jeudi 30 décembre 2010 à 18h
Rassemblement de protestation
Halte à la répression en Tunisie
https://paris.demosphere.net/rv/15456
Soyons nombreux et nombreuses.
Le vendredi 17 décembre 2010 a démarré un mouvement de protestation à Sidi Bouzid dont le déclenchement fut un évènement grave : un jeune chômeur qui a eu recours pour faire vivre sa famille à la vente ambulante de fruits et légumes s'est vu interdire cette activité par les autorités et s'est immolé par le feu.
Par cet acte de désespoir, il voulait signifier qu'il ne restait aucun espoir pour vivre dans la Tunisie des « miracles » économiques, dont le résultat est un chômage endémique qui touche aujourd'hui en particulier la jeunesse, sans épargner aucunement les titulaires d'un diplôme supérieur.
A partir de ce moment, ce sont d'importantes manifestations de jeunes chômeurs, de précaires et de travailleurs qui sont descenduEs dans la rue. De nombreuses villes des alentours de Sidi Bouzid ont rejoint le mouvement dans un premier temps, puis des villes du nord au sud du pays jusque la capitale, Tunis, ont donné à ce mouvement un caractère de ras-le-bol généralisé contre le chômage, la cherté de la vie, la corruption, l'injustice des politiques sociales et économiques qui se sont étendue à toutes les régions de la Tunisie. Les slogans les plus répandus y mettent en cause directement la légitimité du pouvoir et de l'administration.
Le régime tunisien dans une attitude caractérisée par l'autisme a refusé d'entendre ces cris de désespoir. Sa seule réponse à ce mouvement pacifique dans un premier temps a été l'utilisation des forces de répression. Il en est résulté la mort par balles d'un jeune de 18 ans, et de nombreux blessés.
Le président Ben Ali s'est adressé à la population, ce mardi 28 décembre, reconnaissant pour la première fois la gravité de la crise et des souffrances qui frappent les couches les plus larges de la population. La manière inédite qu'il a choisi pour répondre aux évènement montre clairement que l'ampleur du mouvement ébranle sérieusement le pouvoir. Pourtant, aucune mesure concrète et crédible n'y est annoncée, et --surtout-- le Président y formule des mises en garde claires contre les "manipulateurs", les "mercenaires" et les "media étrangers" qui seraient à l'origine des troubles. L'élément le plus concret de son discours est une menace inquiétante et à peine voilée aux journalistes et à la presse indépendante, aux associatifs, syndicalistes et militants politiques autonomes engagées dans le soutien à la population.
Les arrestations se sont ensuite multipliées. A l'issue d'un sit-in des avocats à Tunis, maîtres Raouf El Ayadi et Choukri Belaïd ont été arrêtés, dans la soirée du mardi 28 décembre avant d'être libérés ce mercredi matin. Ammar Amroussia, porte parole du PCOT et correspondant du site albadil.org, a été arrêté ce matin à Gafsa pour ses publications et ses déclarations dès le début de ce mouvement de colère des déshérités ; ainsi qu'Attia Athmouni, porte parole du comité de soutien de sidi bouzid et membre du pdp et le journaliste Mouldi Zouabi.Les autorités tunisiennes n'ont pas hésité comme à l'accoutumée à fermer les derniers espaces de liberté de la presse en empêchant la distribution des seuls journaux indépendant : El Tarik el Jadid et El Mawkef et en menant une campagne de dénigrement contre la chaine d'El Jazira qui a couvert les évènements et organisé des débats contradictoires incluant un ministre en exercice. Ce mouvement contestataire est soutenu par de nombreux tunisiennes et tunisiens, par les partis politiques indépendants du pouvoir par les associations démocratiques; les avocats ont organisé des rassemblements de soutien dans plusieurs villes.
Nous soutenons ce mouvement populaire contestataire et autonome auquel la jeunesse participe en très grand nombre.
- Nous dénonçons cette attitude qui ne répond pas à la dégradation sans précédent des conditions de vie dans le pays bien loin des « miracles » tant vantés par les officines de la propagande du régime.
- Nous appelons à la libération de tous les emprisonnés de ce mouvement et de ceux qui l'ont précédé
- Nous appelons à une réelle prise en compte de la précarité qui touche des pans entiers de la société.
- Nous réclamons que les responsables de la répression soient traduits en justice.
