thème : travail
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mercredi 15 décembre 2010 à 19h30

Retour sur le mouvement contre la loi sur les retraites a Vitry

Venez discuter du mouvement de l'automne contre la loi sur les retraites avec le NPA Vitry, mercredi 15 decembre a partir de 19h30 à la salle Jean Bécot 21 rue de la Fraternité à Vitry ;

Pot , auberge espagnole, chacune et chacun amène un peu de « boire et manger » et on collectivise tout !!

Sur Vitry, comme sur les communes voisines, le mouvement contre la réforme des retraites a été particulièrement important. Dans une ville où la précarité touche beaucoup de monde, beaucoup s'en sont saisis pour exprimer leur colère contre le chômage et les licenciements, les mauvaises conditions de travail, les salaires qui ne permettent pas de boucler les fins de mois. Ce mouvement n'a pas réussi à gagner contre Sarko mais laissera des acquis importants à Vitry et ailleurs :

  • • les AG tenues régulièrement et l'exercice de la démocratie.
  • • Les liens tissés entre les travailleurs ; l'expérience de l'auto-organisation par la base et du pouvoir que cela confère.
  • • Les discussions et informations qui se sont multipliées dans les collectifs et par mail.
  • • Un savoir faire dans les initiatives. L'envie de se mettre moins de limites dans l'action … Après le non à la constitution européenne et la bataille contre le CPE, c'est un nouveau coup de butoir contre la politique capitaliste.

Petit historique rapide

Les journées d'action des 23 mars, 1er mai et 17 juin ont eu un écho réel à Vitry mais sans dépasser celui de bonnes journées d'action réussies ; déjà chez les territoriaux et dans l'Education Nationale, les taux de grévistes avaient été importants au printemps dernier. Sur la Zone Industrielle, ce sera beaucoup plus limité. En mai, un collectif unitaire retraites est monté à l'initiative d'Attac et une initiative publique de près d'une centaine de personnes a lieu le 30 mai, réunissant un public essentiellement militant. L'arc politique est Attac, UL CGT, FSU, Solidaires, Europe Écologie, Verts, PCF, PG, NPA. Le PS rejoindra ce collectif en septembre de manière symbolique. L'investissement militant (affiches, tracts) est loin d'être équitablement réparti.... Dés le début septembre dans certains lycées (J Macé, R Rolland) et surtout les territoriaux, on sent la disponibilité à la lutte ; le 7 septembre sera un vrai succès. La journée suivante, le 23 septembre sera aussi importante. Les discussions sur la grève reconductible et les blocages commencent à avoir lieu dans ces secteurs les plus mobilisés. Le comité « interpro » se monte mais sans élargissement significatif (communaux des 2 villes, lycées représentant leurs AG) et à côté des militants du mouvement (instits, postiers). Il organise avec les réseaux syndicaux CGT essentiellement les manifs (Ivry et Vitry), et une initiative sur le pont de l'A4.

Grève, manifs, initiatives

La grève a été très suivie et reconduite essentiellement chez les territoriaux ; de façon plus anecdotique dans les deux lycées R Rolland (à 60% pendant 5 jours) et J Macé( un peu plus longtemps mais avec un taux de grévistes plus faible) ; dans les collèges et écoles les journées d'action sont suivies mais la reconduction ne prend pas. A la Poste, c'est le même problème. Par contre, durant cette période, la grève est prise en charge par les salariés eux-mêmes qui deviennent de véritables activistes du mouvement. Le mouvement est un véritable nid de discussions politiques sur la crise, les solutions à la crise, ce que proposent les différentes forces politiques.

Une grève particulièrement importante chez les territoriaux

Quatre semaines durant, les salariés de la plus grande entreprise de la commune se sont réunis en AG (jusque 300 personnes reconduisant la grève) et se sont transformés en militants du mouvement qui ont arpenté la ville pour expliquer et amplifier la mobilisation. Le centre technique municipal a été totalement bloqué et des manifestations quotidiennes organisées avec souvent les salariés des mairies voisines (Ivry, Choisy, Villejuif) : manif à la préfecture de Créteil (1000 personnes) , à Ivry (7 - 800 personnes) à Vitry (600 personnes), au carrefour Pompadour, sur la RN7, devant le Sénat à deux reprises. Ils ont aussi participé de manière importante au blocage de la TIRU avec les éboueurs de la Ville de Paris. Ce mouvement a été tellement profond qu'au mois de novembre, des actions ont été menées les 16 et 18 novembre (grève, barrage filtrant sur le Pont des arts à Paris au siège de la LCL et au centre commercial OKB) . Au delà de leur engagement dans les initiatives et les manifestations, des agents territoriaux avec la Cgt ont porté leur démarche revendicative et le pourquoi de leur lutte auprès de la population dans le cadre de la programmation théâtrale des « Vivants et des Morts » (de G Mordillat et J Bouffier) à J Vilar.

