samedi 8 janvier 2011 à 17h
Le mythe de la maladie d'Alzheimer
https://paris.demosphere.net/rv/15432
Nous recevrons samedi 08 janvier 2011 à l'Hôtel de ville de Versailles, à 17h, salle Clément Ader, Anne- Claude et Martial Van der Linden autour du livre de Peter J.Whitehouse « Le mythe de la maladie d'Alzheimer » Ed. Solal.
- Martial Van der Linden qui a traduit le livre de Peter J.Whitehouse est professeur de psychologie, responsable des unités de psychopathologie et de neuropsychologie clinique aux Universités de Genève et de Liège.
- Anne- Claude Juillerat Van der Linden est chargée de cours à l'Université de Genève et neuropsychologue à la consultation de la mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève.
- Peter J.Whitehouse est un médecin neurologue américain. Ce spécialiste de neurologie gériatrique, neurosciences cognitives et bioéthique globale, à la Case Western Reserve University, a créé le Centre Alzheimer (devenu Centre Universitaire de la Mémoire et du Vieillissement) aux Hôpitaux Universitaires de Case Western Reserve University à Cleveland dans l'Ohio, où il a été professeur de neurologie, de neurosciences, de psychiatrie et de psychologie. Il a une consultation clinique de neurologie gériatrique. Il a aussi été pendant plusieurs années salarié de l'industrie pharmaceutique.
Penser autrement la maladie d'Alzheimer : Cette maladie est une entité complexe et ne constitue certainement pas un trouble unique.
Les frontières entre la maladie d'Alzheimer et les autres types d'affections démentielles sont très mal définies. Ainsi, la maladie d'Alzheimer telle que présentée aujourd'hui cliniquement, n'est pas clairement séparée du vieillissement normal ; C'est un modèle biomédical prétendu et proposé par l'industrie pharmaceutique.
Pour Peter J.Whitehouse, chaque personne connaît un vieillissement cérébral et cognitif qui sera plus ou moins accentué en fonction de multiples facteurs pouvant se manifester dès le début de l'existence. Aloïs Alzheimer (1864- 1915, médecin psychiatre, neurologue allemand) lui-même se défendait bien de considérer l'existence d'une maladie particulière de nature différente du vieillissement cérébral. Ce livre donne un nouveau point de vue sur le vieillissement cérébral. Il aidera à mieux comprendre la maladie d'Alzheimer (ce que la maladie d'Alzheimer est et ce qu'elle n'est pas, qui a intérêt à ce que l'on vous attribue l'étiquette de maladie d'Alzheimer) et comment vous pouvez éviter ce diagnostic, maintenir la qualité de votre cerveau et votre qualité de vie à mesure que vous vieillissez, et donnez du sens au vieillissement plutôt que de le craindre. Voilà un changement radical dans la manière de concevoir la maladie d'Alzheimer et plus largement le vieillissement cérébral.
Cet empire social et politique bien établi qu'est la maladie d'Alzheimer
De nombreux galas sont organisés pour collecter des fonds dans lesquels les entreprises pharmaceutiques sont très actives, on y entend dire « Nous allons un jour trouver un remède pour cette maladie, un vaccin sans doute ! Et ce jour approche ! » Ainsi les donateurs fortunés mettent la main à la poche. Mais, leur est-il venu à l'esprit que nous ne savons même pas ce qu'est « la maladie d'Alzheimer » ? Pour tout être humain l'espoir prend souvent le pas sur le bon sens. Ainsi le mythe de la maladie est une vache à lait qui ne cesse pas de produire. Nous sommes nombreux dans le domaine, continue Peter J. Whitehouse, à nous inquiéter de ce que la quête de la vérité ait été éclipsée par la recherche de fonds.
