thème : économie
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lundi 22 novembre 2010 à 20h

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Débat "Le veau d'or toujours plus gras !"

Après la projection de "La stratégie du choc" de Michael Winterbottom & Mat Whitecross

Débat avec

  • Frédéric Lordon, économiste, directeur de recherche au CNRS
  • Philippe Leconte, président du conseil de surveillance de la Nef

C'est une banalité de dire que l'argent n'est plus, depuis très longtemps, un moyen mais une fin. En réalité, ceci est partiellement inexact : pour les plus défavorisés, l'argent reste le seul moyen de mieux vivre ; ce n'est que pour ceux dont l'argent est devenu en fait superflu, parce qu'ils sont déjà rassasiés, que le profit est une fin en soi.

Malheureusement, ce sont eux qui fixent les règles et les imaginaires de notre société. « Enrichissez-vous ! » disait Guizot. Aujourd'hui, c'est « Travailler plus » non pas pour vivre mieux, mais « pour gagner plus ». C'est déjà un parti pris qui limite la réflexion et qui évite surtout de s'interroger sur les conditions du mieux-vivre !

Depuis que les entrepreneurs ont laissé la place aux financiers, la vision économique est passée du long terme au court terme. La crise de l'automobile est un bel exemple d'imprévision coupable. La seule évolution récente du secteur, dans le monde entier, a consisté à réduire les coûts par les délocalisations, sans prendre en compte les contraintes écologiques, énergétiques et environnementales… Comment des hommes intelligents peuvent-ils envisager des autoroutes à 10 voies pour un avenir sans pétrole, construire en sous-sol plusieurs étages de parking, pendant que l'on ferme des lignes ferroviaires « non rentables » et que l'on peine à construire des logements sociaux ?

Le commun des mortels travaille pour de l'argent, les financiers eux font travailler l'argent. La recherche du profit maximum - et sans peine - a conduit les actionnaires à surpayer aussi bien leurs mercenaires - ces dirigeants que l'on continue à tort d'appeler «d' entreprises » - que les banquiers et les traders, portant les écarts de salaires à des niveaux exorbitants. Henri Ford en 1930 « admettait » un écart de 1 à 40, aujourd'hui on peut avoir des écarts de 1 à 1200 !

Appât du gain toujours, les bonnes performances de l'argent placé a conduit les opérateurs qui en avaient le pouvoir - c'est à dire les banquiers - à augmenter le volume des flux financiers, et la part des échanges sans contrepartie économique réelle est devenue démesurée. À titre d'exemple, les échanges quotidiens sur le marché des actions à la bourse de Paris représentent 2 à 5 milliards d'euros, alors que ventes à Rungis s'élèvent à moins de 8 milliards par an !

La masse monétaire en circulation étant devenue sans rapport avec la production des biens ou services, tout ce beau monde de la finance s'est rendu incontournable et tellement indispensable qu' « on » préfère aider les banquiers qui produisent des richesses virtuelles plutôt que les entreprises qui produisent des richesses réelles… en faisant disparaître les véritables entrepreneurs et en laissant les multinationales délocaliser la production des biens indispensables à nos besoins réels.

Selon Albert Einstein, le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. Les financiers sont certainement responsables de la situation, mais les coupables ne sont-ils pas ceux qui les ont laissés faire ?

Faut-il laisser aux banques le pouvoir de créer de la monnaie ? La monnaie n'est-elle pas un « bien commun » qui devrait échapper aux privatisations ?

Le pouvoir politique a-t-il vraiment la volonté de maîtriser le capitalisme financier comme il le dit ?

Faut-il tout simplement plus d'équité et limiter les profits… et comment ?

Source : http://local.attac.org/images-mouvementees/Fe...


Film "La stratégie du choc "

de Michael Winterbottom & Mat Whitecross
Documentaire
Royaume Uni 2008 - 1h.20

Un traumatisme collectif, une guerre, un coup d'état, une catastrophe
naturelle, une attaque terroriste plongent chaque individu dans un état
de choc. Après le choc, nous redevenons des enfants, désormais plus
enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger. S'il est une
personne à avoir compris très tôt ce phénomène, c'est Milton Friedman,
Prix Nobel d'économie en 1976.
Friedman, soutenant l'ultralibéralisme, conseilla aux hommes politiques
d'imposer immédiatement après une crise des réformes économiques
douloureuses avant que les gens n'aient eu le temps de se ressaisir. Il
qualifiait cette méthode de traitement de choc.

Source : http://local.attac.org/images-mouvementees/Fe...


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8ème Festival de cinéma d'Attac - Images Mouvementées

La démesure, jusqu'à quand ?

au Centre culturel de la Clef

du mercredi 17 au mardi 23 novembre 2010

L'ère industrielle, commencée il y a environ deux siècles, est depuis le départ placée sous le signe du « toujours plus ». La croissance, érigée comme règle absolue par l'essor du capitalisme, a conduit à des changements d'échelles successifs qui ont changé notre rapport au monde et aux autres. Certains événements peuvent être considérés comme particulièrement significatifs des étapes franchies pendant cette période : plein essor de la colonisation/création de géants commerciaux (empires français et anglais, Etats-Unis), accélération des transports, taylorisation du travail, constitution d'empires industriels et financiers, guerres mondiales, industrialisation de toutes les productions, révolution informatique, mondialisation économico-financière/compétition à l'échelle mondiale, émergence de la Chine et de l'Inde…

