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Cleveland contre Wall Street

https://paris.demosphere.net/rv/14137

La séance du Mercredi 6 octobre à Utopia Pontoise à 20h30 sera suivie d'un débat avec Susan George, Présidente d'honneur d'Attac-France.

Co-organisée avec le comité ATTAC Cergy

A partir de ce film sur la crise des «subprimes» et le procès qui n'a pas eu lieu des dirigeants de la finance folle, Susan George nous invitera à débattre autour des propositions de son ouvrage «Leurs crises, nos solutions» ( qui sera à la vente à la sortie de la projection ), où elle analyse les crises que nous traversons que ce soit l'effondrement de l'économie et des finances mondiales, la pauvreté et les inégalités croissantes mais aussi le réchauffement climatique. Susan George démontre ainsi que ces crises procèdent toutes des mêmes politiques néolibérales, mais qu'aucune n'est une fatalité pour autant qu'on en inverse les termes…

Cleveland contre Wall Street

Jean-Stéphane BRON - documentaire France-Suisse 2010 1h38mn - Sélection Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 2010.

Du 06/10/10 au 20/10/10

« Une banque vous prête un parapluie quand il fait beau et vous le reprend quand il pleut. » George Bernard Shaw

Le 11 Janvier 2008, les avocats de la ville de Cleveland, dans l'Ohio, assignent en justice les 21 banques de Wall Street qu'ils considèrent comme coupables, avec la crise des subprimes, d'avoir conduit à l'expulsion et à la misère 7000 foyers dont les logements ont été saisis par les mêmes banques.

S'emparant de cette action, et au lieu d'attendre l'issue d'un marathon juridique incertain (les banques utilisent tous les moyens légaux pour s'opposer à l'ouverture de la procédure), le réalisateur suisse Jean-Stéphane Bron a proposé aux protagonistes de mettre en scène ce procès qui aurait dû avoir lieu.

Et ce qui est incroyable, c'est qu'il a réussi à convaincre tout le monde de jouer le jeu. Evidemment ont tout de suite répondu oui le génial avocat Josh Cohen, formidable combattant démocrate qui croit au pouvoir de la justice américaine pour défendre les démunis, et Barbara Anderson, pasionaria magnifique de la lutte des habitants de Slavic Village, le quartier dévasté par la vague d'expulsions. Mais à la barre des témoins, on voit aussi de simples policiers, qui ne dorment plus d'être obligés de participer à ruiner injustement la vie de leurs voisins, ou des travailleurs (qui ont parfois un double emploi pour tenter de rembourser les emprunts) qui, malgré leur honte, viennent raconter leur descente aux enfers. Et plus étonnant encore, les acteurs de ces mécanismes financiers dévastateurs sont là : un petit dealer devenu courtier en prêts hypothécaires qui explique avec une froideur terrifiante comment il endormait la confiance des gens trop naïfs ; un informaticien génial, concepteur du logiciel qui a largement contribué à l'explosion financière. Et même un ancien conseiller de Reagan, grand théoricien implacable de la dérégulation financière, qui ne semble avoir aucun remords face au malheur des familles qui s'étale devant lui.

Cet étonnant docu-fiction, qui évoque évidemment le Bamako de Abderrahmane Cissako (procès imaginaire, dans une cour de la capitale malienne, des institutions financières internationales, accusées par leurs victimes collatérales africaines), est à la fois une formidable aventure humaine et une manière très pédagogique de faire comprendre enfin les tenants et les aboutissants de ces subprimes et plus largement de cette crise dont bien peu d'initiés saisissent vraiment les mécanismes.

A la fin de cette fiction très documentée, c'est un vrai jury représentatif de la société américaine qui rendra son verdict sur les banques. Evidemment on ne vous dira rien de l'issue…

Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...