thème : éducation
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lundi 23 novembre 2009 à 18h

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Ronde infinie des obstinés

Depuis deux ans, enseignants, chercheurs, personnels administratifs des Universités et des organismes de recherche, étudiants, ne cessent d’affirmer leur complet désaccord avec les réformes imposées par leurs ministères de tutelle, qu'il s'agisse de la loi LRU ou de la réforme de la formation des enseignants.

La ronde infinie n'a pas fini de tourner et donne rendez-vous à tous les obstinés les lundi soir de 18h à 20h, à partir du 16 novembre, sur le parvis de l'Hôtel de Ville.

En pièce jointe : la lettre ouverte à Valérie Pécresse

Site : http://rondeinfinie.fr

Source : message reçu des organisateurs le 10 novembre 09h


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Ronde des Obstiné-e-s

La CNU soutient l’appel de la Ronde Infinie des Obstiné-e-s (à l’initiative de Paris 8) à se retrouver, à partir du 16 novembre, tous les lundis, de 18h à 20h, Place de l’Hôtel de Ville à Paris.

Source :  Motions et appel de la 13e Coordination Nationale ci dessous
Source : message reçu le 29 octobre 12h


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Lettre à Pécresse

Madame la Ministre

Depuis deux ans, nous, enseignants, chercheurs, personnels administratifs des Universités et organismes de recherche, étudiants, ne cessons d’affirmer notre complet désaccord avec la loi LRU, la réforme de la formation des enseignants et d’une façon plus générale encore avec l’esprit qui anime la plupart des initiatives et des mesures qui émanent de votre ministère. Au-delà même de la précipitation et de l’incohérence qui le plus souvent fait office de raison dans nombre de textes réglementaires, d’une gestion souvent chaotique et autoritaire des dossiers, c’est surtout contre cette idée qui est vôtre de l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche que nous continuons de nous élever.

En dépit de la plus longue grève qu’ait connue le monde de l’université, grève massive qui a amplement fait la démonstration d’un refus qui dépassait les clivages habituels vous vous êtes refusée à engager de véritables négociations sur le statut des universités et vous avez continué à vouloir nous imposer cette pseudo autonomiequi renforce le contrôle de l’autorité centrale sur nos politiques scientifiques tout en vous défaussant sur nous de la gestion des précarités à venir.

Confrontée à ce mouvement général de protestation, vous vous êtes surtout dévouée à préserver vos ambitions politiques et vous vous en êtes tenue à une politique de communication indigne des problèmes rencontrés par l’université et la recherche :

- Vous vous êtes constamment employée à masquer la réduction effective des moyens alloués pour l’enseignement et la recherche, faisant jouer emplois d’enseignants contre emplois de personnels administratifs et techniciens, médiatisant la moindre prime allouée au nom d’un élitisme que vous nommez excellence et qui masque la précarité et la dépendance de la recherche accrue par les contrats doctoraux ;

- À notre volonté de maintenir une égalité de traitement entre les universités, vous avez répondu en tentant par tous les moyens de les opposer les unes aux autres et vous avez d’ores et déjà commencé à introduire des critères d’évaluation qui, demain, au nom d’une gestion comptable des ressources, condamneront les petites universités et rompront la nécessaire équité territoriale qui appartient au socle de la république.

- En dépit du refus général de remonter les maquettes permettant la mastérisation de la formation des enseignants, le gouvernement auquel vous appartenez s’apprête cette année à reconduire chacune des dispositions qui nous ont mis dans la rue l’an passé en y ajoutant des conditions de stage aberrantes, dangereuses - pour les élèves comme pour les enseignants en formation - et impropres à contribuer à la formation des futurs enseignants.

Madame la Ministre, nos métiers s’accommodent mal de la résignation !

La recherche, la création, la transmission des savoirs, impliquent une liberté qui est contraire à des réformes qui font de nous, dès aujourd’hui, de simples gestionnaires de la sélection sociale. Consentir à cela, sans rien dire, reviendrait pour chacun d’entre nous à renoncer à l’idée que nous nous faisons de ce que doit être une université, forte d’une tradition multiséculaire de recherche et engagée dans la création d’un avenir qui ne saurait être dicté par les besoins à courte vue de l’économie.

