jeudi 14 janvier 2010 à 19h
Offensives contre la spéculation
Dans le cadre de l'université populaire de Saint-Denis ( Dionyversité )
Thème du cycle : Finances : la débandade ?
https://paris.demosphere.net/rv/10537
ouvert à tous - entrée libre (mode d'emploi)
avec Le collectif LBO et BANKSTER PARADISE
a crise financière aurait du faire tomber le tabou du profit comme moteur idéal de l'économie. Les politiques, en premier lieu les forces dites d'opposition, devraient être en train de danser sur le cadavre des lois du marché, au lieu de quoi, elles sont encore davantage suspendues aux analyses de ces mêmes "experts" qui ont eu tout faux et aux décisions de ces gouvernants qui leur ont scrupuleusement obéi. Des citoyens de tout bord et des membres de la "société civile" sont donc passés à l'action depuis quelques mois et ils sont de plus en plus nombreux.
Dans cette séance, des membres de 2 collectifs viennent nous exposer le pourquoi et le comment de leurs actions contre les financiers.
Le LBO (Leverage Buy Out) est une opération financière spéculative par laquelle une société d’investissement associée à des cadres dirigeants acquiert une entreprise par un emprunt qui sera remboursé par l’entreprise, le plus souvent par liquidation de l’actif dont l’entreprise est propriétaire. Les LBO concernent aujourd’hui plus d’un million de salariés en France, tous types d’activités confondus, travaillant dans des entreprises non cotées sur le marché financier. Recourir au LBO consiste à acquérir une cible pour la revendre à bref délai, et réaliser une plus-value (immobilière, mobilière) évaluée au prix du marché, avec pour corollaire quelques dégâts dans les conditions de travail et dans l'emploi...
Créé à l'origine par des militants de la CGT, le Collectif LBO est une organisation qui milite plus généralement contre la financiarisation de l’économie.
Stop Bankster Paradise est un collectif récent ayant pour objectif de dénoncer les activités des banques françaises dans les paradis fiscaux. Son action actuelle vise l’une des plus grandes banques françaises, BNP PARIBAS, celle-ci étant celle qui a le plus de filiales dans les paradis fiscaux. Il s'agit de toucher un maximum de gens en les invitant à quitter et à boycotter cette banque.
Leur objectif plus large est d’appuyer le travail des ONG et des députés qui tentent d’obtenir plus de transparence et de régulation au niveau fiscal, en multipliant des actions de désobéissance civile qui mettent la pression sur ces établissements financiers.
Cycle de la Dionyversité - université populaire de Saint-Denis
Finances : la débandade ?
Ce cycle est en cours de finition, mais comme son titre provisoire et les conférences programmées l'indiquent, on y parlera du système financier national, international, mondial... au travers de la dépendance qu'il nous inflige depuis des décennies, des quelques secousses qui paraissent l'avoir ébranlé, et des gros dégats sociaux qu'il ne cesse d'engendrer.
Organisateur : troliv
Jeudi 14 Janvier 19h00 - Offensives contre la spéculation
avec Le collectif LBO et BANKSTER PARADISE
PROGRAMMATION EN COURS
Vendredi 22 Janvier 19h00 - Le Système monétaire international : construction et déconstruction
avec Gilbert RICARD
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la nécessité se fait sentir de construire un système monétaire international capable d’assurer une certaine stabilité dans les relations internationales. Cela débouchera sur les accords de Bretton-Woods, signés en juillet 1944. Au sortir de la guerre, les Etats-Unis sont économiquement et militairement dominants, ce sont donc eux qui font prévaloir leur point de vue. Le système de Bretton-Woods est centré sur une seule devise clé, le dollar.
Ce système sera en vigueur, non sans problèmes et sans aménagements, jusqu’au 15 août 1971, date à partir de laquelle on va progressivement abandonner les changes fixes au profit des changes flottants qui seront institutionnalisés par les accords de La Jamaïque de janvier 1976. C’est à partir de cette date que l’on entre dans un "non système monétaire international", dans lequel le dollar continuera, avec des modalités différentes, à dominer les relations économiques internationales.
Le développement de la libéralisation, à partir du début de la décennie 80 a permis de vastes mouvements de capitaux qui se sont mis à circuler rapidement, pour des raisons spéculatives. Toujours à la recherche de profits les plus élevés possibles, les banques n’ont pas hésité à prêter massivement dans des conditions de plus en plus risquées. Elles y étaient d’autant plus incitées qu’elles pensaient pouvoir se couvrir contre les risques qu’elles encouraient, couvertures qui entraînaient des mouvements de capitaux supplémentaires. A cela s’est ajoutée la nécessité de financer le double déficit américain (budgétaire et commercial).
Quelle est alors la place de la finance internationale dans la crise actuelle ? Elément déclencheur ou simple agent de transmission ? Ou l’un et l’autre à la fois ?
Gilbert Ricard, professeur d'économie en prépa de Normale Sup avait assuré 2 conférences au printemps 2009 sur la crise financière. Il revient pour nous donner les bases de compréhension du système monétaire international et de la mondialisation
Jeudi 28 Janvier 19h00 - La mondialisation : coupable ou non-coupable ?
avec Gilbert RICARD
Comment pouvons-nous encore parler d’une hégémonie américaine alors que cette nation est largement dépendante du drainage quotidien d’une partie importante de l’épargne mondiale pour financer ses déficits budgétaire et commercial ? Comment pouvons-nous applaudir à la compétitivité des exportations allemandes alors que 40% de la valeur de ces dernières sont importées des pays de l’Europe centrale et orientale ? Comment pouvons-nous, en France, évoquer le patriotisme économique quand la moitié du capital des sociétés du CAC 40 est sous le contrôle d’institutions étrangères, quand le tiers des salariés de l’industrie française travaillent dans des filiales étrangères ?
Nous sommes, là, en présence de faits concrets de la mondialisation qui régit nos activités quotidiennes, aussi bien sur le plan économique que culturel.
La mondialisation, expression de l’expansion spatiale du capitalisme qui s’étend aujourd’hui sur toute la surface du globe, est bien plus qu’un simple élargissement des échanges internationaux. Sa conséquence essentielle, c’est que les états sont aujourd’hui privés de certains attributs essentiels de leur souveraineté, tels que la gestion de la production, du budget ou de la monnaie. A la place des états ce sont des agents privés multinationaux qui règnent sur l’économie et la finance mondiale et ils le font d’autant plus facilement qu’aucune organisation internationale ne possède (ou ne veut posséder) les pouvoirs de s’opposer à eux.
Quel est alors le "degré de culpabilité" de la mondialisation dans la crise actuelle ? Elément causal ou simple "agent de transmission" d’un espace à l’autre de la sphère mondiale ? Ou l’un et l’autre à la fois ?