Ces changements successifs d'échelle, s'ils ont apporté certains bienfaits, ont aussi produit des effets néfastes qui, pour certains d'entre eux, dépassent de loin leurs apports positifs, parfois par négligence, souvent par cupidité. Mais par-dessus tout, ils ont fait naître chez les hommes un sentiment de toute-puissance qui conduit à la démesure, le plus grave des crimes selon les philosophes grecs. Mais cette croyance dans le contrôle total n'empêche aucunement les catastrophes (AZF, vache folle, crise financière, Titanic…)

Tous les domaines sont concernés :

  • finance : enrichissement sans limites, bulles spéculatives déconnectées de l'économie réelle qui peuvent déstabiliser l'ensemble de l'économie mondiale
  • production alimentaire : cultures intensives, pollution à grande échelle, terres déshumanisées, aliments sans goût, OGM prétendant nourrir la planète, crises alimentaires, crises sanitaires
  • Grande distribution : déshumanisation de l'échange, addiction à la consommation
  • ressources naturelles : épuisement progressif, défiguration de la terre, mise en danger des générations futures
  • mégapoles : concentration des populations (hygiène, difficultés de transport…)
  • libertés individuelles : fantasme de la surveillance totale (caméras, drônes, repérage par les portables ou cartes électroniques diverses qui « facilitent » la vie quotidienne)
  • extension du rôle de l'informatique : pouvoir démesuré de Microsoft, de Google, des fournisseurs d'accès ; règne du « toujours plus vite ou plus gros » sur des appareils toujours plus miniaturisés.
  • recherches médicales : mythes de la santé universelle et de l'homme parfait et éternel
  • hégémonie de l'Anglais, langue internationale, « pratique », « efficace », au détriment d'une diversité qui fonde l'espèce humaine. La démesure dans ce domaine nous ramène au mythe de la tour de Babel (les hommes punis de leur volonté d'égaler les dieux)

Conséquences essentielles de la démesure : sentiment d'impuissance, déshumanisation, mécanisation, uniformisation, compétition génératrice de conflits…

Source : message reçu des organisateurs le 23 octobre 19h
Source : http://local.attac.org/images-mouvementees/Fe...
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Programme

mercredi 17

  • 13 h.45 Wall-E de Andrew Stanton
  • 16 h. Paysages manufacturés de Jennifer Baichwal
  • 18 h. Plastic planet de Werner Boote
  • 20 h. L'île aux fleurs de Jorge Furtado
    Poubelle la vie
    de Martin Meissonnier & Pascal Signolet
    + Débat
    avec l'un des réalisateurs

jeudi 18

  • 14 h. Trafic de Jacques Tati
  • 16 h. Le silence des nanos de Julien Colin
  • 18 h.Virilio, penser la vitesse de Stéphane Paoli
  • 20 h. Alertes sur la cité de Jean Druon
    + Débat
    Techno-science sans conscience

vendredi 19

  • 9 h.45 États-Unis, la richesse à crédit de Laure Delesalle
  • 14 h. Soldat bleu de Ralph Nelson
  • 16 h.15 La guerre de pacification en Amazonie de Yves Billon
  • 18 h. Le temps des bouffons de Pierre Falardeau
    Speak white
    de Pierre Falardeau & Julien Poulin
    Iron wall
    de Mohamed Alatar
  • 20 h. Le business de l'or au Guatémala : chronique d'un conflit annoncé de Grégory Lassalle
    + Débat
    La raison du plus fort

samedi 20

  • 11 h. Solutions locales pour un désordre global de Coline Serreau
  • 14 h Les médicamenteurs de Stéphane Horel, Annick Redolfi & Brigitte Rossigneux
    + Débat
    La santé cotée en bourse
  • 16 h. Alerte à Babylone de Jean Druon
  • 18 h Super size me de Morgan Spurlock
  • 20 h Food inc. de Robert Kenner
    + Débat
    Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu engraisses

dimanche 21

  • 11 h. Brazil de Terry Gilliam
  • 14 h Total contrôle d'Etienne Labroue, Bruno Faye & Xavier Muntz
    + Débat
    Je suis (presque) partout
  • 16 h. Télépolis (la Antena) d'Esteban Sapir
  • 18 h Citizen Cam de Jérôme Scemla
    Neuromarketing : des citoyens sous influence
    de Laurence Serfaty
  • 20 h. Dominium Mundi - L'empire du management de Gérard Caillat sur un texte de Pierre Legendre
    + Débat
    Ils pensent donc je suis

lundi 22

  • 14 h. Wall Street d'Oliver Stone
  • 16 h. 1929 de William Karel
    Le milliardaire rouge
    de Sophie Lepault
  • 18 h. Let's make money d'Erwin Wagenhofer
  • 20 h. La stratégie du choc de Michael Winterbottom & Mat Whitecross
    + Débat
    Le veau d'or toujours plus gras !

mardi 23

  • 14 h. Le grand embouteillage (l'ingorgo - una storia impossibile) de Luigi Comencini
  • 16 h. Sous les pavés la terre de Thierry Kruger & Pablo Girault
  • 18 h. La Zona, propriété privée de Rodrigo Plá
  • 20 h. L'île aux fleurs de Jorge Furtado
    Le siècle des villes
    de Guilhem Rondot & Yves Robert
    + Débat
    Démesurbanisation

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Lien : https://paris.demosphere.net/rv/14662