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vendredi 29 octobre 2010 à 19h

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Rencontre avec Bernard Pudal

Présentation de l'ouvrage : Un monde défait.

Les communistes français de 1956 à nos jours (Le Croquant, 2010)

(Le Croquant, 2010)

Plutôt qu'une nouvelle description du déclin du PCF, cet ouvrage présente des études visant à restituer les logiques multiples, endogènes et exogènes, qui peuvent rendre compte de l'histoire du PCF dans le dernier demi-siècle. Institution politique dont la vision du monde stalinienne est profondément mise en cause après 1956, le PCF procède à un double aggiornamento, intellectuel et stratégique, que la rupture de l'Union de la gauche en 1977 vient briser. Depuis les années soixante en effet, une autre configuration partisane - fondée sur d'autres rapports de force internes entre les différents types de militants et cadres - avait progressivement pris forme au point de menacer les positions de pouvoir des héritiers du « cadre thorézien » dont Georges Marchais était le chef de file. Les logiques bureaucratiques de survie de l'institution politique qui prévalent après 1978 se traduisent par le départ de nombreux militants (dont beaucoup d'intellectuels) et par des crises, plus ou moins visibles, du groupe des militants et permanents ouvriers. Le désarroi des militants et des cadres, souvent vécu dans l'isolement et le « quant à soi », précédant un retrait silencieux et malheureux, dévitalise peu à peu le parti politique, au moment même où s'opèrent des transformations de la classe ouvrière à la fois objectives et subjectives auxquelles le PCF ne peut plus faire face par les moyens de la rhétorique traditionnelle. L'effondrement des régimes communistes en 1989-1991 et l'échec de la « stratégie d'attente » mise en œuvre depuis 1978 conduisent au rejet de la « matrice stalinienne » - la période Robert Hue, 1994-2002 -, puis à un démembrement progressif du système d'action communiste et bientôt du PCF lui-même.

http://foliesdencre-stdenis.blogspot.com/

Source : message reçu le 26 octobre 17h
Source : http://foliesdencre-stdenis.blogspot.com/2010...


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Bernard Pudal

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bernard Pudal est politiste, sociologue, professeur de science politique à l'université Paris X Nanterre et chercheur associé au laboratoire Cultures et sociétés urbaines.

Docteur en science politique, agrégé en sciences politiques, Bernard Pudal est chercheur au CSU (« Cultures et sociétés urbaines », UMR CNRS/Paris 8) et membre du comité de rédaction des revues Le Mouvement social et Sociétés Contemporaines. Il participe à la rédaction du Maitron, le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.

Ses recherches actuelles, basées sur l'exploitation des autobiographies communistes déposées aux archives de Moscou, visent une prosopographie des élites communistes. Il a également pour projet une histoire intellectuelle du communisme.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Pudal


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Bernard Pudal. « Nous sommes face à un autre Parti communiste»

Dans un ouvrage au titre provocateur, Un monde défait, Bernard Pudal* propose un canevas qui vise à rendre compte de l'histoire du Parti communiste, de 1956 à nos jours. Rencontre.

*Bernard Pudal est professeur de science politique et chercheur au CSU (CNRS). Il a codirigé Le Siècle des communismes, (éd. de l'Atelier, 2000).

Le titre de votre livre, Un monde défait, peut paraître dur pour celles et ceux qui ont fait partie de cette histoire. En avez-vous conscience ?

Bernard Pudal. Je sais qu'il ne passe pas très bien. Mais je pars du principe qu'il ne faut pas se laisser piéger par l'identité nominale d'une organisation. Le Parti communiste au sens où je l'entends, c'est le parti qui est parvenu dans les années 1930 à se doter d'un personnel politique issu des classes populaires, à les former, à en faire des professionnels politiques qui ensuite ont été affectés dans les différents segments de l'action communiste. Cela a donné ce corps militant absolument incroyable. Et d'un point de vue sociologique, le Parti communiste fut aussi le parti le plus démocratique, tant celles et ceux qui y font de la politique sont issus des classes populaires. Donc pour moi, le PCF renvoie à cette aventure-là, cette imbrication-là. C'est pour cela que je dis de manière un peu provocatrice que, d'une certaine façon, le PCF est mort depuis longtemps. Et qu'il s'agit d'un « monde défait ». Aujourd'hui, nous sommes face à un autre Parti. Il reste donc une « marque », une multiplicité de lieux comme les municipalités, notamment, mais il n'y a plus d'homogénéité. Cela étant dit, je ne suis pas dans l'anticommunisme, c'est très clair.

Vous essayez en tout cas, à travers l'histoire des acteurs du Parti, de dessiner une sorte de périodisation propre au PCF.

B.P. Absolument. L'objet de mon livre, c'est le passé. Il n'a pas d'autre prétention que la mise sur pied de cadres sociaux, historiques, sociologiques. Je me contente de proposer un canevas qui vise à rendre compte de l'histoire du Parti communiste, de 1956 à nos jours. C'est-à-dire que je cherche à mettre à jour la périodisation et les logiques sociales de cette histoire qui peut se décliner en trois grands moments. Le premier, c'est celui de l'aggiornamento, à la fois intellectuel et stratégique, deux mouvements presque parallèles, qui peuvent s'entretenir, s'épauler, mais sans rapport de causalité. Les vraies logiques qui guident alors la direction du Parti consistent à reproduire la stratégie du Front populaire, dans un contexte qui n'est plus celui de la lutte antifasciste mais de la démocratie.

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Source : http://www.regards.fr/article/?id=4495

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/14691