samedi 14 mai 2011 à 14h
Réunion du "Club Socialisme Maintenant"
https://paris.demosphere.net/rv/17236
http://www.socialisme-maintenant.org
La prochaine réunion du Club"Socialisme maintenant" aura lieu le Samedi 14 mai de 14H à 17h30
La discussion sera introduite par Charles sur la base du texte de Michel:
Pourquoi un club politique ? par Michel Lanson
Ce texte rédigé par Michel Lanson servira de base à la discussion lors de la réunion du samedi 14 mai. Comme nous en avons convenu précédemment, l'objectif est de définir collectivement les contours d'un projet de Manifeste.
Socialisme Maintenant !
(club d'action et de réflexion pour le socialisme)
Source : message reçu le 9 mai 18h
Pourquoi un club politique ?
par Michel Lanson
Tout d'abord, contrairement à l'idée souvent répandue, un regroupement libre, indépendant et sans enjeu de pouvoir est rare. Le plus souvent, les clubs ou les regroupements autour de revue sont liés à des organisations ou à des fractions politiques, think-tank à visée électorale ou groupes servant des stratégies universitaires (plans de carrière liés à des UFR ou enjeu de pouvoir symbolique), des prises de position dans des mouvances ou mouvements autocentrés. Un club où la parole est libre entre militants, analystes, actifs ou retraités d'univers et d'histoire divers, où les enjeux ne sont qu'intellectuels (chacun en faisant ensuite son miel dans la ruche de son choix) est rarissime. La tentation est toujours forte de faire d'un club un clone d'une organisation politique idéale parce que sans frottements à la réalité pratique de la lutte des classes. Il faut absolument y résister.
La formulation politique en termes de mot d'ordre et d'action ne sert à rien (il est toujours facile de dérouler à vide un raisonnement qui n'est le plus souvent que la répétition par analogie d'un raisonnement antérieur). En revanche, un regard décentré, l'approfondissement d'une analyse, une recherche théorique, un apport intellectuel sont des éléments indispensables pour la construction d'une pratique militante qui se définit dans le lieu, l'organisation ad hoc.
Un club aujourd'hui doit se définir plus en référence au club du XVIII° siècle, faiseur de lumières, qu'à une cellule, une section ou une loge. C'est aussi un lieu où peuvent être mises en analyse les pratiques militantes et les recherches théoriques d'aujourd'hui.
Concernant le discours politique « militant », à différencier bien sûr de la lutte de résistance dans le champ pratique de la lutte des classes, il renvoie inexorablement au concept de « ritournelle » forgé par Deleuze et Guattari dans « Mille plateaux ». Il s'enroule sur lui-même, la variation d'un de ses éléments lui permet de fonctionner et d'éviter d'être une simple répétition circulaire. À partir de ce système, un simple changement de paradigme permet à la ritournelle de continuer. Cela fonctionne pour toutes les parties du discours. L'actualité politique et sociale, la périodicité des textes ou des réunions permettent des variations presque infinies. Pris indépendamment les uns des autres, les paradigmes ou notes sont généralement justes, encore faut-il qu'ils soient correctement contextualisés. Simplement, avec les mêmes notes, on peut créer Imagine ou refaire La danse des canards.
Cela permet de comprendre comment des cercles peuvent perdurer en se répétant depuis de longues années et comment des avatars d'organisations trotskystes peuvent répéter à l'envi : rupture avec le capital, non au dialogue social, grève générale, manif centrale… sans jamais se poser les questions : qui sommes-nous, à quel titre parlons-nous, à qui parlons-nous vraiment, quel est le levier politique ?
On peut aussi sérieusement comme des papes déclarer : « l'auto-activité des travailleurs reste centrale » (AK/OS) sans voir que cette phrase n'a aucun contenu sémantique. Peu importe. Le discours politique est un discours purement narcissique, ce qui induit la répétition dans la pathologie, elle-même renforcée par l'isolement créé par la vertu révolutionnaire assimilée à l'idée pure du Bien de l'Humanité.
Mais ce système répétitif peut aussi se concevoir sur un temps long. Ainsi peut-on passer de l'enthousiasme de la création de syndicats, de partis…à la déception et aux comités pour le redressement de ces mêmes partis et puis recommencer, constatant à regret que l'écho dans les masses s'estompe ou ne résonne pas.
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