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mardi 20 avril 2010 à 12h

Assemblée Générale du collectif "Un autre 104 est possible"

Rendez-vous est donné pour la prochaine Assemblée Générale du collectif Un autre 104 est possible, mardi 20 avril à 12 h, au CENTQUATRE.

Source : compte-rendu ci-dessous


Compte-rendu "pique nique citoyen" du samedi 17 avril

« Un autre 104 est possible ».

Pique-nique citoyen au CENTQUATRE, samedi 17 avril 2010

Un compte rendu, ou un procès verbal :

quand la Préfecture de Police de Paris interdit pendant près d'une heure, par crainte du public, l'accès du public aux « portes ouvertes » d'un Etablissement Artistique de la Ville de Paris !

Le collectif « Un autre 104 est possible » avait appelé, ce samedi 17 avril à midi, à un « pique-nique citoyen » au CENTQUATRE, dans le cadre du week-end « week-end d'ouvertures d'atelier » organisé et annoncé par cet « établissement artistique de la Ville de Paris ».

Arrivés sur place aux environs de 10 h 30, nous avons été quelques-uns à diffuser dans le quartier du CENTQUATRE un tract appelant au « pique-nique citoyen » à partir de midi. En général : réactions très favorables, qui montrent que le « slogan » Un autre 104 est possible touche beaucoup de monde..

A 11 h 45, alors que je préparais au Café du CENTQUATRE un texte que je m'apprêtais à lire en ouverture du pique-nique citoyen, surprise de voir arriver une « délégation » de la Préfecture de Police de Paris (5 à 6 fonctionnaires), venue s'enquérir des modalités d'organisation du pique-nique citoyen auquel avait appelé le collectif « Un autre 104 est possible ! ». Je me suis spontanément présenté comme « responsable » du collectif. J'ai fourni mon identité, ai précisé que je n'avais aucune idée du nombre précis de personnes qui allaient répondre à l'invitation lancée, mais que ce nombre se situerait vraisemblablement dans une « fourchette » comprise entre 200 et 500 personnes. L'un des fonctionnaires présents a alors répondu qu'au-delà de 200 personnes, cela posait un problème de « sécurité ». J'ai contesté le bien-fondé d'une telle assertion, arguant que le cahier des charges du CENTQUATRE prévoyait une capacité d'accueil public supérieure à 3.000 personnes. J'ai invité la Préfecture de Police de Paris à se faire communiquer dans les meilleurs délais ce cahier des charges. De plus, j'ai précisé que l'invitation lancée par le collectif Un autre 104 est possible, relayée par la presse (www.mouvement.net, France Inter…), et adressée au cabinet de M. Bertrand Delanoë, n'était pas assimilable à une manifestation sur la voie publique, pour laquelle nous aurions sollicité une autorisation préfectorale, mais s'inscrivait dans le cadre du « week-end d'ouvertures d'atelier », annoncé par le CENTQUATRE dans son programme d'activités et sur son site internet. Je me suis étonné que dans le tel cadre d'une manifestation gratuite ouverte au public, le CENTQUATRE puisse craindre pour sa sécurité si le public répondait effectivement à son invitation !

Les fonctionnaires de la Préfecture de Police de Paris présents sur place ont alors tenté de joindre leurs responsables hiérarchiques, ainsi que la direction du CENTQUATRE. Dans l'attente d'une réponse, ils ont fait procéder, à 12 h 10, à la fermeture des portes du CENTQUATRE, rue Curial et rue d'Aubervilliers, interdisant de facto l'entrée du public. Ils ont également fait interdire l'accès du Café du 104, établissement privé concessionnaire d'un espace au sein du CENTQUATRE. J'ai tenté de mon côté, en vain, de joindre le directeur de cabinet de Christophe Girard, adjoint à la Ville de Paris chargé de la Culture.