- Nous demandons aux autorités exécutives françaises et européennes de prendre position et de s'exprimer publiquement et promptement sur la répression en cours en Tunisie et de recevoir une délégation du collectif. Leur silence vaudrait complicité voire approbation et chacun saurait s'en souvenir.
- Nous réclamons comme ce fut scandé dans les manifestations : « du travail pour tous », « une répartition des richesses entre tous et toutes », « l'arrêt de la corruption et du népotisme ».
Solidarité totale avec les populations en lutte pour la satisfaction de leurs revendications.
Premiers signataires :
AC ! - ACHR - ACORT - AFASPA - AMF - ASDHOM - ATF- ATF Paris - ATMF - ATTAC - CEDETIM - CISA - CNT - Comité National de Soutien au Mouvement du Bassin minier - Courant Nationaliste Progressiste - CORELSO - CPR - CRLDHT - Etoile Nord Africaine - Europe Ecologie Les Verts - FASE (Fédération pour une alternative Sociale et Ecologique) - FDLT (Forum démocratique pour la liberté et le Travail) - FTCR - Les Alternatifs - LUTTE OUVRIERE -Manifeste des Libertés - Mouvement Nahdha - Mouvement Tajdid France - MRAP - NO-VOX - NPA - PCF - PCOF - PCOT - PDP - PG - SOLIDAIRES - Solidarité Tunisienne - UTIT - Voie Démocratique Maroc - Voix Libre
Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid
C/o FTCR- 5 Rue de Nantes 75019 Paris -
tel 00 33 1 40 34 18 15 - ftcr@ftrcr.e u
Source : message reçu des organisateurs le 29 décembre 16h
Source : message reçu sur la liste Anticolonial le 29 décembre 16h
CFDT-CGT-FSU-Solidaires-UNSA
Les syndicats français expriment leur solidarité avec le Mouvement social de Sidi Bouzid (Tunisie)
Mouvement social de Sidi Bouzid (Tunisie) :
Les syndicats français expriment leur solidarité
Trois ans après les événements de Gafsa, la région de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, est depuis le 17 décembre en proie à une flambée de colère dont les causes, comme à Gafsa, sont principalement le chômage et l'absence de développement.
La tentative de suicide d'un jeune diplômé vendeur ambulant qui s'est immolé par le feu a été l'élément déclencheur d'une vague de manifestations dans la région qui ont donné lieu à des arrestations en masse.
Les affrontements les plus violents se sont produits à Manzil Bouziane où un jeune manifestant a été tué par balle et ont provoqué une dizaine de blessés.
Le 27 décembre, des centaines de syndicalistes de l'UGTT, principalement de l'enseignement, des services se santé, de la poste et des télécommunications se sont rassemblés devant le siège de la centrale à Tunis. Les manifestants étaient cernés par un important dispositif de sécurité dont des unités anti émeutes.
Le déséquilibre du développement entre les régions côtières et le centre du pays est à l'origine de la détresse sociale de régions laissées pour compte, comme celle de Sidi Bouzid. L'investissement pour la création d'emplois, dans ces régions est une nécessité, particulièrement en direction des jeunes diplômés dont le taux de chômage atteindrait le double du taux global estimé à 14%.
Le collectif syndical français formé après les événements de Gafsa (CFDT, CGT, FSU, Unsa et Solidaires), soutient les efforts du mouvement syndical tunisien pour empêcher l'usage de la manière forte face à ces mouvements de protestation spontanés.
Il soutient la revendication de l'UGTT pour l'ouverture d'une négociation pour un développement durable créateur d'emplois de qualité et géographiquement équilibré.
Avec les syndicalistes de l'UGTT, la CGT, la CFDT, la FSU, l'UNSA et Solidaires exigent :
- la non intervention des forces de police contre les mouvements sociaux,
- la libération de toutes les personnes arrêtées,
- sans oublier la libération des militants emprisonnés suite aux mobilisations passées de la région de Gafsa, comme Fahem Boukadous et Hassan Ben Abdallah,
- l'amnistie et la réintégration dans leur emploi des ex-prisonniers du bassin minier de Gafsa et de tous les condamnés.
Face à cette politique caractéristique d'un Etat policier, les organisations françaises exigent enfin du gouvernement français qu'il cesse son soutien systématique à ce régime.
Source : message reçu le 30 décembre 11h