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vendredi 28 mai 2010 à 12h

Rassemblement pour le droit au logement pour les Expulsés de Gennevilliers

Depuis le 8 avril, date à laquelle ils ont été expulsés d'un immeuble laissé à l'abandon par GDF-SUEZ, 133 avenue Marcel Paul à Gennevilliers, « ils » campent et décampent d'un trottoir à un parvis, au gré des déploiements impressionnants de forces policières.

Mais au fait, qui « ILS » ? Qui sont ces gens, qui campent actuellement très discrètement à gauche de l'entrée de la mairie de Gennevilliers ?

La plupart des adultes viennent de Côte d'Ivoire ; il y a aussi des Français, dont les 7 enfants, tous français. Certains Ivoiriens ont le statut de réfugié politique ; pour d'autres le dossier de reconnaissance comme réfugié politique est à l'étude ; d'autres ont un titre de séjour; d'autres sont sans papier. Ils ont fui leur pays, victimes de violences et de graves discriminations basées sur leur appartenance ethnique ou religieuse. En Ile-de-France ils ont tous trouvé un travail, dans la restauration ou la sécurité.

A force de chercher en vain un logement locatif, ces personnes ont fini par se rabattre, les premières en 2004, sur cet immeuble en déshérence avenue Marcel Paul, qu'elles ont investi, par nécessité.

Elles ne demandaient qu'à pouvoir travailler, subsister, payer un loyer et les charges. Elles ont fait des démarches auprès du propriétaire GDF en ce sens, en vain. Et le 8 avril elles ont été expulsées sur ordre du préfet, sans aucune proposition de relogement.

Et depuis ?

A côté de l'association nationale DAL qui les aide depuis longtemps, des Gennevillois, individuellement et spontanément, viennent les soutenir, en voisins. Un comité gennevillois de soutien s'est constitué, composé d'associations et de formations politiques, étonné de constater qu'aucune autorité ne semble intervenir pour faire évoluer positivement et rapidement la situation (au-delà des interventions des élus pour obtenir la fin de l'enfermement de sans papiers arrêtés). Ce comité a appelé les partis de gauche à un rassemblement le 30 avril devant la préfecture pendant que le préfet recevait une délégation à qui il a signifié son refus de traiter ce cas, l'ordre de disperser le campement et de se débrouiller avec 115 (« SAMU social »). Le 3 mai, la police fait évacuer le campement rue Marcel Lamour et les familles, privées des peu de biens encore en leur possession, se réfugient sous l'auvent du parvis de la mairie.

Et maintenant ?

Devant cette impasse, considérant que c'est bien au préfet qu'il revient d'assumer la responsabilité de trouver des solutions durables de relogement, le comité lui a adressé une lettre pour qu'il organise d'urgence une table ronde avec GDF-Suez, le Conseil Général et tous les organismes utiles, afin de trouver des solutions de relogement.

Le comité a demandé à la Municipalité, au député Roland Muzeau, aux Conseillers généraux P. Leclerc et J. Bourgoin, aux partis de gauche, de soutenir sa demande auprès du préfet.

Par courrier, R. Muzeau et P. Leclerc ont répondu positivement. Par ailleurs nous restons en attente des réponses du PCF, du PS et des Verts.

Un toit pour les expulsés de Gennevilliers ?

De son côté, le conseil municipal du 19 mai vient d'adopter un voeu qui met en cause la politique de l'Etat, du département et villes UMP en matière de logement et demande au préfet « un examen individuel des dossiers des personnes présentes depuis 2004 ».

Mais un voeu appelant la Municipalité à soutenir la demande auprès du préfet d'une table ronde des instances et organismes concernés pour trouver une solution à l'ensemble des victimes de cette expulsion a été rejeté par la majorité du conseil municipal. Il en est de même d'un autre voeu, souhaité lui aussi par les expulsés, demandant au Maire d'ouvrir provisoirement un local pour les héberger le temps de la procédure.

Nous avouons être déconcertés, déçus par ces refus, sans véritable explication ni débat.

Nous avons toujours sous nos yeux des êtres humains, enfants, femmes, hommes en souffrance, dont l'état sanitaire et psychologique se dégrade de jour en jour !

Comment pourrions-nous l'accepter ?

Cette situation ne peut plus durer !

Nous appelons les Gennevillois à continuer de soutenir ces familles, à exiger que des solutions soient enfin trouvées.

Le comité de soutien a pour unique objectif de participer à l'union de tous les citoyens et organisations attachés à la défense des Droits de l'Homme pour obtenir, par des actions communes et convergentes, que le préfet trouve des solutions dignes comme il a su le faire dans une situation récente analogue à Villeneuve-la-Garenne.

Pour l'heure, nous appelons les Gennevillois, leurs représentants et les organisations politiques, associatives et syndicales à un rassemblement pour rejoindre le Comité gennevillois de soutien aux expulsés du 133 av Marcel Paul c/o ATMF 01.47.91.32.22 /

vendredi 28 mai de 12 h à 14 h devant la préfecture à Nanterre

pour obtenir le droit au logement pour ces personnes expulsées et sans abri

Source : liste de diffusion Resistons Ensemble, reçu le 26 mai 19h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/13325