Un journaliste de France Inter s'est également vu refuser l'entrée au CENTQUATRE. Il a fallu que je fasse remarquer qu'il s'agissait là d'une entrave à la liberté de la presse pour que celui-ci soit autorisé à pénétrer dans les lieux. Aux environs de 12 h 45, une responsable de la Préfecture de Police de Paris, dépêchée depuis le 12e arrondissement, est enfin arrivée sur les lieux. Elle a procédé à mon audition, ainsi qu'à celle du directeur technique du CENTQUATRE, arrivé entre temps, et qui a confirmé mes dires quant à la capacité maximale d'accueil public du CENTQUATRE. A 13 h, la Préfecture de Police de Paris a enfin fait procéder à l'ouverture des portes du CENTQUATRE.

Il n'en reste pas moins que la fermeture des portes du CENTQUATRE, de 12 h 10 à 13 h, a porté un préjudice certain à l'activité du CENTQUATRE (les participants à l'atelier Qi Gong de 12 h 15 n'ont ainsi pu participer à cette séance) ainsi qu'au « pique-nique citoyen » auquel avait convié le collectif Un autre 104 est possible, certains habitants du quartier ayant rebroussé chemin devant les portes closes.

Ce nouvel incident survient alors qu'après 19 jours d'occupation symbolique et pacifique du CENTQUATRE, le collectif Un autre 104 est possible n'a toujours pas accès à des salles de réunion et de travail, au motif que l'Etablissement Public de Coopération Culturelle le CENTQUATRE « n'est pas un établissement public » et que notre mouvement d'initiative citoyenne est reconnu comme étant « démocratique » mais pas « légitime ». Cependant, une réunion à cesujet est convoquée à la Mairie du 19e arrondissement de Paris, mardi 20 avril à 9 h 30.

Quoiqu'il en soit, nous avons ouvert le « pique-nique citoyen » au CENTQUATRE à 13 h 15, ce samedi 17 avril. J'ai prononcé, en ouverture, dans la « rue traversante » du CENTQUATRE, l'allocution suivante :

« Dans l'agenda L'Imprévisible 2010, qui sert de fil conducteur à la révolution courtoise que nous avons entrepris ici, ce samedi 17 avril est désigné « Journée de la reproduction interdite ». Si nous disons « Un autre 104 est possible », c'est bien que nous voulons éviter de reproduire les égarements et les erreurs qui ont conduit à la déjà-faillite du CENTQUATRE ; c'est bien que nous prétendons féconder un autre 104 que celui que vous connaissez qui, un an après son ouverture, est en train de s'échouer, ou de se fracasser, sur les falaises du déficit, du déficit de tout, et de son corollaire, la « commercialisation des espaces ».

Nous refusons ce fatalisme de l'économie qui ruine nos vies et nos rêves, nous avons envie de pouvoir nous dépenser gratuitement et joyeusement, au 104 et ailleurs.

Nous refusons le déficit annoncé parce que nous voulons pouvoir bénéficier des espaces qui s'offrent à nous, à commencer par celui-ci.

Comment en est-on arrivés là ?

Nous, ici, concrètement ?

La plupart d'entre nous, membres du collectif Un autre 104 est possible, n'étions pas ici, le 11 octobre 2008, jour de l'inauguration officielle du lieu. Nous avions, déjà, peu d'appétit pour ces célébrations mondaines auxquelles bon nombre d'habitants du quartier n'ont pu accéder, tant les places étaient réservées aux « very important people » triés sur le volet.

Aujourd'hui, nous nous réapproprions l'espace et nous disons : le 104 nous appartient. Nous le finançons, nous avons le droit d'y entrer, et de nous préoccuper de ce qui s'y passe, ou de ce qui ne s'y passe pas ».

L'allocution se poursuit par un bref rappel des faits depuis le 1er avril 2010 (occupation symbolique du CENTQUATRE, délégation reçue par Christophe Girard à l'Hôtel de Ville le lundi 12 avril, réunion à venir à la Mairie du 19e arrondissement de Paris le mardi 20 avril, assemblée générale du collectif Un autre 104 est possible le mardi 20 avril à 12 h au CENTQUATRE, mise en place des groupes de travail).

