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vendredi 22 octobre 2010 à 18h30

Rencontre Débat

"Enjeux politiques des luttes actuelles pour la récupération de la mémoire historique"

Avec :

  • Juan Ortiz : Université de Pau, auteur entre autres de "Mi guerra civil : cancionero" (Atlantica-Séguier, 2005),
  • Patrick Pépin, journaliste et auteur de "Histoires intimes de la Guerre d'Espagne" (Nouveau Monde 2009),
  • François Asensi : Député-maire de Tremblay en France.
  • José Gabriel Gaso Cuenca de la FACEEF
  • Et un représentant de l'ACER.

Entre la dernière semaine de janvier et le 13 février 1939, des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants quittèrent l'Espagne par les Pyrénées. Ce fut la "Retirada", la retraite des vaincus qui purent fuir la longue nuit franquiste qui s'abattit sur l'Espagne. Retraite des vaincus et non fuite.

Vaincus car défaits militairement, vaincus par ceux qui préféraient Hitler aux fronts populaires, vaincus puisque trahis par ceux qui n'ont le goût du populaire que lorsqu'il les porte au sommet de l'état.

Une retraite et non une fuite… Ces vaincus ne se rendaient pas. Des portes de Stalingrad aux maquis de l'Ariège, des jungles colombiennes au Chili de Pinochet, du 68 mexicain à la sierra Maestra, les vaincus et leurs enfants n'eurent de cesse de combattre la bête immonde et le ventre d'où elle surgit.*

En 2009, l'on célébrait leur mémoire. Les célébrations ont ceci d'utile qu'elles permettent à des oeuvres vouées à l'oubli de resurgir, et de nous sidérer par leur force, leur justesse, et leur présence.

OEuvres dont les vaincus ne furent pas avares. C'est bien le cas de l'ensemble des dessins de Josep Bartoli qu'Actes Sud publie sous le titre "La retirada". Elle nous invite à redécouvrir l'exceptionnelle éclosion de talents qui annonça et accompagna la révolution outre-Pyrénées. Bartoli, infatigable de Mexico à New York en passant par Paris n'eut de cesse de produire une oeuvre protéiforme, il mourut dans son dernier lieu d'exil, à New York.

L'un d'eux mérite la notoriété d'un Franz Masereel. Il s'agit d'Hélios Gomez, dont une association s'emploie à sauvegarder et à rééditer l'oeuvre. Affichiste, peintre et poète, anarcho-communiste, gitan et andalou, révolutionnaire errant de Paris à Berlin, d'Amsterdam à Moscou au gré des expulsions. Il franchit les Pyrénées lors de la "Retirada" mais choisit de rentrer lutter clandestinement. Arrêté il payera de huit années de détention ce courage. Il meurt peu après sa remise en liberté.

C'est à la découverte de leurs oeuvres que nous vous convions, inédites dans l'hexagone pour Helios Gomez et rarement montrées de façon aussi exhaustive pour Josep Bartoli. Une expo commune pour deux hommes qui se connurent et s'estimèrent. Commune car, si leurs engagements partisans furent divers, ils nous invitent à ce qu'ensemble, aujourd'hui nous continuions à exiger justice et vérité pour toutes les victimes du franquisme.

"Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde."
B.Brecht

Source : message reçu le 16 septembre 23h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/14056