jeudi 31 mars 2011 à 9h
Non à la RGPP dans
l'Enseignement Supérieur et la Recherche
communiqué de l'intersyndicale sup-recherche (24 mars 2011)
https://paris.demosphere.net/rv/16502
Dans le cadre de la procédure de RGPP, étendue actuellement aux opérateurs de l'Etat et donc à certains établissements d'enseignement supérieur et de recherche, le premier ministre a chargé l'IGAENR d'une mission d'audit sur les emplois correspondant aux fonctions supports et sur ceux correspondant aux fonctions soutien de la recherche. Cet audit a pour objectif de proposer « des pistes d'économies possibles ». La demande est plus explicite : il s'agit d'identifier « notamment les pistes de rationalisation des fonctions support au sein de chaque opérateur audité et de mutualisations avec d'autres opérateurs ou avec des services de l'Etat. « … plus précisément « entre organisme et université au sein des unités mixtes de recherche ». Il est aussi préconisé d'examiner les procédures d'externalisation, notamment pour les fonctions achat.
Au-delà des fonctions support, c'est toutes les fonctions qui sont visées. Après l'INRA, ce processus s'applique cette année au CNRS, à l'Inserm, à l'IRD et au Cirad. Il touchera ensuite tous les EPST, toutes les universités. Cet audit va dans le même sens que les discours de la Ministre qui préconisent le regroupement d'activités (par exemple la gestion du personnel) et incitent à externaliser les activités considérées comme ne représentant pas le coeur du métier (gardiennage, standard, …°.).
Dans ce cadre, c'est 4 000 emplois qui seraient déjà touchés par le projet de réorganisation du CNRS, dont 4 à 500 suppressions sèches, le reste se répartissant entre externalisation, réorganisations internes entrainant des mobilités imposées ou développement de services mutualisés de gestion avec les universités. La direction annonce une réorganisation des tâches entre les délégations, que ce soit en région parisienne (suppression de 2 délégations sur les 6 ) ou en la province (déconcentration de services à vocation nationale comme la paye, la facturation centralisée des commandes ou le service des affaires européennes).
Les orientations du rapport sur l'INRA, rédigé dans le cadre de cet audit, ne s'inscrivent pas dans une logique de service public. La plupart des indicateurs de performance avancés ne relèvent que d'une simple logique comptable : nombre moyen de pièces comptables et financières traitées par Equivalent Temps Plein, nombre de repas servis au sein des restaurants de l'INRA, montant moyen de budget exécuté ou nombre de personnes physiques gérées, taux d'externalisation des fonctions. Pour se donner une allure de sérieux, le rapport compare avec des données pour les universités, mais celles-ci ne sont ni crédibles, ni pertinentes. Le rapport fait des propositions (réformes territoriales accentuant le pouvoir des directions, mutualisations comme pour les achats, externalisations pour la restauration collective), qui ont pour objectif de limiter l'emploi public, sans tenir compte des besoins scientifiques. Et les conditions de travail de tous, titulaires et précaires, risquent de s'en trouver aggraver (mutations forcées…).
Les organisations soussignées appellent les personnels des EPST et des établissements d'enseignement supérieur à s'exprimer publiquement contre le démantèlement progressif des organismes et la disparition des emplois publics d'enseignement et de recherche, et notamment le 31 mars au matin (9 h) devant le CNRS ou en régions.
FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP)
CGT (SNTRS, FERC Sup, CGT-INRA)
CFDT (SGEN Recherche EPST)
UNSA (SUP'Recherche, SNPTES)
SOLIDAIRES (SUD Recherche EPST)
SLR
SLU
Refusons la RGPP au CNRS : 4000 emplois menacés
Mardi 8 mars 2011, la direction du CNRS a présenté aux organisations syndicales l'audit RGPP des fonctions supports du CNRS. Cet audit mené par l'Inspection Générale de l'Administration de l'Education Nationale et de la Recherche (IGAENR), à la demande du premier ministre, a pour objectif la maîtrise de la dépense publique en définissant les pistes d'économie et préconise l'étude des possibilités d'externalisation et de mutualisation de ces fonctions entre les organismes et les universités. Plus généralement, la RGPP s'inspire des pratiques du « nouveau management public » qui vise à faire baisser le budget de l'Etat, à diminuer drastiquement le nombre de fonctionnaires, et contraindre le service public à adopter les pratiques de management des entreprises. En définissant les fonctions supports comme les compétences qui ne sont pas dans le cœur de métier du CNRS, la direction du CNRS se réfère implicitement à des pratiques d'externalisation mises en œuvre dans les entreprises.
Les événements vont se précipiter. Après les délégations régionales, l'IGAENR va auditer, en avril, les fonctions support dans 40 laboratoires test. En juin, le rapport provisoire sera rendu et après débat avec la direction du CNRS, il deviendra définitif. Les décisions seront prises en octobre par le conseil de modernisation des politiques publiques. Ces décisions concerneront entre 2658 et 4623 agents fonctionnaires et CDD. Mais, les fonctions dites de soutien (information scientifique et technique, valorisation) seront également concernées par l'audit RGPP à partir de septembre 2011. La direction a déjà chiffré, pour la fonction support, le nombre des départs en retraite et en mobilité externe à 370 entre 2011 et 2013. Cela donne une idée sur les premières possibilités de non remplacement de ces départs qui seront utilisés pour « moduler la refonte des processus de gestion ». Tout en affirmant ne pas vouloir procéder à la fermeture de délégations régionales en province, la direction annonce une réorganisation des tâches entre les délégations régionales de la région parisienne, (on parle de 2 suppressions sur les 6 délégations parisiennes). Elle évoque le développement de services mutualisés de gestion avec les universités et le développement de services à vocation nationale dans les délégations de province. La paye, la facturation centralisée des commandes qui seront dématérialisées, le service des affaires européennes, tout cela pourrait être redéployé en province. L'opération RGPP se conjugue avec le Grand Emprunt : dans les grandes universités de recherche les délégations pourraient se mettre au service de celles-ci et ailleurs se transformer en simple représentation administrative du CNRS.
La mise en place de la RGPP conduira à la baisse accélérée des effectifs de titulaires. Elle dégradera profondément les conditions de travail des collègues administratifs mais aussi de tous les autres personnels des laboratoires, chercheurs, enseignants chercheurs, ingénieurs et techniciens. Il faut ajouter que cette politique va s'appliquer aux autres organismes de recherche (EPST et EPIC), puis aux universités ; c'est donc l'ensemble du service public de recherche et d'enseignement supérieur qui est menacé et que nous devons défendre en nous opposant collectivement à la RGPP.
Les organisations syndicales sous signées disent NON à la RGPP et à son application au CNRS, refusent toute suppression de poste, et demandent l'abandon immédiat de l'audit de l'IGAENR. Elles appellent les personnels des laboratoires, du siège et des délégations à exprimer leur refus du démantèlement progressif du CNRS et de la casse de l'emploi. Elles demandent à leurs sections locales d'exprimer fermement ce refus lors des rencontres qui seront organisées en région par les délégués régionaux.
Pour riposter contre ces attaques qui sont les plus graves que le CNRS connait depuis plusieurs années, elles appellent les personnels à se rassembler à partir de 9 heures le jeudi 31 mars, date du prochain conseil d'administration du CNRS, devant le siège du CNRS et devant les délégations régionales.
[écrit à ] Paris le 8 mars 2011
SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SGEN-CFDT Recherche EPST, UNSA Recherche, Sud Recherche EPST, SNPREES-FO
Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?ar...
Source : liste de diffusion Prep.Coord.Nat., reçu le 11 mars 13h