Je poursuis l'allocution en précisant que le 17 avril est aussi « Journée mondiale des luttes paysannes » :

« A cette occasion, la Confédération Paysanne, membre de la VIA Campesina, dénonce « la domination de la grande distribution : en 25 ans, la grande distribution (hypers, supers, superettes, discounters…) a absorbé près de 90% du commerce de détail. Avec 6 centrales d'achat en France, elle exerce une pression sans faille sur les prix à la production, elle impose des volumes, des conditionnements, des « contrats » impossibles pour l'agriculture paysanne. (…) Dans différentes villes de France, les paysans et les citoyens se mobilisent pour dénoncer le coût social, environnemental, économique et sanitaire du système de la grande distribution et montrer que d'autres modes de consommation sont possibles ! »

Il en va ainsi de ce pique-nique citoyen, pour lequel chacun a apporté son manger et son boire, son appétit de convivialité et sa soif de changement.

Que serait une Terre, une France sans paysans ?

Les paysans ne sont pas seulement nos fournisseurs de nourriture, ils sont aussi gardiens du paysage.

Ici même, nous sommes gardiens du paysage à venir et de son architecture.

Je voudrais vous parler d'un pays froid en hiver, vide, inhospitalier, avec des rues qui n'en sont pas et des alvéoles qui n'invitent pas à faire ruche. Ce pays, c'est le CENTQUATRE tel que nous le connaissons.

Mais un autre 104 est possible. Nous allons, dans les semaines et les mois qui viennent, comme aujourd'hui déjà, le peupler, pour pouvoir l'habiter à tous de nos rêves, de nos désirs, de nos gestes, de nos corps, de nos différences. De ce pays qui n'en est pas un, nous allons faire, ensemble, un monde. Et dès maintenant, ce monde à venir, nous en semons la végétation ».

Ouverture du pique-nique citoyen. Temps de rencontre, d'échanges, de palabre. Une centaine de personnes sont présentes.

A 14 h 10, je prononce une seconde allocution :

« En tant que directeur de la revue Mouvement, j'ai pris l'initiative, le 30 mars, d'appeler à se rassembler pour dire et montrer « Un autre 104 est possible ! ». Ce n'est pas tellement habituel, de la part d'un directeur de revue. Mais ce que je savais (y compris de choses pas encore « publiques ») du gâchis du 104, j'avais envie de le mettre sur la place publique et qu'un mouvement citoyen s'en empare. Pas pour se plaindre et nourrir de l'amertume, comme on fait souvent (je crois que c'est mauvais pour la santé !), mais pour « porter plainte » contre les « experts qui savent » et finissent par ruiner nos économies et nos rêves.

Et puis, en tant que journaliste « engagé », issu d'un milieu populaire (donc « modeste »), un certain « élitisme » artistique ne m'effraie pas (Van Gogh, c'était et ça reste « élitiste »), mais ça m'insupporte que les choses les plus élevées (de la pensée, de l'art, de l'éducation, etc.) restent dans les salons feutrés de « l'entre soi ». Je ne crois pas forcément aux sirènes de la « démocratisation culturelle » qui pourrait, à elle seule, résoudre toutes les fractures de notre société, mais je crois à « l'art pour tous » (de l'art de vivre à Van Gogh, jusqu'aux expressions contemporaines), parce que l'art nous appartient à tous (et pas seulement à ceux, fortunés, qui auraient accès au « marché de l'art »), et que ses enjeux doivent faire l'objet d'une large réappropriation citoyenne.

Voilà, pardon d'être un peu long, mais si on laisse aujourd'hui échouer le projet initial du 104 (un échec programmé ?), un projet qui puisse tisser ensemble l'exigence artistique (je n'ai pas parlé d'excellence) et le partage du sensible, dans un quartier populaire qui est à lui seul un quartier-monde, on va s'entendre dire ensuite, pendant 20 ou 30 ans : « vous voyez bien, c'est impossible, ça ne marche pas ». Qu'est-ce qu'on va léguer, alors, à nos enfants ? Un monde tellement « empêché », qui aura à ce point laissé proliférer les mauvaises herbes du renoncement, qu'il sera devenu encore plus dépressif qu'il est aujourd'hui, un monde encore plus inhabitable et irrespirable.

Il est grand temps de dire : « ça suffit ! ». Ou, comme l'a dit, aux premiers jours du mouvement citoyen qui a commencé à prendre corps au 104 occupé, une jeune étudiante de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs : « le fatalisme est has been ».