Madame la ministre, la temporalité de l’université ne relève pas des concepts en usage dans les écoles de commerce. Une inscription territoriale unique, tout comme une référence culturelle unique, ne sauraient en fonder la politique scientifique. Elle est de plain pied dans la société, et c’est parce qu’elle en partage les contradictions et les mouvements qu’elle peut instruire les questionnements de demain.

Madame la Ministre, l’université ne se pensera, ne se gérera et ne s’évaluera pas en termes de productivité et de rentabilité parce qu’elle repose avant tout sur le risque de la recherche. C’est ce risque, qui est au fondement du geste formateur conjoint des enseignants-chercheurs et des étudiants, qui doit être préservé par le service public. L’université est à réformer, en effet, nous le savons mieux que vous, nous qui, enseignants, chercheurs, BIATOSS et étudiants, SOMMES l’université, dans ses contradictions, et sommes dévoués à en préserver et restaurer les devenirs les plus démocratiques.

Madame la Ministre, la grève générale des universités du dernier semestre n’a été suspendue qu’aux seules fins de ne pas compromettre l’avenir des étudiants et de préserver nos formations et laboratoires. Non seulement cette suspension ne signifie en aucune façon une approbation de votre politique, mais la série de chantages médiocres auxquels vous vous êtes livrée en mai et juin dernier sur la validation des diplômes a entériné la scission qui règne désormais entre les universités et le ministère de l’enseignement supérieur.

Madame la Ministre, dans tous nos établissements, nous nous employons à rendre caduque chacune des dispositions par lesquelles vous entendez mener votre projet. Après nous être accordés à maintenir les comités de spécialistes pour assurer le recrutement des jeunes collègues, nous mettons tout en œuvre pour empêcher que s’applique la modulation des services telle que vous en avez préconisé l’instauration, nous nous employons à limiter partout les pouvoirs exorbitants que vous avez accordés aux présidents-managers, nous refusons d’appliquer les mesures de flexibilisation de l’emploi prises à l’encontre des BIATOSS, nous refusons de souscrire à l’élaboration des critères supposés partager parmi nous le bon grain et l’ivraie, nous demeurerons solidaires avec les étudiants contre toutes velléités d’établir des sélections d’entrée ou d’augmenter les droits d’inscription.

Madame la Ministre, au-delà de ces points de résistance et des journées de manifestation qui vont marquer la défense du service public de l’enseignement, de la maternelle jusqu’à l’université, il nous a semblé indispensable de témoigner devant l’opinion publique de notre résistance envers votre politique de démantèlement de l’université, de rétablir la vérité sur vos mensonges, de rappeler à chacun que l’université est un bien commun qu’il n’appartient pas à un politique de corrompre. C’est là la raison pour laquelle, nous qui avons tourné pendant mille heures au printemps dernier sur l’ancienne place de Grève, allons à nouveau faire revivre cette Ronde Infinie des Obstinés. Vous pourrez ainsi nous y voir tous les lundis à partir de 18h, et ceci jusqu’au jour où de vraies négociations seront engagées sur le statut des universités.

Notre obstination est totale en raison même des enjeux que nous défendons et qui dépassent de loin toute lecture catégorielle de ce conflit.

Notre obstination est totale car, au-delà des difficultés rencontrées pour combattre votre politique, nous savons que la communauté universitaire y est massivement hostile.

Notre obstination est totale car nous ne sommes en aucune façon disposés à renoncer à la liberté sans laquelle il ne saurait y avoir ni recherches ni créations.

Notre obstination est totale car, à vouloir transformer nos universités en entreprises, vous avez dépassé la limite de ce qui est tolérable.

