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vendredi 15 octobre 2010 à 20h30

Liberté

Dans le cadre du 4eme festival departemental du film tsigane

Séance exceptionnelle le vendredi 15 octobre à 20h30 à Utopia Pontoise

suivie d'un débat avec Marie-Christine Hubert, historienne et archiviste, auteure d'une thèse sur les Tsiganes pendant la seconde guerre mondiale et co-auteur, avec Emmanuel Filhol, du livre« les Tsiganes en France, un sort à part - 1939-1946 » aux éditions Perrin - 2009


Liberté

Écrit et réalisé par Tony GATLIF - France 2009 1h51mn - avec Marc Lavoine, Marie-Josée Croze, James Thiérrée, Mathias Laliberté, Carlo Brandt, Rufus, Armen Bajraktaraj, Georges Babluani, Bojana Panic, Iljir Selimoski, Kevyn Diana, Raya Bielenberg, Thomas Baumgartner...

Du 15/10/10 au 15/10/10

LIBERTÉAprès Latcho Drom, Gadjo Dilo, Vengo, Exils, Transylvania… Tony Gatlif, toujours fidèle à la cause tsigane, s'intéresse cette fois à des faits tragiques, qui ont marqué la période de l'occupation nazie, et qui sont pourtant quasiment absents des livres d'histoire. Il signe d'ailleurs ici son film le plus engagé et le plus limpide à la fois (limpide et pédagogique : les profs peuvent le montrer à leurs élèves sans hésiter). C'est vrai qu'on connaît le sort réservé aux Juifs, aux prisonniers politiques, aux homosexuels (seulement reconnu officiellement en France depuis 2001 !) mais on en sait beaucoup moins sur les Roms. Il y a quelques bonnes raisons à cette ignorance : d'une part les faits n'ont pas été rapportés immédiatement, faute de représentants ou de défenseurs ; d'autre part les Roms ne parlent pas des morts car il est dit que cela risque de réveiller les fantômes. Il y en a aussi beaucoup de mauvaises…

1943. La France est occupée, quadrillée, et pourtant les Tsiganes continuent à sillonner les routes, au gré des travaux saisonniers. P'tit Claude, un gamin de neuf ans dont les parents ont disparu depuis le début de la guerre, se retrouve sur leur chemin et est adopté assez rapidement par cette famille bigarrée qui voyage en roulotte. Ils arrivent dans un petit village tranquille et comme le leur impose la loi depuis 1912, ils se présentent aussitôt à la mairie pour faire viser leur carnet anthropométrique. Théodore, vétérinaire et maire de la commune, décide de recueillir P'tit Claude et de l'envoyer à l'école de Mademoiselle Lundi. L'institutrice, humaniste et républicaine convaincue, s'arrange alors pour que les enfants tsiganes soient également scolarisés.

Même rendu à la civilisation sédentaire, P'tit Claude continue à fréquenter ceux qui sont sa nouvelle famille. Il s'est pris d'amitié pour Taloche, grand gamin bohémien de trente ans qui se promène partout avec son violon sur l'épaule, qui saute, qui grimpe, qui joue pour s'assurer qu'il est toujours libre… P'tit Claude aime le mode de vie des Tsiganes, leurs coutumes, leur fraternité débordante, leur joie de vivre malgré la dureté des temps. Mais la pression de la police de Vichy et de la Gestapo s'intensifie, les contrôles et les vexations se multiplient. Dans le village, le sentiment de rejet monte, malgré le soutien actif de Théodore et de Mademoiselle Lundi…

Tony Gatlif a mené un important travail de documentation, et il a construit une histoire se basant sur des faits réels, sur des personnages qui ont vraiment existé. Il nous donne ainsi une belle fable humaniste qui rend justice à ce peuple tsigane dont environ 500 000 membres ont péri dans les camps pendant cette triste période.

Même si Gatlif a opté - gravité du sujet oblige - pour une mise en scène plus posée, moins débordante que dans la plupart des ses films précédents, on reconnaît bien le style du réalisateur, son énergie, sa générosité, son affection indéfectible pour les personnages hors-normes, pour les rebelles, et bien sûr son amour de la musique qui fait danser, qui exalte les sentiments, qui fait les hommes et les femmes plus grands, plus libres, et qui rend le monde moins invivable…

Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/14138