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jeudi 2 décembre 2010 à 18h30

Rencontre en hommage à Christian Buono

Rencontre en hommage à Christian BUONO qui comptait parmi les « rares algériens d'origine européenne qui ne supportaient pas l'oppression coloniale et son cortège d'injustices ». Admirateur sans réserves de son beau frère Maurice AUDIN, Christian le rejoint au sein du Parti Communiste Algérien.

La rencontre qui verra la participation de plusieurs intervenants dont la fille de Christian BUONO, Geneviève, donnera lieu à des lectures de textes du livre "L'Olivier de makouda'' de christian buono et à des témoignages d'anciens élèves, d'anciens collègues et d'anciens co-détenus. La rencontre se déroulera en présence de Josette AUDIN, veuve de Maurice AUDIN.

Christian BUONO est de ces hommes dont l'histoire se confond avec la grande, l'Histoire. Né en 1923, il grandit à Skikda (Philippeville, à l'époque), ville natale de ses parents. Puis il devient, avec son inséparable jumeau Claude, élève de l'École Normale d'Instituteurs de la Bouzaréah. Il y rencontre Charlie AUDIN, qu'il épouse en 1947. Mariage d'amour, d'où naîtront six enfants. D'un caractère chaleureux et sociable, Christian BUONO est de ces rares algériens d'origine européenne qui ne supportent pas l'oppression coloniale et son cortège d'injustices. Rappelons que 75 % des Algériens ne sont pas scolarisés et que la majorité de la population est au chômage. L'Algérien est sujet et non citoyen français. En cette époque tourmentée, la griffe de l'homme, c'est son courage. Celui d'aller au-delà des simples mots pour entrer dans l'action, même à l'encontre des intérêts personnels immédiats. Ainsi Christian et son épouse n'hésitent pas à signer le « Manifeste des Cents deux » qui dénonce avec force le statut d'infériorité imposé aux Algériens. Admirateur sans réserves de son beau frère Maurice AUDIN, Christian le rejoint bientôt au sein du Parti Communiste Algérien.

Celui-ci, qui prône la thèse de l'indépendance, est interdit en 1955. C'est l'année où le couple exerce à MAKOUDA, en Kabylie. Malgré les risques que cela représente dans une Algérie désormais en guerre, Charlie et Christian poursuivent leurs activités militantes (distribution de tracts, dénonciation des conditions de vote pour les Algériens, etc. ...) S'ils font preuve d'un dévouement sans limites dans leur tâche d'instituteurs modèles, c'est parce qu'à leurs yeux, enseigner aux petits Algériens l'histoire de leur pays, à l'époque où « nos ancêtres les Gaulois » résonnent haut et fort dans toutes les écoles de France et d'Outre-mer, constitue une marque de respect et un moteur de libération fondamentaux.

1956 : l'Assemblée Nationale vote « les pouvoirs spéciaux », qui donnent toute latitude à l'armée française pour régler « l'affaire algérienne ». C'est l'époque de « la Bataille d'Alger », et notamment l'utilisation quasi systématique de la torture par les parachutistes. Le couple héberge clandestinement Larbi BOUALI, premier secrétaire du PCA. 1957 : Charlie et Christian ont quatre enfants. Suite à l'arrestation de Maurice (qui ne reviendra jamais) et à celle d'Henri ALLEG, Christian est arrêté à son tour. De Barberousse-Serkadji (où il partage la cellule d'Henri), à la Centrale de Maison Carrée, trois années vont s'écouler. Au procès, qui a lieu en 1960, il est condamné à cinq ans de prison. Mais, soutenu par son avocat, il réussit à s'échapper. Clandestin dans un immeuble des hauteurs d'Alger, quartier « ultra » où l'OAS règne en maître, il y poursuit ses activités militantes jusqu'en 1962, année où l'Algérie accède enfin à son indépendance... Dans son ouvrage l'Olivier de MAKOUDA, Christian évoque ses combats, avec l'humour et la modestie qui le caractérisent.

Claude CHEVALLIER

Metteur en scène

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Source : http://www.telephonearabe.net/mainout/debat_d...

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