samedi 27 mars 2010 à 14h
3 films pour l'anniversaire du génocide des Tutsis du Rwanda
https://paris.demosphere.net/rv/12559
Paris (26/3, 27/3), Courneuve (28/3), Saint-Ouen l'Aumône(1/4), Bretigny sur Orge(8/4)
Du 26 mars au 8 avril
Vendredi 26 mars, 19h30,
projection-débat 'Mon voisin mon tueur' d'Anne Aghion, 80 min, 2009, USA, France, débat avec Anne Aghion Marcel Kabanda de l'association Ibuka, table de presse de Survie Paris IdF,
Mairie du 3e, Paris, 2 rue Eugène Spuller, M° Temple ou République
Samedi 27 mars, 14h,
projection-débat "Au nom du Père, de tous, du ciel", de Marie-Violaine Brincard, 50 min, France, Les Films du Sud, 2009, table de presse de Survie Paris IdF, débat avec Marie-Violaine Brincard,
La Maison des métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, 11e, Paris, http://www.cinereel.org/article3982.html, www.maisondesmetallos.org/
Dimanche 28 mars, 17h,
projection-débat "Au nom du Père, de tous, du ciel", de Marie-Violaine Brincard, 50 min, France, Les Films du Sud, 2009, table de presse de Survie Paris IdF, débat avec Marie-Violaine Brincard,
Cinéma L'Etoile, 1 allée du Progrès, La Courneuve, 01 49 92 61 95 http://www.cinereel.org/article3982.html, www.ville-la-courneuve.fr
Autres séances au Centre Pompidou : Jeudi 25 mars 2010 à 14h15 - Cinéma 1 Vendredi 26 mars 2010 à 20h30 - Petite Salle
Jeudi 1er avril, (20h30),
Projection-débat 'Lignes de Front' de Jean-Christophe Klotz + débat avec Mehdi Ba, journaliste, table de presse de Survie Paris IdF,
Cinéma Utopia Saint-Ouen l'Aumône, 1 place Mendes France, 01 30 37 75 52, http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/
Jeudi 8 avril, 20h30,
Projection-débat 'Lignes de Front' de Jean-Christophe Klotz + débat avec Survie Paris Ile-de-France.
Cinéma 220 de Bretigny sur Orge, 3 rue Anatole France, RER C, http://www.cine220.com/
http://www.africultures.com/php/index.php?nav=film&no=8570
Mon voisin, mon tueur Anne Aghion
80 min, 2009, États-Unis, France, Titre anglais : My Neighbor, My Killer, Gacaca Productions (États-Unis), www.myneighbormykiller.com
Comment accorder le pardon à ceux qui ont tué vos enfants ? En 1994, au Rwanda, des centaines de milliers de Hutu sont incités à exterminer la minorité tutsi. De la capitale à la colline la plus retirée du pays, les "patrouilles" locales hutu, armées de machettes et d'autres outils improvisés, massacrent sans distinction parents, amis et proches. Sept ans plus tard, en 2001, le gouvernement met en place les Gacaca, des tribunaux de proximité dans lesquels les Rwandais des collines sont appelés à juger leurs voisins. Dans le cadre de cette expérience de réconciliation, les génocidaires ayant avoué leurs crimes sont relâchés, tandis que les survivants traumatisés sont invités à leur pardonner et à vivre à leurs côtés. Filmé sur près de dix ans sur une même colline, Mon Voisin Mon Tueur retrace l'impact de ces Gacaca sur les survivants et les bourreaux. A travers les peurs et les colères, les accusations et les dénis, les vérités floues, l'inconsolable tristesse et l'espoir dans la vie retrouvée, Anne Aghion nous donne à voir le chemin émotionnel vers la coexistence.
Dans le cadre de la compétition Premiers Films du 32e festival du Cinéma du Réel, qui aura lieu du 18 au 30 mars 2010 au Centre Pompidou, à Paris,
Projection « Au nom du Père, de tous, du ciel »
D'avril à juillet 1994 au Rwanda, quelques hutu résistent à la terreur génocidaire et décident d'accueillir et de sauver des tutsi. Quinze ans plus tard, malgré des tentatives symboliques de reconnaissance, ils peinent à trouver leur place dans la société rwandaise.
Joseph, Joséphine, Léonard, Augustin et Marguerite racontent comment, au péril de leur vie, ils ont caché des tutsi et les ont aidés à s'enfuir. Leurs paroles résonnent dans les lieux où ils ont résisté, des collines de Nyanza aux rives du lac Kivu, et rendent ainsi sensible l'humanité dont ils ont fait preuve.