Les lycées

Les lycées de la ville ont tous été mobilisés de manière plus ou moins longue. La forme la plus populaire car la plus spectaculaire a été le blocage. Pendant deux semaines, peu de cours se sont tenus ou en présence d'un public limité. Le mouvement a eu du mal à trouver ses propres formes d'organisation démocratiques ; l'absence de droit réel démocratique pour les jeunes dans les lycées pèse lourdement et la tenue d'AG peut être assez compliquée. Il faudra discuter avec les JC qui ont fait un véritable travail militant mais se sont souvent substitués comme organisateurs et coordonateurs du mouvement. A noter que si la police sur Vitry a été plutôt « soft », contrairement à d'autres communes, plusieurs lycéens et lycéennes ont connu les paniers à salade et les contrôles d'identité lors d'initiatives à Paris

La place des femmes

La question des retraites les vise particulièrement et à la mairie, ce sont les secteurs les plus féminisés et les plus en difficulté (les personnels des écoles maternelles et primaires, le secteur animation, les agents du secteur petite enfance) qui tiendront le plus longtemps la grève. Chez les lycéens, ce sont largement les filles qui participent aux manifestations et animent le mouvement

Le soutien de la population

Beaucoup disent ne pouvoir faire grève (précarité, difficulté dans le privé) mais le soutien est important : cars affrétés pour se rendre aux manifs obligés de faire plusieurs allers et retours, témoignages de solidarité lors des manifs, diffusions. Le soutien financier de la part d'usagers pour les grévistes a rencontré un écho réel et le concert de Solidarité aux grévistes de la TIRU organisé fin octobre par la Cgt et des agents territoriaux en grève reconductible a été un succès

Les syndicats

Ce sont les équipes syndicales locales (CGT, FSU, Sud) qui ont animé de manière très unitaire le mouvement en se coordonnant entre elles, le comité interpro étant une sorte de réseau. Pour certaines, ces équipes avaient beaucoup critiqué les directions confédérales pour l'aspect très espacé des journées d'action, ce qui n'a pas empêché d'entrer dans l'action. En s'organisant par la base dans les collectifs, il y a eu la volonté de pousser le mouvement vers la reconduction et de pousser l'intersyndicale à y appeler clairement. Les discussions sur la grève générale avec le blocage du pays ont eu lieu à plusieurs reprises dans plusieurs AG

Les faiblesses

Le privé de la ZI est assez peu entré dans la bagarre. En particulier, la transformation de l'usine de production de Sanofi en « centre de biotechnologie », accompagnée d'une réduction massive de postes, pèse lourdement dans ce qui fut un bastion. Au niveau de l'interpro, les contacts avec d'autres secteurs pourtant mobilisés ne s'est pas fait (RATP, SNCF)

Articulation, social et politique

Des équipes syndicales, des militants associatifs, des militants politiques se sont retrouvés dans un même cadre de discussion, d'initiative même peu formalisé à certains moments , mais en tout cas réel. Le NPA Vitry y a été comme un poisson dans l'eau, visible par ses affiches et distributions de tracts, actif et force de proposition tant sur le terrain de l'action que sur celui des réponses politiques. Nous avons à cette occasion tissé de nouveaux contacts.

Et pendant ce temps là,

Le Collectif des Sans papiers Vitriots a été régulièrement présent avec sa banderole aux manifestations. La lutte pour la régularisation de tous les sans papiers se poursuit depuis plus d'un an. Aux demandes de régularisations, la préfecture répond par une pluie d'OQTF !(obligation à quitter le territoire). Les sans-papiers travaillent, paient des impôts, des cotisations mais n'ont aucun droit. Pour eux c'est « exploitation sans limite et tombeau ». Le gouvernement et le Medef mettent en concurrence les travailleurs et en profitent pour casser le code du travail et les acquis sociaux de tous. Nous sommes tous concernés alors continuons le combat à leur côté pour la régularisation de tous les sans-papiers et le droit des personnes à immigrer.

Le comité de soutien à Didier Poupardin, médecin de Vitry a continué lui aussi ses activités. Notamment, il est intervenu par un tract sur la manifestation du 07 septembre. Le lien entre le combat pour le droit à la Santé en particulier les plus pauvres et la défense des retraites étant assez évident.

Source : http://www.npa-vitry.org/spip.php?article227

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/15289