thème : éducation
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mardi 11 mai 2010 à 9h30

Autour du Maître ignorant, Jacotot, Rancière et cie…

« C'est l'histoire de chacun de nous, quelle que soit votre spécialité, berger ou roi, vous pouvez causer sur l'esprit humain. »


Matin - 9h30 / 13h - Questions d'éducations.

  • Petit déj'/ Documentaire radio : « L'école pirate ». Voir le site de Pédagogie nomade : www.peripleenlademeure.be
  • Brèves présentations des problèmes et discussions.

L'égalité des intelligences : tel est le principe présupposé, selon Jacques Rancière, par tout processus d'apprentissage (Le maître ignorant, Fayard). Comme tel, il semble indiquer une solution à tous les problèmes éducatifs. Il suffirait de le présupposer pour mobiliser la volonté d'apprendre. Si je présuppose mon pouvoir intellectuel égal à celui de l'auteur de ce que je dois apprendre, je n'ai aucune raison de ne pas apprendre, pour autant que ma volonté s'y applique. Mais justement, le problème de l'apprentissage tient à cette mobilisation de la volonté. Rancière dit bien que l'apprentissage, et la vérification de l'égalité, trouvent à se manifester dans la connexion des volontés. Toute la question est de savoir comment, à quelles conditions, selon quelles modalités cette connexion peut avoir lieu.

L'hypothèse de cette première demi-journée est la suivante : Le maître ignorant, loin de supposer cette question résolue dans un devoir-être censé commander à la volonté et permettre l'émancipation intellectuelle, ne cesse de la formuler comme problème majeur de l'apprentissage. Autour de deux notions : celle de connexion des volontés comme énonciation du problème ; et celle de confiance comme esquisse de sa résolution. Nous mettrons la logique de l'émancipation formulée par Rancière - et notre hypothèse de lecture - à l'épreuve des pratiques empiriques d'apprentissage égalitaire. En particulier celles mises en œuvre à Pédagogie Nomade, école différente, en Belgique, fondée sur le principe d'égalité entre professeurs et élèves. Il s'agira, avec les acteurs de cette expérience, d'interroger Le maître ignorant pour apprendre de ses propres ressources conceptuelles.

On espère ainsi remplir un double objectif : donner du livre de Jacques Rancière une lecture originale ; et surtout, engager la construction d'outils théoriques de problématisation des expériences concrètes d'éducation, scolaires ou non.


Midi - 13h/15h : Grand Banquet Fraternel et Festoyant.

Amenez ce qu'il vous plaît…du boire et du manger !


Aprem - 15h / 18h : Questions d'institutions.

  • Projection de films du groupe Medvedkine.
  • Brèves présentations des problèmes et discussions.

De la rencontre entre Jacotot et de jeunes hollandais émerge une expérience que Rancière nomme émancipation. De cette expérience il nous est dit deux choses :

1) Elle ne peut s'institutionnaliser sans se supprimer comme émancipation, il ne s'agit pas d'une méthode qui puisse se répandre et donner lieu à un système général d'éducation, à l'établissement d' « écoles de l'émancipation »…

2) Elle est reproductible dans une variété de circonstances, traductible dans une pluralité de contextes autres, elle laisse des traces, elle esquisse une inscription dans la durée.

L'émancipation est décrite comme une expérience irréductible à toute institution, à tout ordre social constitué, à toute systématisation. L'enjeu politique consiste à savoir comment cette expérience laisse des traces, comment elle perturbe durablement un ordre établi, comme elle fait signe vers un nouveau partage possible, comment en un mot, elle s'organise ?

La deuxième partie de la journée se donnera comme champ de recherche ouvert cette préoccupation de l'organisation, de l'institution et de la démocratie radicale. Il s'agira de faire résonner les expériences décrites dans Le maître ignorant avec les échos de l'émancipation ouvrière des années 70 et des luttes politiques contemporaines.


Mardi 11 mai 21010

9H30/13h et 15H/18H en salle A2

A l'ENS, 48 boulevard Jourdan.

Paris 14°. Metro 4, arrêt Porte d'Orléans ou
RER B arrêt Cité Universitaire.

Journée co-organisée par le « Groupe de Recherches Politiques Emancipation », du département de philosophie de l'Ecole Normale Supérieure (Paris), et « l'Unité de Recherches en philosophie politique et philosophie critique des normes » de l'Université de Liège (Belgique).

Source : http://inter-seminaire.org/
Source : message reçu le 4 mai 19h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/13052