Le B.A.B.A de la maladie d'Alzheimer
En dépit des millions de dollars que nous avons dépensés pour la recherche au cours des dernières décennies, même les meilleurs scientifiques du monde n'ont pas de réponse à ces questions : Nos cerveaux, tout comme nos corps fragiles, nous trahissent physiologiquement quand nous vieillissons : Mais comment savons-nous quand ce processus cesse d'être la trajectoire normale du vieillissement cérébral et commence à être l'œuvre d'une terrible maladie ? Quel taux de difficultés mnésiques faut-il exactement dans notre vie quotidienne pour être qualifié de pathologique et quel taux peut-être attribué au vieillissement normal ? Personne ne sait quel processus moléculaire différencie la maladie d'Alzheimer du vieillissement. De plus aujourd'hui les subventions de recherche ne concernent que la recherche sur les plaques séniles et les dégénérescences neurofibrillaires qui seraient les responsables de la maladie d'Alzheimer, alors que leurs rôles respectifs demeurent controversés et la question est de savoir s'il existe suffisamment de preuves pour les impliquer en tant qu'agents causaux de la maladie d'Alzheimer. Pour des recherches sur d'autres marqueurs pathologiques de la maladie d'Alzheimer, tels que les corpuscules d'Hirano et la dégénérescence granulo-vacuolaire, il n'y a pratiquement aucune subvention de recherche du fait de la focalisation sur les plaques séniles et les dégénérescences neurofibrillaires. Or, on n'observe pas, au travers de toutes les études, de corrélations fortes et cohérentes entre les plaques séniles et les déficits cognitifs de la maladie d'Alzheimer. En fait, des quantités variables de plaques séniles et de dégénérescences neurofibrillaires sont trouvées dans les cerveaux de personnes présentant la maladie d'Alzheimer, mais ces caractéristiques pathologiques apparaissent également chez les personnes âgées normales, chez lesquelles on ne diagnostique aucun dysfonctionnement cognitif durant leur vie. Bien qu'on observe une corrélation faible entre les plaques séniles et le dysfonctionnement cognitif, ces théories dominent le terrain depuis un dizaine d'années siphonnant les subventions et empêchant la recherche de se développer dans d'autres domaines féconds de la biologie, de la psychologie et de la sociologie, y compris la qualité de vie, la relation globale d'aide et de soin et la médecine préventive précoce. En essayant de guérir ce « monstre » qu'est la maladie d'Alzheimer en bloque ces chercheurs et entreprises pharmaceutiques sont en quête d'un prix Nobel et d'une fortune personnelle. Mais d'ici là, bien des gloires et des richesses auront été générées sur base d'espoir et de battage médiatique plutôt que de produits et de résultats. Aujourd'hui l'appellation de maladie d'Alzheimer est un terme général qui recouvre bon nombre de processus du vieillissement cérébral normal. Le vieillissement cérébral est causé par une convergence de facteurs génétiques, environnementaux et comportementaux. Le continuum du vieillissement cérébral varie considérablement en fonction des trajectoires des personnes.
Le diagnostic de maladie d'Alzheimer : un dilemme clinique.
Ce que la plupart des gens ne savent pas, c'est qu'en dépit de la certitude affichée par ceux qui étudient et traitent la maladie d'Alzheimer et qui propagent une histoire simpliste au public, les critères que les médecins utilisent pour diagnostiquer les patients avec maladie d'Alzheimer stipulent qu'un diagnostic définitif ne peut-être établi que par une autopsie du cerveau. Mais même cet examen est problématique, car il n'y a pas de corrélation directe impliquant les plaques séniles amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires. Les pathologistes eux-mêmes doivent demander aux cliniciens si le patient était dément ou non de son vivant avant d'établir un diagnostic de maladie d'Alzheimer après le mort. On peut constater lors d'une autopsie que certaines personnes ont une concentration élevée de caractéristiques pathologiques dans leur cerveau, alors qu'elles présentent moins de symptôme de démence que d'autres, ayant une concentration moindre de caractéristiques pathologiques dans leur cerveau. Nous traitons la maladie d'Alzheimer comme si elle était aussi réelle que la peste et, pourtant même les meilleurs experts du domaine sont incapables de la diagnostiquer avec précision. Ceci est dû au fait que les composantes individuelles de cette pathologie défini aujourd'hui se retrouvent toutes dans une certaine mesure dans le vieillissement normal. Il n'existe aucun marqueur biologique chez les patients Alzheimer qui soit constant d'une personne à l'autre. C'est un diagnostic par élimination, une appellation qui exclut, catalogue les patients. Ce diagnostic posé il peut-être aussi destructeur sur la plan social qu'il est douteux sur le plan scientifique.
Pour préparer le débat vous pouvez aussi aller sur le site www.association-viva.org
Evelyne LEVEQUE. Correspondante des Amis du Monde diplomatique.
Courriel eveleveque@wanadoo.fr ou Tél : 06.07.54.77.35