Sachons dire NON au fatalisme pour dire OUI à la force de nos désirs, de nos rêves, à notre capacité collective d'inventer chaque jour un monde qui ressemble à la coordination de nos humanités.

Cessons de déprimer, renversons la souffrance : OUI NOUS LE POUVONS (yes, we can !).

Le pique-nique citoyen auquel a appelé le collectif Un autre 104 est possible, ce samedi 17 avril, est une chance à saisir pour se rencontrer, se parler, échanger, construire ensemble demain.

Merci d'avoir répondu « présents », d'être venu avec vos enfants, vos amis, vos voisins, vos proches d'ici et du lointain ; avec votre cœur et votre corps, vos gestes et vos voix, vos poèmes et vos contes, vos couleurs et vos différences, vos musiques et vos danses, vos présences en vie. Ensemble, nous allons habiter le 104, pour mieux habiter le monde. Une fête est en train de se lever. Déjà une voix parmi d'autres se lève ».

Résonne alors la voix de Dorothée Munyaneza, chanteuse originaire du Rwanda (1).

Marie-Pierre Auger, directrice adjointe du CENTQUATRE, s'invite alors à notre assemblée qui lui laisse exprimer son point de vue. Elle dit notamment que nous sous-estimons la question de la sécurité, question omniprésente aux réunions du Comité de quartier auxquelles elle assiste.

S'ensuit un débat animé avec l'assemblée.

Les débats se poursuivent, le « livre d'or » du 104 occupé (« Réveillez-le ») s'enrichit de nouvelles signatures.

Nous sommes rejoints par Patrick Bouchain, architecte (2). Pionnier du réaménagement de lieux industriels en espaces culturels, à partir de 1985 et la réhabilitation du Magasin à Grenoble en centre d'art contemporain, suivi de la Ferme du Buisson, Le Lieu Unique, à Nantes, et la Condition publique, à Roubaix, Patrick Bouchain nous apprend qu'il avait postulé pour la réhabilitation des anciennes Pompes Funèbres (devenues le CENTQUATRE), mais que son dossier n'a pas été retenu car il a été jugé qu'il n'avait « pas assez de références » !

Au Café Curial, où nous retrouvons à une quinzaine, Patrick Bouchain nous fait part de l'expérience qui est la sienne aujourd'hui à Marseille à la Friche Belle de Mai (45.000 mètres carrés), qui est désormais gérée par une double entité : une SCIC (Société coopérative d'intérêt collective), dirigée par Patrick Bouchain et une association, Système Friche Théâtre, conduite par Philippe Foulquié. La transformation urbaine s'apparente ainsi à un enjeu culturel à part entière. Et les multiples utilisateurs deviennent acteurs de la mutation de cet espace de vie : « la SCIC participe à l'émergence d'une société civile de la culture ». (3)

Instruit de cette expérience pionnière, je reviens sur certains des propos que nous a tenus Christophe Girard lors de l'entrevue que nous avons eue à l'Hôtel de Ville de Paris le 12 avril. Selon l'adjoint à la Ville de Paris chargé de la culture, et Président du conseil d'administration du CENTQUATRE, « le CENTQUATRE n'a pas encore véritablement ouvert » et « tout peut être repensé ». D'autre part, selon les mots de Christophe Girard, la préfiguration du CENTQUATRE et sa première année d'existence résultent pour une part d'une « incompétence générale », étant entendu qu'aucun établissement de ce type n'existait dans le monde, qui aurait pu servir de modèle sur lequel s'appuyer.