Source : message reçu des organisateurs le 10 novembre 09h


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Réunion de préparation de la ronde des obstinés

Samedi 17 [octobre] une trentaine de rondeurs et rondeuses  de Paris 8 et d'ailleurs se sont réunis et ont décidé à l'unanimité la reprise d'une Ronde infinie des obstinés sur le parvis de l'Hôtel de Ville. Dans l'état actuel de nos forces, cet infini et cette obstination prendront la forme d'une ronde régulière, chaque lundi de 18h à 20h, devant la mairie de Paris, à partir du 16 novembre, veille de la journée d'action des universités. Comme d'autres propositions (séminaire alternatif de l'EHESS, master en cours sur la ronde-forme de contestation en Danse à P8, et autres), cette ronde est destinée à affirmer haut et fort notre obstination dans la lutte contre la LRU et plus largement pour la défense du service public de l'éducation, de la maternelle à l'université. Ce rendez-vous régulier fera en sorte de rendre notre lutte la plus visible possible. Toujours la même et différente à chaque fois, vous pourrez la nourrir de vos propositions (performances, vrai-faux journal, concerts, lectures etc.) lors d'une prochaine réunion le VENDREDI 6 NOVEMBRE à 18h R/V devant l'Hôtel de Ville/Bistrot Marguerite.

Si vous trouvez insupportable que l'année commence comme s'il ne s'était rien passé...
Si vous ne voulez pas baisser les bras...
Si vous ne voulez pas vous contenter de lever les yeux au ciel...
Faites chauffer les baskets !
Foin de l'immobilité sclérosante,
Pas à pas, tout après tour, restons dans le mouvement !

Source : message reçu le 19 octobre 18h


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Motions et appel de la 13e Coordination Nationale des Universités (Nanterre, 27 octobre 2009)

Communiqué de presse

La Coordination Nationale des Universités, réunie ce mardi 27 octobre 2009 à l’université Paris Ouest Nanterre, et représentant vingt établissements, réaffirme son opposition fondamentale aux réformes portées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et par le Ministère de l’Education Nationale.

Elle dénonce dans ces réformes une mise à sac de la recherche et de l’enseignement, de la Maternelle à l’Université, l’instauration d’une logique managériale et l’imposition de l’idéologie du profit financier. Elle dénonce la dégradation programmée des conditions de travail et de vie des étudiants et des personnels.

Elle appelle la communauté universitaire et éducative, les étudiants et les parents d’élèves à entrer en résistance et à tout mettre en oeuvre pour défendre le service public d’enseignement et de recherche.


Motion n°1

La Coordination Nationale des Universités appelle les UFR à s’approprier la motion suivante, comme cela a déjà été fait dans plusieurs établissements :

Nous refusons la mise en place de masters professionnels d’enseignement et nous ne remonterons aucune maquette les concernant, que ce soit au niveau mention, spécialité ou parcours.

Ce nouveau type de master aurait pour conséquence inéluctable la création d’un immense vivier de « reçus-collés » sans aucune perspective professionnelle crédible, et mettrait en cause, à court terme, l’existence même des concours.

Nous dénonçons des mesures transitoires absurdes. Alors que, l’an dernier, le Ministère a accusé les enseignants de vouloir brader les diplômes en validant automatiquement le semestre, il exige maintenant la validation automatique de tout ou partie du M1, y compris pour les étudiants recalés au concours.

Nous ne collaborerons pas à une réforme aussi chaotique.


Motion n°2

La Coordination Nationale des Universités reprend à son compte les motions de la Coordination Nationale de la Formation des Enseignants (CNFDE) du 24 octobre 2009, en particulier son appel à la mobilisation. Comme la CNFDE, la CNU réaffirme que, de la maternelle à l’université, enseigner est un métier qui s’apprend.

Elle exige le retrait des décrets du 28 juillet 2009 et de la circulaire d’organisation des stages du 27 août 2009, qui conduit à ce que des étudiants deviennent des moyens d’enseignement, assumant des responsabilités qui devraient n’être confiées qu’à des fonctionnaires.

