lundi 29 mars 2010 à 20h30
Hopital au bord de la crise de nerfs
https://paris.demosphere.net/rv/12160
Séance unique le lundi 29 mars à 20h30 au Royal Utopia de Pontoise,
organisée en partenariat avec le comité de défense de l’hôpital de Pontoise en présence de
- Jean-Luc Gibelin directeur d’hôpital en fonction d’adjoint en Ile de France et
- d’un médecin urgentiste exerçant dans le département.
Hopital au bord de la crise de nerfs
Stéphane MERCURIO - documentaire France 2003 52mn -
Du 29/03/10 au 29/03/10
Hôpital au bord de la crise de nerfs a été tourné en 2003.. et pourtant il est toujours d’une cuisante actualité. La situation ne s’est guère améliorée, l’état n’est même pas stationnaire, on assisterait même plutôt à une forte dégradation du système hospitalier à la française. Le film de Stéphane Mercurio ne se veut pas une vision exhaustive de l’« Hôpital », il est bien plus malin et bien plus fin que cela : à travers le petit bout de la lorgnette d’un grand hôpital universitaire de la région parisienne (c’est Gonesse, mais ce pourrait tout aussi bien être Pontoise ou Marseille tant les problèmes évoqués semblent être transposables partout sur le territoire), on y voit un système qui ne sait plus où il a mal, des soignants qui ne parviennent plus à accomplir leur mission correctement, des directeurs englués dans des situations kafkaïennes où les contraintes budgétaires se cognent à la réalité des équipes, des patients transbahutés de service en service, quand ils n’attendent pas sagement dans les courants d’airs des couloirs des urgences.
À l’hôpital de Gonesse, c’est tous les jours qu’il faut faire des miracles, en ce début 2003. Personne ne panique, mais le problème est récurrent : manque de lits, manque de places, manque de personnel. Tandis que les soignants s’affairent autour d’un malade en réanimation, ça bouge aussi dans le box à côté et au téléphone, ça s’inquiète ferme. On case les malades dans des services qui ne les concernent pas, faute de place ; une greffe de cornée poireaute dans le couloir, un pneumologue se retrouve à soigner des problèmes éthyliques, on fait sortir les malades plus tôt que prévu et on s’arrache les cheveux pour faire les plannings.
Tout le monde y met une bonne volonté immense, mais quand arrivent les congés, les maternités, les maladies… on bouche les trous comme on peut, on appelle les infirmières espagnoles à la rescousse, les chirurgiens opèrent 24 heures d’affilée… On installe un IRM, mais on ne trouve pas de manipulateur… On ouvre un nouveau service et les malades déboulent alors que les travaux ne sont pas finis…
Il aurait fallu anticiper dix ans avant, la pénurie est générale. Mais, depuis 30 ans, les pouvoirs publics, à l’inverse, essaient de réduire le coût de la santé en supprimant des postes. A Gonesse, au moment où débute le film, 50 lits ont été fermés…
Ça n’empêche pas l’humour, les situations cocasses ne manquent pas, et on reste coi devant la disponibilité immense de ceux qui sont là, leur inlassable gentillesse, leur désaroi, leur dévouement et leur immense solitude… est-ce ce système de santé là que nous voulons ?