thème :
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

vendredi 12 mars 2010 à 18h30

Coordination inter-hospitalière

Le MDHP appelle les collègues à se réunir dans les différents sites hospitaliers pour recenser précisément les suppressions d’emplois et évaluer les projets de restructuration.

Il appelle à une coordination inter-hospitalière le 12 mars à 18 heures 30 à Cochin, Amphi Luton.

Source : communiqué ci-dessous


Compte rendu de la réunion de bureau elargi du MDHP du 26 fevrier 2010

Le bureau élargi du MDHP s’est réuni le vendredi 26 février 2010.

Etaient présents : André BARUCHEL, Albert BENSMAN, Loïc CAPRON, Alain FAYE, Noël GARABEDIAN,  Alain GAUDRIC, Anne GERVAIS, Bernard GRANGER, André GRIMALDI, Olivier LYON-CAEN, Dominique MUSSET, Jean-Paul VERNANT.

1°) L’AP-HP est dans une situation inédite, avec une absence de budget prévisionnel, celui-ci ne devant être adopté qu’en mai – juin, en même temps que le plan stratégique. La CME ne vote plus le budget et n’est plus qu’une chambre d’information en aval des décisions. Pour le moment, la suppression des personnels non médicaux est officieusement suspendue, mais il apparaît que les directeurs d’hôpitaux vont néanmoins demander des suppressions de postes lors des différentes conférences stratégiques de pôles. Il est essentiel de faire remonter les informations chiffrées auprès du syndicat et du bureau du MDHP.

2°) La question essentielle concerne le plan stratégique dont la projet a été adopté par le CE et doit être finalisé pour mai - juin. Dans ce plan, il faut distinguer 3 types de mesures de niveaux différents :

Niveau 1 : de nombreux aménagements de sites proposés par des CCM, acceptés par le siège, qui relèvent de simples procédures d’élaboration puis de négociations internes ;

Niveau 2 : des mesures qui n’ impliquent pas seulement un site, mais l’ensemble d’une discipline, par exemple la biologie ou la pédiatrie. La méthodologie adoptée écartant les collégiales, ne prévoyant pas les modalités de discussion et d’évaluation des différentes propositions en présence et la possibilité de faire appel à un audit externe par des experts indépendants acceptés par toutes les parties, est inacceptable. Imaginer que la discussion sur l’avenir de l’hôpital Trousseau puisse être tranchée par une commission « indépendante » présidée par le directeur général, est pour le moins surprenant, à moins que le but de la commission soit simplement de discuter les modalités pratiques de mise en œuvre de la suppression de la pédiatrie spécialisée à Trousseau, comme l’a voté le CE. Le président de la CME souligne que ce vote a eu le mérite de soulever la question de l’avenir de Trousseau  et comprend qu’il ait fait réagir.

Niveau 3 : certaines grandes opérations visant à fermer plusieurs hôpitaux regroupés dans des bâtiments neufs, comme cela a été envisagé pour le complexe Bichat – Beaujon. Pour de telles opérations, il apparaît indispensable que la région et l’Etat soient impliqués pour l’élaboration, l’évaluation et le financement des projets, dans le cadre de la réflexion sur le Grand Paris. Même s’il s’agit de perspectives éloignées à 5 à 10 ans, on est surpris d’apprendre que la taille de l’établissement envisagé (nombre de lits : 1000 ? 1500 ? plus ?) n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les communautés professionnelles concernées.

Le MDHP demande donc une nouvelle fois que soit définie une méthodologie pour les restructurations de niveaux 2 et 3. Cette méthodologie doit être portée à la connaissance de tous afin que cesse le sentiment d’assister à un jeu de Monopoly où l’interférence de conflits d’intérêts crée un climat de suspicion.