Pour Patrick Bouchain, le cahier des charges du CENTQUATRE et son statut même d'Etablissement Culturel de Coopération Culturelle (EPCC) (4) sont impraticables. Cette opinion rejoint celle de Jean-Michel Lucas, qui avait remis en 2004 à la Ville de Paris et à sa demande un rapport d'évaluation : « Dans le cadre du processus d'ateliers préparatoires à la définition du programme d'architecture du 104 », nous écrit Jean-Michel Lucas, « j'avais reçu mission d'évaluer la qualité du processus de travail entre le maître d'ouvrage, les experts consultés et les architectes appelés à concourir. Je me rappelle, en particulier, avoir marqué mon étonnement lorsque j'ai observé que la maîtrise d'ouvrage n'était pas unifiée dans son propos. Plusieurs services parlaient en leur nom propre, (la maîtrise d'ouvrage était segmentée) et j'ai cru bon de noter que cette situation compliquait le travail des ateliers. (…) Dans les ateliers, on a bien compris que les différents segments de la maîtrise d'ouvrage défendaient, chacun, son activité spécialisée - et donc différenciée. Du coup, vu du coté de la maîtrise d'ouvrage, la conception implicite du 104 fut réduite à un modèle de juxtapositon de ces différentes activités. La seule vision évoquée par la maitrise d'ouvrage fut celle de la cohabitation dans les espaces disponibles, de structures ayant chacune des exigences professionnelles bien spécifiques, à peine mâtinées de transversalité entre elles. J'ai insisté pour montrer que ce modèle de la juxtaposition d'activités spécialisées, dans un même lieu était voué à l'échec. J'ai ainsi affirmé que les difficultés à saisir le projet 104 lors des ateliers avec les architectes provenaient de la maîtrise d'ouvrage elle-même, trop segmentée dans ses intentions. (…) J'ai vraiment voulu marquer le fait qu'à mon avis les différents segments de la maitrise d'ouvrage n'avaient pas eu conscience que le modèle de la « juxtapositon d'activités » ne fonctionnerait jamais. En acceptant l'idée de la juxtaposition d'activités, la maîtrise d'ouvrage permettait à chacune de ses composantes de conserver sa part dans le projet, mais ne levait pas la contradiction de fond.

Ma conclusion était prospective et on la retrouve, je crois, dans le projet défini par Ricardo Basualdo, adopté par la municipalité mais mis de coté au moment du choix des deux directeurs !

L'idée est tout simplement de renoncer au modèle de la juxtaposition d'activités pour adopter au contraire une logique de complémentarité ».

Je verse enfin au dossier une contribution signée Igele, et reçue vendredi 16 avril par le collectif Un autre 104 est possible, intitulée : « Contribution à une ouverture du 104

Etablissementcultureldelavilledeparis » :

« Attendu que le 104 connait de graves difficultés tout autant dans le domaine du soutien et de l'accompagnement de projets artistiques, culturels et sociaux (au sens d'une action au sein du social) que dans la gestion financière du projet (la faillite).

Attenduque ce constat est partagé par l'ensemble des intervenants (à des degrés certes divers mais semblables dans leur contenu).

Attenduque les réformes institutionnelles et surtout sur le fond de la mise en œuvre du projet qui s'imposent sont présentées comme difficiles ou impossibles par l'exécutif parisien qui semble s'en remettre entièrement à la baguette magique d'un hypothétique directeur en forme de sauveur (à moins que ce soit en réalité un fossoyeur ?).

Attenduque le sort du 104 est lié, de par la nature même du projet, à celui d'autres établissements municipaux déjà opérationnels ou encore en projet (Maison des Métallos, cinéma le Louxor, Gaité Lyrique, Institut des Cultures Musulmanes etc.).

Attenduque nous considérons la forme actuelle du 104 identique à celle d'un mur construit pour séparer et se séparer du reste de la ville. (Mais c'est la mode en ce moment et c'était la vocation antérieure du bâtiment qui semble avoir déteint sur le présent.)

Attenduqu'il existe de multiples exemples d'une mise en œuvre de l'art et de la culture par les actants eux-mêmes, dans des conditions financières tendues mais réalistes, économiques mais généreuses, fortes mais au service des projets et non à leur tête.

Il importe d'apporter à la longue crise du 104 une solution :

- Novatrice (relâchement et modifications des contraintes institutionnelles notamment).

- Ouverte car démocratique et qui sait s'associer les publics, les artistes, les acteurs sociaux, les piétons que nous sommes (la gens).

