jeudi 28 octobre 2010 à 8h45
Rassemblement devant la préfecture
https://paris.demosphere.net/rv/14696
Aprés la fin de l'hébergement en hôtel pour un certain nombre de personnes évacuées de la MEEAO, une réunion a eu lieu à la mairie avec des ex-résidents MEEAO, des élus la LDH 12é et des soutiens.
Il a été décidé d'organiser un rassemblement devant la préfecture de région (17 Bd Morland 75004 Paris) jeudi 28 octobre à 8h45 pour soutenir la délégation qui a rendez-vous avec le cabinet du préfet de région pour demander la poursuite des hébergements et le relogement ultérieur.
La présence de tous ceux qui sont disponible est nécessaire pour appuyer les légitimes revendications de nos camarades évacués de la MEEAO.
Evacuation de la Maison des Etudiants des Etats d'Afrique de l'Ouest (MEEAO)
La Préfecture d'île de France et de Paris jette les « sans papiers » à la rue
Prévenus la veille au soir pour le lendemain, les derniers résidents de la MEEAO ont été évacués définitivement de l'immeuble le mercredi 20 octobre 2010, au petit matin, par une escouade de CRS.
A la Maison des Etudiants des Etats d'Afrique de l'Ouest (MEEAO), située au 69, boulevard Poniatowski à Paris 12e, habitaient depuis des dizaines d'années des travailleurs et des étudiants issus de ces Etats africains.
L'Etat français est devenu propriétaire de l'immeuble en juillet 2009, à l'issue d'une procédure de « bien sans maître » initiée tout d'abord par la Ville de Paris. Il a donc fait évacuer l'immeuble en invoquant, par un arrêté affiché la veille de l'évacuation, des raisons de péril de l'immeuble et de mise en sécurité des habitants.
Une première évacuation de 40 chambres sur cour avait déjà été effectuée le 28 janvier 2010. Mais dix mois après, le relogement de tous les résidents évacués n'est toujours pas terminé.
Or, au titre de l'article L 521-1 et suivants du Code de la Construction et de l'Habitat, le propriétaire de l'immeuble, donc l'Etat, est tenu de procéder à l'hébergement puis au relogement des «occupants de bonne foi» de l'immeuble évacué ; la loi ne distinguant pas la situation administrative des «occupants de bonne foi», qu'ils aient ou non un titre de séjour.
De façon scandaleuse, suite à l'évacuation définitive de l'immeuble mercredi dernier, la quasi-totalité des personnes «sans papiers» ont été regroupées et hébergées dans un hôtel de Vigneux (dans la grande couronne de Paris), au sein d'une zone industrielle située à plus de 30 minutes à pied du RER le plus proche.
Le service des bus s'interrompant à 21 H, de nombreuses personnes évacuées travaillant la nuit ou en horaires décalés, sont obligées de se déplacer à pied et ce, malgré les nombreux contrôles de police qui ont lieu dans cette zone et dans les gares du RER D.
Nombre d'entre eux, d'ailleurs, n'ont pu se rendre à leur travail depuis l'évacuation de la MEEAO, ce qui les met en position délicate vis-à-vis de leurs employeurs.
Ainsi, la Préfecture, afin d'échapper à son obligation légale d'assurer leur hébergement, place volontairement ces personnes, déjà fragiles, en situation de vulnérabilité, et les incite à s'égayer dans la nature.
Par ailleurs, la Préfecture d'île de France et de Paris semble vouloir refuser la prolongation de l'hébergement en hôtel des «occupants de bonne foi» sans titre de séjour au-delà de jeudi prochain et ce, au mépris de ses obligations légales.
La Ligue des Droits de l'Homme Paris 12e, le collectif des résidents de la MEEAO, le Collectif de Vigilance Paris 12e pour les droits des étrangers - RESF, la LICRA Paris 12e et nombre de citoyens du 12e :
• S'indignent des méthodes inacceptables de la Préfecture d'île-de-France et de Paris ;
• Demandent un rapprochement très rapide des personnes hébergées à Vigneux vers Paris ou sa très proche banlieue ;
• Demandent, l'application de la loi et donc la prolongation de l'hébergement et le relogement de tous les occupants de bonne foi de la MEEAO, qu'ils aient ou non un titre de séjour ;
• Demandent à la Préfecture de Police de Paris un examen bienveillant des situations administratives des «occupants de bonne foi» de la MEEAO sans titre de séjour ;
• Demandent à tous, citoyens, élus, partis, associations, syndicats de manifester leur indignation auprès de la Préfecture d'île de France et de Paris, et de manifester leur soutien aux ex-résidents de la MEEAO.