thème : international
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

mercredi 12 mai 2010 à 9h

Inauguration du 551ème(1) checkpoint israélien à l'université Paris 8 Saint-Denis

Un Collectif d'étudiants de plusieurs universités franciliennes vont inaugurer ce mercredi matin des checkpoints à l'entrée de quelques facultés, afin de montrer à leurs collègues étudiants et enseignants ce que sont la vie et l'étude sous occupation, en Palestine, et de promouvoir la campagne de boycott de l'occupant israélien.

Communiqué :

"Inauguration en grande pompe du 551ème(1) checkpoint israélien à l'université Paris 8 Saint-Denis le 12 mai dès 9h

A l'heure actuelle, alors que Gaza est encerclée par un mur qui fait d'elle une prison à ciel ouvert, 550 checkpoints quadrillent la Cisjordanie, territoire de 5655km2, deux fois plus petit que l'île de France. Qu'est-ce qu'un checkpoint en Palestine ? Des militaires vous bloquent à un carrefour, à l'entrée d'une ville, lorsque vous allez à l'école, au travail, à l'hôpital vous faire soigner, ou tout simplement lorsque vous rentrez chez vous. Passons sur les malades et blessés qui meurent aux checkpoints parce qu'ils attendent des heures sans soins ; passons sur les humiliations de la part de jeunes militaires qui forcent les habitants à se dénuder pour vérifier s'ils n'ont pas d'explosifs sur eux, les tabassent régulièrement pour rire ; passons sur le mur de séparation, « mur de la honte », entre Israël et les territoires palestiniens, et passons même sur la liberté fondamentale de circuler que ce dernier insulte chaque jour…

Et parlons plutôt d'un droit que les étudiants français réclament si chèrement : le droit d'étudier, l'accès à l'université et aux cours pour s'assurer un avenir. La jeunesse palestinienne a rarement ce droit. A cause des checkpoints, elle reste bloquée devant un mirador rempli de soldats armés jusqu'aux dents, et d'un barrage constitué de tanks et de barbelés.

Vous ne saviez pas ce qu'était un checkpoint ? C'est possible, personne n'en parle nulle part, à part une poignée de militants et d'intellectuels à la marge. Alors, nous estimons qu'aujourd'hui la meilleure façon de s'en rendre compte, c'est encore de vivre un peu ce que c'est, au-delà de quelques images et de quelques mots qui seront très vite effacés par la politique-spectacle quotidienne.

Vous êtes donc, pour quelques heures, au 551ème ckeckpoint israélien. Comme les Palestiniens, vous allez aussi devoir vous faire une raison dans l'absurde, dans la guerre.

Déclaration des collectifs Palestine des universités Paris 8 et Paris 13 à l'occasion de la commémoration du 62ème anniversaire de la Nakba

« Sur un plus long terme, les israéliens doivent reconnaître ce qu'ils ont fait lors de la création de l'État d'Israël en 48. C'est la clé de la solution. Si Israël reconnaît le nettoyage ethnique qu'elle a perpétré en 48, on pourra alors commencer un processus de réconciliation, et les israéliens seront surpris de constater la bonne volonté que mettront les Palestiniens dans toutes les questions : sur la création d'un État palestinien ou le nombre de réfugiés qui reviendront en Israël, sur la question de Jérusalem. Sur toutes les questions. Si seulement les israéliens disaient « nous avons menti sur l'histoire de la création de l'État d'Israël, nous avons commis un nettoyage ethnique. Nous devons reconnaître nos crimes. Nous devons parler de nos crimes. Nous vous devons des compensations. C'est pourquoi, nous devons permettre aux réfugiés de retourner chez eux. Alors seulement, nous pourrons parler de paix. Il faut accompagner tout cela, bien sûr par la fin de l'occupation. »

L'historien Israélien Ilan Pappé, interviewé par la revue Multitudes, en Octobre 2002

L'Histoire des irresponsables

Comme l'a écrit le journaliste Gidéon Lévy dans l'une de ses récentes chroniques pour Haaretz : « Le pipeline de sang marche à plein régime en Palestine ». L'Etat d'Israël n'a tiré aucune leçon de l'Histoire et perpétue à Gaza et en Cisjordanie les mêmes massacres ignominieux, les mêmes privations de droits humains fondamentaux, qui caractérisent l'attitude de tous les peuples oppresseurs. Combien encore de bombardements au phosphore blanc sur les populations civiles palestiniennes, avant une réaction efficace des peuples ? Combien de temps la communauté internationale pourra rester passive ? Combien de temps encore les Etats pourront rester complices en toute impunité ? Mai 1948, il y a 62 ans la proclamation unilatérale de l'Etat d'Israël condamnait 800 000 Palestiniens1 victimes de la Nakba à l'exil et ce, avec le consentement tacite des démocraties occidentales.