3°) Trois des collègues présents, André BARUCHEL, Noël GARABEDIAN, Dominique MUSSET, ont été invités individuellement à s’entretenir avec la ministre Roselyne BACHELOT, son directeur de cabinet et son conseiller Yves DE PROST. Les trois ont fait état du défaut majeur de méthodologie concernant notamment la question de la pédiatrie en Ile-de-France, dont le dossier n’a pas été véritablement instruit. Noël GARABEDIAN a rappelé qu’on ne peut pas rayer d’un trait de plume l’activité des spécialités pédiatriques de Trousseau, activité qui représente 65% des 200 0000 consultations. Il a rappelé également que cet hôpital accueille 46 000 urgences, 30 000 hospitalisations, avec près de 6 000 accouchements, une maternité de niveau III spécialisée dans la prise en charge des nouveaux nés ayant des malformations. Il a souligné que dans toutes ces décisions, les nécessités universitaires et les besoins de la population ne sont pas pris en compte, alors que l’augmentation de la population pédiatrique dans l’Est parisien est en augmentation. La ministre a entendu les arguments tout en  insistant sur le fait que l’AP-HP doit retrouver un équilibre financier, « la France étant en 2ème position derrière les USA pour les dépenses de santé » (note1). Cette question du « déficit » ne peut pas être acceptée si n’est pas pris en compte le sous-financement de nos activités, en particulier pédiatriques. André BARUCHEL a rappelé que la T2A sous-finance le traitement des leucémies de l’enfant de 25 %, et que la nouvelle version (V 11) de la T2A crée de nouveaux effets de seuil pénalisant financièrement lourdement les collègues mettant en œuvre des prises en charge plus efficaces permettant des hospitalisations plus courtes (pour l’orthopédie pédiatrique, des différences de tarifs peuvent aller du simple au double).

4°) Les défauts d’élaboration et surtout de discussion du plan stratégique, avec des changements rapides de positions alimentant des rumeurs démenties puis confirmées, posent à nouveau le problème du fonctionnement de l’AP-HP et particulièrement de son siège. Faut-il maintenir l’AP-HP en l’état ? A l’unanimité, les membres du bureau sont d’accord pour dénoncer l’inflation du siège, qui regroupe entre 2000 et 4000 personnes (il est difficile d’avoir le chiffre exact, le siège étant éclaté sur plusieurs sites). Personne ne pense que la disparition du siège de l’APHP suffirait à régler le véritable problème, c’est-à-dire le financement de l’activité de nos hôpitaux, cependant une réforme du fonctionnement de l’AP-HP apparaît indispensable à tous, avec deux conceptions possibles :

1) une division en trois Groupes Hospitalo-Universitaire et de Recherche (Nord, Est, Ouest), le siège de l’APHP étant fortement réduit en effectifs et limité à un rôle de coordination et d’orientation stratégique. Ces GHUR seraient définis à la fois par des regroupements de facultés (Paris 7 et 13, 6 et 12, 5 et 11) et par des territoires hospitaliers partant de Paris intra-muros pour aller vers le Grand Paris, devenant des territoires hospitalo-universitaires. Ces territoires permettraient de définir les restructurations pertinentes et de mettre en œuvre des collaborations HU et H. Cette position semble avoir la faveur des doyens.

2) d’autres pensent qu’il n’y a guère d’intérêt à remplacer le siège de l’AP-HP par trois sièges avec trois bureaucraties qui collaboreraient ou se feraient la guerre en relayant les compétitions entre universités. Ils estiment qu’il faut surtout développer l’autonomie des groupes hospitaliers aujourd’hui complètement corsetés par le siège.

En réalité, ces deux positions ne sont pas contradictoires, l’existence de trois GHUR n’impliquerait pas forcément la création de trois bureaucraties gestionnaires, mais pourrait permettre de définir le niveau fonctionnel pertinent pour penser les restructurations en termes de besoins de population, de recherche et d’enseignement, tandis que l’autonomie de gestion des centres hospitaliers paraît indispensable pour en finir avec ce qui est vécu comme l’omnipotence du siège. Le siège garderait les fonctions logistiques justifiant une centralisation et un rôle stratégique (par exemple savoir si on n’a besoin que d’un ou de deux centres dans des domaines ultra spécialisés correspondant à une demande limitée)

5°) Le MDHP appelle les collègues à se réunir dans les différents sites hospitaliers pour recenser précisément les suppressions d’emplois et évaluer les projets de restructuration. Il appelle à une coordination inter-hospitalière le 12 mars à 18 heures 30 à Cochin, Amphi Luton.

Note(1): dépenses totales de santé per capita en 2007 selon l’OCDE (les chiffres pour 2008 – 2009 ne sont pas disponibles). La France avec 3601 euros par habitant et par an est en 5ème position, derrière les Etats-Unis avec 7 290 euros par an et par habitant, la Suisse (4 417) le Canada (3 895), les Pays Bas (3 837), l’Autriche (3 763), et avant l’Allemagne (3 588), le Danemark (3 512), l’Irlande (3 424), la Suède (3 323), la Grèce (2 727). Mais les dépenses publiques de santé représentent 84,5 % de ces dépenses en France contre 76 % en Autriche, 76,5 % en Allemagne, 45 % aux USA.

Source : http://www.mdhp.fr/?p=301

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/12310