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jeudi 26 mai 2011 à 11h

Urgent - Occupation en cours de Standard & Poor's !

Le g8 est partout, nous aussi !

Communiqué de presse.

Les 26 et 27 mai : contre le G8, occupation de Standard & Poor's !

26 mai 2011, 11h. Occupation en cours de Standard&Poor's, 40 rue de Courcelles, 75008 Paris

Alors qu'une crise financière vient de voir l'Europe éviter de près la banqueroute, rien n'a changé. La logique reste la même : à une crise financière privée, on propose comme remède une politique d'austérité publique ! On fait en sorte que le coût de l'irresponsabilité des marchés soit assumé par la majorité de la population, notamment par les plus vulnérables. Mondialiser l'austérité pour les peuples, étendre le terrain de jeu des multinationales. Ainsi pourrait être résumé le projet du G8 et du G20. En réponse à ces logiques et au moment même ou les puissances du G8 se réunissent à Deauville, nous avons décidé d'occuper Standard & Poor's.

Pour nous, cette occupation constitue un moyen de pointer du doigt ce à quoi nous nous opposons quotidiennement : un système économique et politique qui favorise les multinationales, les banques et les institutions financières au détriment des peuples, mondialisant l'austérité et les guerres, provoquant la destruction de l'environnement et générant l'individualisme et la destruction des liens sociaux.

Pourquoi nous ciblons les agences de notation ?

- Les agences de notation participent à une logique ultra-libérale :

Lorsqu'un Etat, une entreprise ou une collectivité territoriale emprunte de l'argent sur les marchés financiers, les agences de notations leur attribuent une note qui préjuge de la capacité de ces acteurs à rembourser cet emprunt. Cette note permet aux emprunteurs d'accéder aux marchés de capitaux. Sous couvert d'évaluer leur solvabilité, les agences contribuent à étendre les seules politiques favorables aux marchés par des mesures d'austérité.

- Une connivence avec les acteurs du marché financier :

Standard & Poor's a quasiment les mêmes actionnaires que les autres agences de notations (Barclays, Fonds d'investissements et sociétés d'investissements américains). Les agences de notations ont été accusées à plusieurs reprises de donner de trop bonnes notes aux produits financiers "pourris", notamment ceux contenant des subprimes en 2008. En 2001, Standard & Poor's et Moody's notent la société Enron en catégorie "investissement" (la catégorie la meilleure). Peu après, la société est déclarée en faillite. En 2008, la banque d'investissement Lehman Brothers obtient la meilleure note à la veille de son effondrement. En juin 2010, la commission d'enquête du congrès américain sur la crise financière (FCIC) a révélé que chez Moody's les salariés subissaient des pressions pour attribuer des notes favorables à des produits financiers risqués, afin d'assurer la signature de contrats. Les agences de notations ne sont pas des "évaluateurs" neutres, mais sont en connivence avec des acteurs des marchés financiers et contribuent activement à favoriser une logique économique néolibérale.

- Les agences de notations spéculent sur les dettes publiques des pays en difficulté :

Elles déclenchent des vagues spéculatives lorsqu'elles attribuent une mauvaise note à la dette d'un pays. A cause de mauvaises notations, la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Irlande ou l'Islande sont placées dans des situations désastreuses. Pour ces pays, un cercle vicieux s'est alors enclenché : emprunter pour payer sa dette, réduire ses déficits pour emprunter, tailler dans les dépenses publiques pour réduire les déficits. Conséquences : Coupes budgétaires, gel de salaires, augmentation du temps de travail, recul de l'âge de la retraite, démantèlement des services publics (éducation, santé…), privatisation des biens communs… et répression des mouvements de protestation, comme en Grèce par exemple. Les agences de notations sont ainsi directement responsables des politiques répressives à l'égard des populations, nécessaires pour endiguer toute révolte face au système qui les nourrit.

- Une ingérence dans les politiques des États :

Les agences de notations n'hésitent pas à formuler des recommandations aux Etats qu'elles notent, débutant ainsi un chantage pour imposer des politiques régressives. Le Japon s'est ainsi vu baisser sa note suite au séisme et au désastre nucléaire de Fukushima. Des "mesures d'ajustements budgétaires" lui ont été recommandées pour pouvoir remédier à cette mauvaise évaluation ! Cela se situe aux antipodes de tout esprit de solidarité. La Belgique, elle aussi, a été sommée par Standard & Poor's de revoir son système de retraites et de diminuer sa dette pour pallier au vieillissement croissant de sa population. Les agences de notations n'hésitent pas à placer les pays sous pression en imposant une ligne politique. Le 17 aout 2010, Moodys a menacé quatre États dont la France et l'Allemagne dans un communiqué lapidaire : "Des défis liés aux ajustement budgétaires impliquent que le chemin à parcourir avant un abaissement de la note s'est encore réduit". S'en est suivi une mise en oeuvre des "recommandations" habituelles des agences de notation et des marchés : réformes des retraites cet automne, non remplacement des fonctionnaires, suppressions de postes dans l'éducation nationale, destruction du système de santé et de la sécurité sociale, etc. Si la France a su conserver une excellente note, c'est uniquement parce que ses dirigeant-e-s acceptent de satisfaire aux recommandations et ultimatums des agences de notations.

Règlementer ou changer de système ?

Nous ne croyons pas à un capitalisme éthique ou plus « humain ». Depuis la crise financière, les agences de notations ont été réprimandées par l'Union Européenne et les trois dirigeants des principales agences (Standard & Poor's, Moody's et Fitch) ont du s'expliquer devant le sénat américain en juin 2010… mais rien n'a changé. Quand bien même leur responsabilité dans les crises financières de certains pays ont été pointées du doigt, leur existence même n'a pas été remise en question.

D'ailleurs nous ne demandons pas la disparition ou la mise-au-pas des agences de notations. Même si leurs notes étaient basées sur des informations fiables et pouvaient être remises en cause, elles joueraient encore un rôle déterminant dans le système économique et financier que nous réprouvons. Au même titre que le FMI, l'OMC, la Banque Mondiale, le G20 ou le G8, elles sont un rouage du système des marchés et leur suppression ne changera rien au régime économique absurde auquel nous sommes soumis-e-s.

Nous ne voyons pas d'intérêt à la fermeture des agences de notations si elle ne s'inscrit pas dans une abolition du système économique capitaliste dans lequel elles agissent. Nous voulons sortir de ce système profondément inhumain et inégalitaire par essence.

Cette action se situe dans un cadre européen d'actions décentralisées.

Actuellement, 33 villes dans 6 pays ont déjà annoncées publiquement leurs actions (la carte et le site sont en cours de mise a jour). Vous trouverez ci dessous toutes les informations nécessaires pour vous informer sur les journées d'actions décentralisées contre le G8.

infoparis_nog2011@riseup.net

Action blog: http://nog8actions.noblogs.org/

Action map: http://batchgeo.com/map/0ced05b8c23a0e30edaa41f3728aabf3

Source : message reçu le 26 mai 11h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/17461