Pourquoi ce silence ? Pour le grand historien Palestinien Edward Saïd, il est celui « d'intellectuels bien-pensants qui refusent de voir le lien entre l'Holocauste et la fondation de l'Etat d'Israël ». (…) « Reconnaître l'histoire de l'Holocauste et la folie du génocide contre le peuple juif nous rend crédibles pour ce qui est de notre propre histoire ; cela nous permet de demander aux Israéliens et aux Juifs d'établir un lien entre Holocauste et les injustices sionistes imposées aux Palestiniens » 2. Nous ajoutons que cela nous permet aussi d'établir un lien entre la collaboration de l'Etat français de l'époque avec une armée d'occupation sur son territoire, et sa passivité irresponsable vis-à-vis de l'occupation des territoires palestiniens.

Rien n'a jamais été fait pour réparer l'injustice de 48. Pourtant, la Nakba est depuis 20 ans reconnue à l'intérieur même de l'Etat d'Israël par des chercheurs d'opposition, « les nouveaux historiens », comme Ilan Pappé ou Shlomo Sand. Mais les pouvoirs politiques font la sourde oreille. Israël pourchasse même ses intellectuels qui osent s'émouvoir du sort des Palestiniens - Ilan Pappé a du s'exiler au Royaume-Uni en 2007 à cause des pressions quotidiennes, et à la censure, que l'État exerçait sur ses recherches.

A Paris, on a auguré il y a peu une esplanade en l'honneur de Ben Gourion, peut être un grand homme politique, mais plus surement l'un des responsables directs des exactions israéliennes commises lors de la Nakba, lui qui fût le premier ministre et ministre de la défense de l'Etat d'Israël qu'il proclama le 14 mai 1948. La grande « Nakba » (catastrophe, en arabe) de 1948, politique d'expulsion ou de massacres quant c'était possible, et de séparation entre juifs et arabes le cas échéant, à toujours été le projet de la bureaucratie sioniste devenue aujourd'hui majoritaire. Israël s'est évertué à rendre tout retour des réfugiés impossible, continue de mener ce processus de colonisation, d'expulsion et de pression qui vise à chasser les Palestiniens de leur terre (encore 673 en 2009 3), ou de les parquer dans des Bantoustans.

Après plus d'un demi-siècle, alors que les Palestiniens continuent de revendiquer leur droit au Retour, droit reconnu et réaffirmé par de multiples résolutions de l'ONU, les millions de réfugiés se tassent dans des « camps », sans perspective d'avenir. Les geôles israéliennes retiennent 10. 000 prisonniers politiques palestiniens (ce qui représenterait proportionnellement à la population française, plus de 160.000 prisonniers).

L'Etat d'Israël, en continuant d'agir ainsi court à sa perte, et le peuple palestinien avec. Il est impératif aujourd'hui de lui faire comprendre qu'il est allé trop loin, en particulier en le boycottant jusqu'à ce que cesse l'apartheid caractérisé sur les Palestiniens.

Nous exigeons aujourd'hui, nous étudiants des universités franciliennes, regroupés dans plusieurs collectifs, syndicats et associations, la fin de l'apartheid israélien et le respect du droit à l'autodétermination du peuple palestinien. Nous appelons tous les universitaires au boycott académique et culturel d'un régime qui menace de chaos toute une partie du monde.

Contre la colonisation, l'occupation, l'apartheid, l'emprisonnement, l'humiliation et l'impunité : notre arme, le boycott.

REJOIGNEZ LE COLLECTIF PALESTINE PARIS 8 ET LA COORDINATION DES COLLECTIFS UNIVERSITAIRES POUR LA PALESTINE :

collexectif-paexlestine-exparis8@gexooglegroexups.com ; coorexdinationex-palestiexne-univeexrsites-iexdf@googlexegroups.excom

1)Estimation de l'UNRWA (United Nations Relief and Works Agency, qui travaille sur les réfugiés Palestiniens)

2) Edward Saïd, « Réponses aux intellectuels arabes fascinés par Roger Garaudy ». Le monde diplomatique, avril 1998.

3) Chiffre de l'OCHA (Office for Coordination of Human Affaires in the Occupated Territories (United Nations)

CAPJPO-EuroPalestine

Source : http://www.europalestine.com/spip.php?article...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/13153