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lundi 17 octobre 2011 à 12h30

Leur liberté est la nôtre, notre liberté est la leur.

avant qu'ils ne nous y mettent toutes !!

Contre la double peine infligée aux femmes appauvries, migrantes et en exil, aux femmes Rroms

Ce ne sont pas les femmes Rroms qui méritent la prison, c'est au diktat du capitalisme qu'il faut désobéir. Ce sont les lois qu'il faut changer, la société qu'il faut transformer

Droits au travail, au logement, aux garderies, à l'éducation, à la santé pour toutes Des papiers pour toutes ou personne

Femmes, lesbiennes, migrantes, exilées et d'autres, réalisons nos rêves, rêvons révolution, paix subversive, partage des richesses, vie sans frontières Par nos combats, nos fêtes et nos amours, nos exigences et nos libertés solidaires.

Le 6 septembre 2011, deux femmes, Maria et Genovita, sont interpellées alors qu'elles font la manche en Seine-Saint-Denis. Elles vivent sur un campement du 93 et sont Rroms Roumaines. Elles sont avec plusieurs de leurs enfants, un garçon de 7 ans et un bébé au sein, un autre de moins de 2 ans. La police les met en garde à vue, leur enlève leurs enfants sans même les renseigner sur le lieu de ce placement autoritaire. Elles ne les reverront pas pendant 8 jours. Convoquées au tribunal le 15 septembre elles retrouvent enfin leurs enfants. L'ASE et les travailleurs sociaux qui n'étaient pas d'accord avec ce placement, et remarquent le trauma causé aux femmes, au bébé sevré de force, aux personnes privées de parole.

La police leur arrache leurs enfants sans aucune prise en compte du traumatisme grave que cela représente pour elles, pour eux, alors qu'elles sont contraintes à mendier, faute de papiers, faute de logement faute de travail, faute d'accueil.

Le 17 octobre (qui est aussi la journée mondiale contre la pauvreté et la misère) un jugement sera rendu, elles sont poursuivies pour "défaut de soins" du fait de mendicité. Elles risquent sept ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende. La loi du 18 mars 2003 «pour la sécurité intérieure», de Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, considère comme un délit de privation de soins «le fait de maintenir un enfant de moins de six ans sur la voie publique ou dans un espace affecté au transport collectif de voyageurs, dans le but de solliciter la générosité des passants».

On menace de les enfermer, de les arracher à leurs enfants, parce qu'elles ont mendié en les gardant avec elles mais dans les campements elles sont seules pour s'occuper des enfants, faire la cuisine et le ménage, rendre possible la vie. Elles n'ont accès ni aux crèches ni aux garderies.

En octobre 2005, dans un cas similaire, les juges ont estimé que la «privation de soins» n'était pas prouvée, le lien entre mendicité et maltraitance ne tient pas, ils démontent ce texte et cette décision fait jurisprudence. Il y a non-lieu, femmes et enfants sortent libres.

Pourtant défendues par Me H. Braun, l'avocat qui avait gagné ce procès, Maria et Genovita craignent celui du 17 octobre.

Elles et beaucoup d'autres femmes migrantes ont légitimement de quoi se méfier puisque les exactions de la police, aiguillées par les hommes d'état et leurs pressions raciste et sur une justice française qui a du mal à préserver l'état de droit, se font chaque jour plus odieuses en France.

Quel but ont ces manœuvres politico-policières sinon de les priver des droits humains les plus élémentaires ? Premier pas dans la liquidation programmée en Europe de la population Rrom.

En France cette liquidation prend actuellement la forme d'un racisme et d'une xénophobie d'état, des médias, chacun construisant une image destinée à empêcher, à criminaliser toute solidarité avec ce peuple.

Nous, Lutheuses de Rrue, et femmes du collectif la Baraka ou maison des Rroms, serons avec nos amours, nos amies, nos filles, nos camarades Rroms pour manifester notre lutte et notre soutien aux deux femmes qui risquent la prison, la séparation de leurs enfants. Elles sont ainsi traitées du fait de leur appartenance à un peuple dont les états européens aimeraient pouvoir se débarrasser. Condamnées à une double peine : celle que peut prononcer la justice, celle qu'elles purgent tous les jours du fait de la domination des systèmes qui trient l'humain, des systèmes politiques et financiers, des maffieux, du patriarcat.

Leur liberté est la Nôtre, Notre liberté est la Leur

Nous proposons un rassemblement féministe anti-raciste non mixte, voisinant d'autres rassemblements solidaires, devant le tribunal de Bobigny le 17 octobre dès 12 h 30 ( à confirmer) et à rejoindre vers 17 h pont St Michel l'hommage fait aux algérienNEs assassinéEs par la police française coloniale le 17 octobre 1961.

Les Lutheuses de Rrue et d'autres, Des femmes du collectif la Baraka et d'autres campements Rroms

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Lien : https://paris.demosphere.net/rv/18335
Source : http://prisesdepensee.over-blog.com/article-l...