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mardi 13 septembre 2011 à 19h30

Presentation de saison / banquet republicain

Autour d'un couscous des plus revolutionnaires !

Apportez vos fourchettes, on fournit l'assiette !

Pour sa présentation de saison, Le Vent Se Lève !, tiers lieu du 19e arrondissement de paris, bien connu pour ses actes de resistances, vous accueille avec un banquet republicain ! l'annee tend à etre, " politiquement chnoc " [création qui ouvre la saison], c'est ainsi le moment pour les équipes artistiques qui animeront le lieu toute l'année d'exhorter à l'avenir et d'appeler aux lendemains qui chantent, de soulever les foules et d'haranguer les peuples !»

entrée libre

Merci de prévenir de votre venue au 01 77 35 94 36

ou à reservation@leventseleve.com

Le Vent Se Lève ! tiers-lieu
181 avenue Jean Jaurès Paris 19
Métro Ourcq - ligne 5

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/18130
Source : http://www.leventseleve.com/node/1825


Le vent Se Lève ! se renomme tiers-lieu en 2011

Tiers-lieu pour désigner un lieu de création et de pratiques culturelles où l'on confronte constamment l'art et la société, où l'on fait résonner la création avec la vie qui nous entoure

Tiers lieu pour tenter d'ouvrir des espaces libres, sans attachements pré-établis si ce n'est l'attachement à se laisser aller aux voyages entre nos points fixes, nos références communes ou particulières, à la limite de nos territoires respectifs. Les pratiques de l'art et de la culture sont pour nous en position tierce, à jouer dans le lien et les intervalles, dans les interstices, dans les entre-deux de nos espaces de vie. Définir le "Vent se lève!" comme tiers-lieu signifie qu'il se met à l'écart de l'institué, mais qu'il pose pourtant son action en plein milieu du monde, dans son mouvement de traversée d'une rive à l'autre, à travailler, résister, avancer, par l'invention des mots et des gestes et des sons et des images, en nouant l'épars, en tissant la rencontre entre nous tous, nous les inattendus, tous humains confondus et distingués, artistes de toutes façons, et donc Tiers turbulents, gens du voyage et du vent…

" Je me suis dit : Je vais prendre ma respiration très profondément et tenter de ne pas parler au delà de trois souffles, de trois "poumonnées"- j'aime ce nouveau mot - autant dire que je vais prononcer tout cela en expirant - enfin, façon de parler. Mais je me suis dit aussi que le temps du dernier souffle n'était pas encore venu et que nous ne manquions pas d'air, au fond, d'être toujours là, alors autant en profiter et en faire profiter… non?

1- le vent se lève encore à l'automne 2010, moins hésitant dans son projet, plus déterminé dans ses engagements, plus fluide dans ses courants et ses traversées. Je vous rassure immédiatement, c'est à bien des égards encore le chaos, le chaos de ce qui vient à l'improviste, de ce qui n'a pas pu s'achever ou même commencer, le désordre né de la fatigue des marches forcées des dernières saisons, le tourné-court de nos ferveurs insuffisantes à force de se cogner partout, de notre économie nuageuse-orageuse avec quelques éclaircies en fin de journée, ce sont les vicissitudes "d'la vie d'artiste", comme on dit ! Alors oui, les artistes, on aime bien s'en embarrasser, il faut dire qu'ils sont toujours un peu embarrassant, certes souvent embrassant, avec parfois leur tête pas assez couronnée et les ventres bien trop creux et du coup ça fait de la difficulté dans l'émotion des rencontres que nous avons avec eux ; alors oui les artistes… ils vont continuer à venir brasser l'air, agiter l'invisible avec nous - beaucoup sont là ce soir - parce qu'on fait cause commune à regarder ce qui nous entoure et à se dire qu'il y a encore à faire, encore à dire, encore à rire, encore à gueuler - et rire gueuler, il faut le faire dans le sens du Vent - c'est à ça qu'on sert, pour que ça porte loin.

2- le vent se lève, parce que nous continuons à croire que le travail de l'art et de la culture est de toute première nécessité. Parce qu'on tente de nous amoindrir le monde alors qu'il faut de toute urgence l'augmenter en humanité. Nous sommes là précisément pour cela. Et pas tout seul, pas dans notre coin. Nous ne sommes pas ici pour faire joli et se complimenter entre nous d'avoir bien posé dans la lumière. Je crois que de nouvelles résistances doivent s'inventer, mais pas des résistance en cachette, en douce, en catimini (pourvu au fond qu'on ne nous entende pas là-haut !), pas dissimulé dans la clandestinité d'un abri profond ; non, il faut y aller, si je puis dire dans l'offense, dans l'ouvert, dans l'exigence. Je voudrai reprendre le thème d'un livre de Grégoire Chamayou qui s'intitule "les Chasses à l'homme". Il nous faut tous entendre que depuis longtemps et plus encore aujourd'hui, la chasse à l'homme est ouverte - sous les deux sens physiques - la capture et la mise au ban des personnes - et philosophique - l'atteinte à l'essentiel de l'humain. Nous serons un jour tous responsables d'avoir feint de l'ignorer. Et c'est à cela que nous invitons : que de la clameur monte, pas juste pour protester, mais pour affirmer l'infinité d'autres possibles. C'est là que peut-être notre utilité commune.

3- Le vent se lève, et cette année va tenter de le définir comme tiers-lieu, lieu tiers. L'art et la culture, il y a des endroits pour ça ? Oui, non, pas si simple. Peut-être qu'un Tiers-Lieu, c'est ça : un espace un peu à côté, ouvert aux rencontres, à toutes les rencontres, à la pratique quotidienne, ordinaire du théâtre, de la danse, de la musique, des mots…; mais aussi ouvert à l'exception fragile de celui qui découvre, qui s'essaie, posant toutes les questions possibles sur ce qui l'aperçoit pour la première fois. Un lieu pour les artistes ? Oui, non, pas si simple. Parce que les places tierces possibles sont infinies, entre ceux qui y sont "à la vie à la mort" et ceux qui flânent et ceux qui, sans voix sociale, y prennent la parole et ceux qui ne savent pas encore et les mélancoliques. Jean Oury parlait des "entours", des lieux passerelles qui sont aussi soignants que les espaces prévus pour ça, entours qui ne se voient bien que du coin de l'œil, qui se vivent comme on y vient, en passant, en restant le temps nécessaire à d'infimes mouvements où nos vies reprennent de la vigueur jusqu'au mouvement suivant. Définir le "Vent se lève !" comme tiers-lieu signifie qu'il se décale de l'institué, mais qu'il pose pourtant son action en plein milieu du monde, dans son mouvement de traversée d'une rive à l'autre, à travailler, résister, avancer, par l'invention des mots et des gestes et des sons et des images, en nouant l'épars, entre nous tous, nous les inattendus, tous humains confondus et distingués, artistes de toutes façons, et donc Tiers turbulents, gens du voyage et du vent… "

Jean-Pierre Chrétien Goni

Source : http://www.leventseleve.com/node/1736