mardi 22 juin 2010 à 20h
Cycle d'histoire social d'Attac Paris 12e
Les Retraites, Histoire et enjeux
avec Bernard Friot, animé par Jean Marie Pernot
https://paris.demosphere.net/rv/13352
Bernard Friot, économiste et sociologue, est professeur émérite à l'université Paris Ouest et membre de l'IDHE-CNRS. Chercheur invité à la MSH-Lorraine, il anime l'Institut européen du salariat www.ies-salariat.org
Débat suivi d'un buffet garni par les participants et ouverture du bar du café associatif
Cette conférence débat s'inscrit dans le cadre du Comité unitaire pour la défense des retraites Paris 12e
Extraits du livre de Bernard Friot
L'enjeu des retraites
(Editions La Dispute, Paris, mars 2010, 12 euros)
Le débat sur les retraites suppose bien sûr de démonter l'imposture de « l'argumentaire » réformateur, qui est tout simplement ridicule avec ses épouvantails de la démographie ou du déficit qui ne trompent que ceux qui veulent l'être à tout prix. L'expérience aujourd'hui massive de l'illégitimité des décisions économiques des actionnaires et des dirigeants et de la toxicité des marchés financiers rend audible - et nécessaire - un discours très offensif sur les deux nouveautés inouïes de la pension de retraite comme salaire continué financé sans accumulation financière.
Leur salaire à vie offre aux retraités la liberté et le bonheur de mettre en œuvre leur qualification sans soumission au marché du travail, sans employeur, sans dictature du temps de travail. Son financement sans épargne, alors que les droits à pensions représentent un engagement aussi massif et de plus long terme que l'investissement, montre que celui-ci peut être financé sans aucune accumulation financière.
La retraite comme salaire continué nous montre que l'on peut travailler sans marché du travail et donc sans employeur, que l'on peut investir sans investisseur et donc bannir les droit de propriété lucrative au bénéfice de la propriété d'usage, et -cerise sur le gâteau - que l'on peut démocratiser la création monétaire en la fondant sur l'attribution à chacun, de la fin du lycée à sa mort, d'une qualification personnelle.
La retraite fournit une des clés de la sortie du capitalisme, et c'est pourquoi les réformateurs sont si acharnés, depuis 1987, à transformer le salaire continué en son contraire, le revenu différé, sur le modèle suédois. S'ils réussissaient à rabattre la pension, contrepartie (comme tout salaire) de l'aujourd'hui de la qualification du retraité, en contrepartie du passé de ses cotisations, alors ils maintiendraient les travailleurs dans le statut de mineurs sociaux niés comme producteurs.
Soixante ans doit être affirmé comme l'âge politique auquel on entre dans une seconde carrière avec, à vie, 100% de son meilleur salaire, pour explorer, pour tous, les voies d'un travail libéré des institutions mortifères du capital.
Voir l'article publié sur le site du NPA
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