- Souple afin de s'adapter aux réalités et évolutions continues des mondes de l'art et de la culture et, par voie de conséquence, d'un projet inscrit dans le monde et non dans un au-delà d'une prétendue spécificité du projet 104 voir, mais c'est pauvre, des contraintes du bâtiment. La forme du protocole glissant pourrait être adaptée (cf. les travaux sur la co-gnition sociale la connaissance et l'apprentissage notamment organisationnels).

- Partagée par l'ensemble des acteurs sans considération territoriale (Paris mais aussi la banlieue, la province, Berlin et Londres, etc.) et dans une démarche où le projet se désincarcère du seul bâtiment de la rue d'Aubervilliers.

- Ambitieuse au sens où elle assume la prise de risque inhérente à toute activité artistique.

Nous suggérons et demandons:

- Un audit financier et de gestion conduit par la Cour des Comptes qui saura dans cette démarche s'associer des compétences variées (gestionnaire mais aussi artistes et acteurs culturels et sociaux) et bénéficier du retour sur expérience d'institutions comparables au niveau national et international.

- En parallèle mais de manière articulée avec les travaux de la Cour des Comptes, l'ouverture d'une large mission d'étude sur les modes de fabrication (production) et de monstration (expositions au sens étendu) artistiques, culturels et sociales conduite par les acteurs eux-mêmes et selon les formats qui leur conviennent (écrit, sons, images, musique etc.) y compris sous forme de travaux d'artistes.

- L'organisation d'une large concertation et d'un dialogue à partir des recommandations que ferraient la Cour des Comptes et la mission d'étude.

- La nomination, sans plus tarder, d'un administrateur provisoire et indépendant avec pour mandat d'organiser ces travaux et d'en être comptable devant les habitants et les participants au processus. Son travail serait complémentaire de la gestion de la programmation confié au ou à la nouvelle directrice.

A l'appui de notre demande, nous livrons au dossier :

- Les minutes des débats conduits à l'initiative de la revue 'Mouvement' tant lors des assemblées générales que dans les différentes communications électroniques et les travaux d'artistes et de citoyens réalisés lors de ces débats.

- Une vidéo d'artistes réalisée lors de la visite du 104 organisée dans le cadre de l'appel à candidature pour le poste de directeur du 104.

- Une partie des débats (impossible d'être exhaustifs, pardon) conduits lors de l'investissement du bâtiment de la rue du Général Lasalle ('LaGénérale', établisssementartistiqueetcultureldescitoyensparisiensoupasmaisquiacoûtézéroeuroaucontribuable) ainsi que de ses ramifications ultérieures.

- Un état des lieux des interventions artistiques et culturelles non standards dans leurs formes tout comme dans leurs contenus (songez à l'exceptionnelle qualité d'une revue - gratuite - comme 'Particules', aux interventions quotidiennes réalisées par des artistes dans l'espace public…).

- Une note sur l'importance du genre et de ses méandres dans la définition et la mise en œuvre d'un projet artistique et culturel et, de manière d'ailleurs complémentaire, sur la nécessité d'aller de manière volontariste vers et pour l'étranger défini comme une altérité questionnant le 'même' et l'identique, la Condition Humaine, toi et moi.

- Tous autres documents, expressions, interventions qui pourraient aider à la recherche d'une solution atteinte en ayant pour religion exclusive l'intérêt général ».

A 17 h 30, nous mettons fin au « pique-nique citoyen » appelé ce samedi 17 avril au CENTQUATRE.

Rendez-vous est donné pour la prochaine Assemblée Générale du collectif Un autre 104 est possible, mardi 20 avril à 12 h, au CENTQUATRE.

Fait à Paris, le 18 avril 2010 (journée des sessions de rattrapage),

Jean-Marc Adolphe,

Directeur de la publication de la revue Mouvement,

Membre du collectif Un autre 104 est possible.

j-m.adolphe@mouvement.net

(1) - http://en.wikipedia.org/wiki/Dorothee_Munyaneza

(2) - Patrick Bouchain : http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Bouchain

(3) - Cf « Ce qui s'invente ici », conversation entre Patrick Bouchain et Philippe Foulquié (mai 2009), http://www.lafriche.org/friche/zdyn1/rubrique.php3?id_rubrique=437

Source : liste AG-IdF, reçu le 19 avril 17h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/12876