thème : éducation
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jeudi 24 mars 2011 à 17h

Séminaire « Politiques des sciences » 2010-2011

École des Hautes Études en Sciences Sociales

Neuvième séance, 24 mars

"Résistances. Comment les citoyens peuvent-ils faire entendre leur désaccord sur la manière dont ils sont gouvernés ? Deux illustrations : L'appel au droit contre la loi ; le recours à l'éthique commune contre l'application d'instructions portant atteinte aux principes de la démocratie"

  • Etienne Boisserie (SLU), « Contre les réformes de l'enseignement supérieur: l'arme du droit »
  • Albert Ogien (CEMS-IMM/EHESS), «Le sens politique de la désobéissance

Modérateur : Michel Barthélémy

A côté des formes de manifestation publiques du refus des réformes touchant l'enseignement supérieur et la recherche est apparue une forme de résistance à caractère juridique : la question prioritaire de constitutionnalité. Un certain nombre d'associations et de syndicats de l'enseignement supérieur et la recherche s'en sont saisi pour contester la pertinence de certaines mesures affectant le statut des enseignants-chercheurs et les conditions dans lesquelles ils remplissent leur mission de service public. Quelles analyses de la situation ont conduit ces organisations à déclencher ces procédures contentieuses ? Dans quelles perspectives et avec quels résultats ? Quel devenir peut connaître cette forme d'actions collectives et comment peut-elle s'intégrer aux autres formes de mobilisation ? Ce sont quelques-unes des questions qu'Etienne Boisserie, président de Sauvons L'Université, examinera au cours de cette séance. C'est cette résistance qu'Albert Ogien interrogera à son tour sous l'angle de la « désobéissance » à travers notamment l'évocation de cette variété d'actes de refus pratiques de la part de fonctionnaires notamment, et de membres de l'Education nationale ou de l'enseignement supérieur et la recherche en particulier, d'obéir à des ordres ou d'appliquer des instructions jugés inacceptables pour une raison précise qu'ils rendent publique. La question qui se pose alors est celle des conditions sous lesquelles une telle action est susceptible de pouvoir être reconnue comme soulevant un problème d'intérêt général, par opposition à un contentieux local ou à une « réaction corporatiste », méritant l'attention de tous.

Une difficulté de cette quête de reconnaissance tient à la manière dont les mesures contestées sont présentées officiellement, leurs visées clairement établies sous forme d'objectifs mesurables, leurs solutions décrites sous forme de dispositions techniques qui rendent floue et équivoque l'appréhension par les citoyens du fait que lesdites mesures peuvent porter atteinte à des principes démocratiques sur lesquels reposent le fonctionnement de l'Etat et du service public. C'est à l'examen des effets de la quantification ou « numérisation du politique » sur les transformations du rapport entre les citoyens et l'Etat qu'Albert Ogien consacrera son intervention.

Source : liste de diffusion TERRA, reçu le 7 mars 16h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/16435