Elle dénonce une réforme qui obéit à une logique de réduction des coûts et de sélection sociale en ne rémunérant plus l’année de formation professionnelle. Elle vise à normaliser le recours à des personnels précaires, en dehors du statut de fonctionnaire d’État.

Elle appelle les personnels des IUFM et des UFR à ne pas participer à la mise en place des stages en responsabilité pour les étudiants préparant les concours de recrutement et à tout mettre en oeuvre pour l’empêcher.

Elle appelle les enseignants, dans les écoles et les établissements du second degré, à ne pas participer à l’accueil, l’encadrement et l’évaluation des étudiants dans le cadre de ces stages.

Elle s’associe à l’inquiétude des parents d’élèves et les appelle à dénoncer la mise en place de ces stages.

Elle réaffirme son attachement au service public d’État d’enseignement et à une voie unique de recrutement et d’embauche, les concours nationaux. La formation, pour toute la profession, premier comme second degré, requiert une coopération étroite entre UFR, IUFM et formateurs de terrain.

Elle réaffirme que la réforme de la formation et du recrutement des enseignants, dite de la « mastérisation », détruit la formation initiale et continue des enseignants et contribue à détruire le service public de l’éducation nationale.

En conséquence, elle appelle les étudiants, stagiaires et collègues et parents d’élèves à se mobiliser dans les écoles, les établissements du second degré, les universités, les IUFM. En particulier, elle appelle à la journée de mobilisation du 17 novembre et à la grève du 24 novembre.


Motion n°3

La Coordination Nationale des Universités exprime son inquiétude devant les pressions croissantes exercées sur la situation administrative et professionnelle de chercheurs et des enseignants-chercheurs sur des critères qui paraissent principalement « managériaux » et de nature à porter atteinte à l’indépendance de la recherche et de l’enseignement supérieur.

La CNU exige l’arrêt immédiat de cette politique, dont par ailleurs la crise de France Telecom a mis en évidence les effets néfastes dans un contexte de privatisation des services publics analogue à celui actuellement infligé à la recherche publique et aux universités.

La Coordination exige :

La liberté pour les chercheurs et les enseignants chercheurs d’exister en tant qu’individus au sein des laboratoires avec leur propre sujet de recherche original.


Motion n°4

La Coordination Nationale des Universités dénonce la privatisation rampante de l’enseignement et de la recherche qui s’opère par le biais :

- des fondations universitaires ou partenariales de droit privé, visant à justifier le désengagement financier de l’Etat et menaçant l’indépendance du service public ;

- des partenariats public/privé, plaçant les établissements sous le joug des entreprises ;

- d’un budget en trompe-l’oeil : la hausse de 1,8 milliard annoncée par Valérie Pécresse pour les universités recouvre, pour l’essentiel, des primes, et des crédits d’impôt reversés au secteur privé ;

La CNU exige des créations massives de postes statutaires et la résorption de la précarité, ainsi que l’arrêt de la politique contraignant les chercheurs du secteur public à travailler pour le secteur privé, pendant que le secteur privé licencie ses propres chercheurs.


Appel et calendrier

La Coordination Nationale des Universités appelle à des mobilisations locales et à des rassemblements régionaux le 17 novembre 2009, en particulier pour assurer le succès de la journée de grève et de manifestation du 24 novembre 2009.

La CNU soutient l’appel de la Ronde Infinie des Obstiné-e-s (à l’initiative de Paris 8) à se retrouver, à partir du 16 novembre, tous les lundis, de 18h à 20h, Place de l’Hôtel de Ville à Paris.

La CNU lance un appel à la CNFDE, au Forum des sociétés savantes, à la Coordination des BIATOSS, à la Coordination des étudiants, à Ecole en Danger et aux différents collectifs défendant le service public d’enseignement, afin de se réunir en symposium contre la réforme de la mastérisation, le samedi 30 janvier 2010 à Paris I ou Paris IV.

La CNU envisage une prochaine réunion, en fonction de l’actualité, le samedi 5 décembre 2009 dans une université parisienne.

Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?ar...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/11896