thème : éducation
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

mercredi 2 juin 2010 à 17h

Dernière séance du séminaire "Politique des sciences" (EHESS)

La séance sera consacrée à une discussion de "bilan et perspectives du séminaire". Tous ceux qui sont intervenus d'une façon ou d'une autre aux Grands débats l'année dernière et au séminaire cette année sont invités à participer pleinement à cette séance.

Cher-e-s collègues et ami-e-s,

La prochaine et ultime séance de l'année du séminaire Politiques des Sciences 2009-10 se tiendra le 2 juin 2010 aux horaires et lieu habituels. Celle-ci sera consacrée à un tour d'horizon du séminaire qui bouclera ses deux ans d'âge, si on lui ajoute les « Grands Débats de l'EHESS » dont il est l'héritier. A cette occasion, nous invitons l'ensemble des organisateurs et intervenants des différentes séances qui ont eu lieu à venir y participer activement. Nous tirerons ensemble un bilan des thématiques couvertes par le séminaire et esquisserons des pistes pour l'avenir.

Dans cette double mesure et attente, les contributions à cet échange de vues pourraient porter également, voire prioritairement sur un retour réflexif des collègues qui ont non seulement anticipé et analysé les changements apportés à la situation de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche par les réformes gouvernementales en cours, mais se sont efforcés d'articuler une réflexion scientifique sur le bouleversement du paysage universitaire, notamment par des initiatives locales ou/et des esquisses de propositions alternatives, voire des formes de recherche-action. Ces dernières ont été pour eux l'occasion de prendre les textes officiels comme base d'inférence et d'action afin d'élaborer des compréhensions et des initiatives alternatives à ce que ces textes et leurs orientations semblaient devoir prescrire de prime abord. Nous pensons ici, entre autres, aux initiatives des Refondateurs, de la Coordination Nationale des Universités, de SLU et SLR, des syndicats de la FSU, du SNESup et du SNCS, des Amis de Mlle Obscure Précaire, du Collectif Printemps-2010, etc., qui ont tous, à un moment ou à un autre, pris part et animé l'une ou l'autre des séances de ce séminaire depuis le commencement. Ce dernier s'intéresse aux actions et analyses qui ont participé au mouvement social des universités (étudiants, personnels non enseignants, universitaires, chercheurs, statutaires ou précaires.) et ont concrètement contribué à interroger le mode managérial qui semblait aller de soi d'une réforme parmi d'autres, en un problème méritant un examen et une action publics, sous des modalités variées.

C'est ainsi finalement qu'une affaire ministérielle et technocratique s'est retrouvée être, malgré elle, l'objet d'un débat démocratique portant à la fois sur ses attendus et ses finalités. Un débat dont l'un des mérites essentiels est de rendre accessible la technicité de ces réformes afin qu'elles soient appréhendables et analysables comme mesures de pouvoir discutables, partielles voire partiales, colmatant des brèches ici tout en en ouvrant là-bas. Rendre le pouvoir visible à travers son action, faire l'analyse de ses choix idéologiques tels qu'ils transparaissent dans celle-ci, en critiquer les conséquences et en proposer des correctifs ou des alternatives, participent en effet de l'essence de l'action politique dont l'exercice n'est pas réservé aux seuls professionnels du domaine, mais est bien entendu l'affaire de tous.

C'est la ligne directrice de ce séminaire que de tendre à ouvrir le débat, à donner la parole au plus grand nombre et tout particulièrement aux approches qui ont le moins les faveurs de la doxa. Ceci afin de donner la plus grande publicité possible à ces travaux et réflexions, de participer à la mise en exergue du contradictoire sans lequel aucun débat public sur les moyens et les fins ne peut valablement s'engager et perdurer. De même que, en l'absence d'un tel lieu de confrontation, l'action effectivement menée ne peut être le fruit d'une décision collective assumée en tant que telle. Nous souhaiterions également que les journalistes, qui ont suivi et couvert non seulement le mouvement social des universités mais plus largement la mise en place de la politique du gouvernement concernant l'enseignement supérieur et l'éducation nationale, puissent venir s'exprimer largement sur leur expérience de ces deux dimensions désormais inter-reliées.

Enfin, cette dernière séance de l'année sera l'occasion pour les membres du public du séminaire d'exprimer leurs points de vue et attentes sur le séminaire passé et futur, sur sa forme, son organisation comme sur son contenu. Nous souhaiterions également avoir un retour sur le site du séminaire, et notamment recueillir des suggestions sur les modifications qu'il serait possible de lui apporter pour en améliorer l'intérêt et la lisibilité.

En résumé, il s'agit de dresser un bilan résolument tourné vers l'action et la dimension de connaissance qui lui est inextricablement liée pour faire pièce à un discours et une politique dont d'aucuns s'accordent à juger les fondements et les effets pour le moins préoccupants.

Michel Agier, Michel Barthélémy, Robert Descimon et Christian Topalov

Source : liste de diffusion Prep.Coord.Nat., reçu le 26 mai 20h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/13326