vendredi 18 mars 2011 à 20h30
Coca Zero
https://paris.demosphere.net/rv/16178
Séance exceptionnelle dans le cadre des rencontres de cinéma amérindien Abya Yala organisées par l'association Apatamaria le vendredi 18 mars à 20h30 à Utopia Saint-Ouen
suivie d'une rencontre avec
- la réalisatrice Martha Brandt mais aussi les autres invités du festival ,
- Nemnemis MacKenzie ( Québec / nation innu ),
- Jeannette Paillan, cinéaste mapuche ( Chili ),
- Pocho Alvarez ( Equateur ) et
- Tiokashin Ghost Horse ( Nation Lakota / USA )
Film: Coca Zero
Martha Brandt Guttierez Florez -
documentaire Bolivie / Danemark 2006 43mn VOSTF -
Du 18/03/11 au 18/03/11
Ne vous fiez pas au titre, et ne comptez surtout pas sur nous pour vous diffuser une pub pour le nouveau produit soi-disant miracle de la firme au logo rouge et blanc, ce serait même plutôt le contraire… Parce qu'avant de donner son nom à la célèbre boisson noirâtre, la coca est une plante cultivée et utilisée depuis des millénaires en Bolivie, tant et tellement qu'elle est considérée comme sacrée par une majorité de Boliviens qui en mâchent les feuilles à longueur de journée. Dans ces régions arides et bien souvent pauvres, elle est un complément alimentaire essentiel, compensant un minimum les carences d'une alimentation trop peu diversifiée. Ses bienfaits sont loués, ses cultures préservées, et sa consommation se transmet de génération en génération… Enfin, tout se passait comme ça jusqu'à ce que le monde occidental, États-Unis en tête, découvre l'existence de cette plante, et l'utilise pour un tout autre usage, découvrant au fur et à mesure de bidouillages chimiques comment en extraire une poudre blanche aux effets surpuissants : la cocaïne.
Et à partir de là, l'histoire se corse… Car non contents de piller les productions boliviennes pour inonder le marché de cette poudre très lucrative, non contents d'exploiter les paysans pour la produire à moindre coût et de bouleverser l'économie du pays par les nouveaux débouchés de cette production traditionnelle, les pays consommateurs de cocaïne vont finalement reprocher à la Bolivie de droguer leur jeunesse, et lui interdire la production de cette plante sacrée. Lancée par les États-Unis, et soutenue par le gouvernement bolivien de l'époque, l'opération « Coca Zéro » vise donc à détruire toutes les productions de coca du pays, et à punir tous ceux qui braveraient cette interdiction, principalement les petits paysans qui n'ont pas vraiment d'autre choix pour survivre.
C'est cette histoire que nous raconte le film de Martha Guttierez-Flores, en faisant intervenir tout un tas d'intervenant(e)s issu(e)s de tout un tas d'horizons différents : ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, les producteurs, les consommateurs, des sociologues, des historiens… et un certain Evo Morales, à l'époque candidat à l'élection présidentielle et représentant des producteurs de coca… Et malgré la gravité du sujet, le documentaire est porté de bout en bout par une énergie assez incroyable et très communicative, qu'on ressent encore bien après la fin du générique… Ça c'est de la pure, je vous le dis…