leur nom même est un clair emprunt au journal Der Ziegelbrenner fondé par un certain Ret Marut à Munich en 1917. 90 ans plus tard, le titre ressert. « Ce Ziegelbrenner (« Le Fondeur de Brique » en allemand) vaudra à son auteur (avec sa participation à la république des Conseils de Bavière) une condamnation à mort et un exil définitif. Ret Marut passera la deuxième partie de sa vie au Mexique sous divers noms d'emprunt, dont celui de plume de B. Traven. » Le ton est donné : sous le patronage de B. Traven, on retrouve évidemment des littératures « militantes » ou « engagées » - révolutionnaires, quoi - aussi bien que des textes étrangers traduits, bien souvent hispanophones, mais pas que. « Les Fondeurs de Briques est naturellement un éditeur militant. Même si nous ne fonctionnons pas selon une grille de lecture et de sélection idéologique, notre manière de faire de l'édition reprend notre vision de la société. » De fait, les textes du Mexicain José Revueltas (Les jours terrestres), de l'espagnol Max Aub (Le labyrinthe magique, 6 volumes sur l'histoire politique et passionnelle de l'Espagne de la guerre civile), du norvégien Nordahl Grieg (Le navire poursuit sa route qui inspira entre autre Malcolm Lowry et son Ultramarine), des états-unien Jonah Raskin (A la recherche de B. Traven) et Jack Black (Yegg : "l'Ouest des Etats-Unis au début du XXe dans le milieu des marginaux, un roman d'aventures vraies, un plaidoyer pour une autre justice") - mais on pourrait nommer tous les auteurs publiés chez les Fondeurs - sont animés par le constant souci de l'émancipation de l'Homme de ses conditions sociales d'existence, et ce quelle que soit la forme du récit. Mais il y a une autre forme de militantisme à l'œuvre chez les Fondeurs : la structure associative ne permet pas de faire de profit, les trois membres sont bénévoles et réalisent de nombreuses tâches directement ; seuls les traducteurs sont externes et rémunérés selon le barème syndical depuis les débuts de l'aventure, et actuellement le sont aussi un graphiste et une illustratrice. La diffusion/distribution est assurée par Les Belles Lettres. De surcroît il faut dire que ces trois permanents savent ce qu'ils font, où ils mettent les pieds : « issus du monde du livre (une traductrice-rédactrice, d'anciens libraires, des lecteurs avides) », liés professionnellement au milieu de la « grosse » édition, ils en connaissent forcément les travers et les écueils à éviter, tout comme les tâches à privilégier pour faire de bons livres. Et avec 5 à 8 titres par an, le rythme est soutenu, peut-être même un peu trop, de leur propre aveu. Quatre collections, « Calaveras" (littérature mexicaine) ; "Sacrilège" (essai) ; "Ultramarine" (textes méconnus ayant inspirés d'autres livres plus connus) ; et Le Labyrinthe magique de Max Aub, 6 volumes qui sont une collection à eux seuls ! 2 272 pages, près de 3 kilos de trahison, d'amour et de politique. » A cela il faut ajouter les titres « Hors collection » et l'on comprendra que le 28e titre est attendu pour octobre (pour une activité démarrée 4 ans plus tôt, chapeau !), il s'agira d' « Un œil de verre. Mémoires d'un squelette de Castelao, textes d'humour noir d'un Galicien dans les années 1920. » Avec 1000 à 1500 exemplaires par tirage en moyenne, seul Yegg a dépassé les 2500 ventes. « Le monde de l'édition reflète la société actuelle : une variable économique prédominante, un pseudo-vedettariat, des médias suivistes… Une place de plus en plus congrue pour la critique et l'analyse. D'un autre côté, il n'y a jamais eu autant de création de maisons d'édition et de (bons) livres. Relisons Gramsci : " Le pessimisme de la raison et l'optimisme de la volonté. " » Pour conclure : « On ne manque pas de lecteurs, mais de bons libraires. »

http://fondeursdebriques.neuf.fr

Source : http://www.librairie-quilombo.org/Les-Fondeur...