http://www.cinereel.org/article3982.html
Au nom du Père, de tous, du ciel, de Marie-Violaine Brincard
50 min, France, Les Films du Sud, 2009
Écriture minimaliste pour ce film qui revient sur le génocide du Rwanda, quinze ans après, sous un angle particulier, celui des Justes, des Bienfaiteurs (Abagizeneza). Ils sont quelques Hutu à s'être opposé au bain de sang, à avoir risqué leur vie pour sauver des Tutsi. Cinq d'entre eux relatent leur choix, leurs peurs. Ils racontent des gestes simples, évidents, sauf qu'ils ne l'étaient pas : le film commence sur le récit d'un berger amputé, le genou broyé pour avoir caché un fugitif. La qualité d' Abagizeneza tient à l'unité de son regard, à la rigueur de sa construction en modules autour des personnages. Quelques plans serrés d'abord du cadre de vie, des intérieurs rudimentaires, suivis du témoignage frontal, en plan américain, jamais en gros plan : la solitude de la décision, la vulnérabilité des personnes n'en ressortent que davantage. Puis un plan large de la nature autour, des cuvettes cernées de monts brumeux, une campagne paisible aux sons bucoliques et aux rondeurs trompeuses : la scène de la tragédie. Et un fondu au noir ouvrant sur le témoignage suivant. Mais la transition est biaisée : le personnage de la séquence suivante apparaît fugitivement, muet, avant le fondu au noir. Le film crée ainsi un lien ténu mais persistant entre chacun de ces bienfaiteurs. Cette passerelle est essentielle : elle conjure une blessure qui a atteint la langue même. Jadis les adultes étaient indifféremment des « oncles » et des « tantes » pour les jeunes générations, qu'ils soient tutsi ou hutu. (Yann Lardeau) Séances
* Jeudi 25 mars 2010 à 14h15 - Cinéma 1 * Vendredi 26 mars 2010 à 20h30 - Petite Salle * Samedi 27 mars 2010 à 10h00 - CWB * Samedi 27 mars 2010 à 14h00 - Maison des Métallos * Dimanche 28 mars 2010 à 17h00 - L'Etoile
http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index.php?id=874&mode=film
LIGNES DE FRONT de Jean-Christophe KLOTZ
France 2009, 1h32mn
avec Jalil Lespert, Cyril Guei, Jean-François Stévenin, Eriq Ebouaney, Patrick Rameau, Philippe Nahon...
Il y a la douleur des victimes, incommensurable et qu'on ne saurait tenter de minimiser. Mais il y a aussi ceux dont on parle peu, ceux qui ont été témoins de la chose et qui n'ont pas su ou pas pu empêcher les actes abominables qui se commettaient devant eux. Pour eux non plus point de repos. Non seulement les images terribles les hantent mais ils restent envahis par une sourde culpabilité, celle de ne pas avoir trouvé les moyens sinon d'empêcher le massacre, du moins de sauver quelques vies. Jean-Christophe Klotz était en 1994 jeune reporter pour « Envoyé Spécial » à Kigali, capitale du Rwanda livrée aux massacreurs hutus au cœur du plus grand génocide qu'a connu le monde depuis la Shoah. Plein d'espoir dans le pouvoir des images qui, selon lui, pouvaient réveiller les consciences, il rapporta Rwanda, la vie en sursis, un magnifique reportage en huit clos sur 70 enfants retranchés dans un orphelinat. Un film qui fut nominé pour le Prix Albert Londres mais qui ne fit pas plus bouger que ça l'opinion internationale. Et les massacres ont continué. Et Jean-Christophe Klotz a perdu ainsi son innocence journalistique, mais aussi sa confiance dans la mission humanitaire de notre monde occidental qui, dans le cas de la France, ferma les yeux très longtemps sur le génocide rwandais, voire collabora jusqu'à très tard, pour des raisons stratégiques, avec le pouvoir hutu en place.
Depuis son retour il y a plus de 15 ans, Klotz a évidemment travaillé sur d'autres sujets, sur d'autres conflits à travers le monde mais sa principale préoccupation a été de tenter de comprendre encore et encore ce qui s'est tramé pendant ces quelques semaines de 1994 dans ce merveilleux petit pays que l'on nomme la « Suisse de l'Afrique » pour en arriver là. Il a d'abord réalisé un documentaire en 2005 : Kigali, des images contre un massacre. Cette fois, il a décidé de mettre en scène sa propre expérience, de montrer aux spectateurs ce qu'il vécut à travers ses propres yeux, et il a réalisé cette fiction quasi-autobiographique. Jean-Christophe Klotz est devenu Antoine Rives (Jalil Lespert, parfait, stature de roc et sensibilité à fleur de peau). Antoine suit les traces de Clément, un jeune étudiant hutu réfugié à Paris qui revient à Kigali pour retrouver sa fiancée tutsi dans le pire des chaos, entre charniers et camps de réfugiés.
Klotz a évité l'écueil de filmer l'indicible en train de se réaliser, préférant pudiquement montrer l'après ou l'à-côté, ce qui est aussi fort. Il ne prétend pas se mettre à la place des protagonistes rwandais et s'est concentré sur le cheminement terrible du jeune journaliste vers l'insupportable lucidité face au mal, face aux compromissions de tous ordres de l'intervention prétendument humanitaire. Klotz n'épargne ni le monde des médias, d'un cynisme effrayant (le patron d'Antoine, incarné par Jean-François Stévenin, explique froidement qu'il faut vite qu'il revienne rapporter ses images au cas où le génocide rwandais passerait de mode pour les téléspectateurs), ni les Casques Bleus et les militaires français qui se contentent de compter les morts quand ils ne donnent pas quelques précieux conseils aux assassins. Il montre bien aussi que le mal n'est pas affaire d'abrutis enivrés, camés jusqu'aux yeux et à la sauvagerie ancestrale, à travers le personnage de « La Bête », chef des miliciens hutus aussi sadique que cultivé.
Et en cela Lignes de front est un vrai film de mémoire et un vrai film politique. Il aurait dû inspirer Sarkozy qui, dans la droite ligne de Mitterrand, n'a pas trouvé utile, lors de son récent passage à Kigali, de présenter, comme l'avait fait Clinton en son temps, ses excuses au nom du peuple français et s'est contenté de parler « d'erreurs d'appréciation ». Un million de morts, une erreur d'appréciation ?