thème : éducation
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mercredi 6 janvier 2010 à 17h

Séminaire alternatif de l’EHESS

Politiques des sciences. Qu’est-ce qu’une politique scientifique ? 

Financements sur programme : et les contenus ?

Modérateur Cédric Lomba (CRESPPA, CNRS-Université Paris 8).

Intervenants : Gérard Lenclud (LAS, EHESS-CNRS), « Le rôle de l’ANR dans le financement des recherches en SHS », Alain Trautmann (Institut Cochin, INSERM-CNRS), « Réorganisation radicale des sciences de la vie et de leur financement : signification politique et conséquences prévisibles », Jean-Charles Hourcade (CIRED, EHESS-CNRS) sur des expériences de financements sur programme en économie, Marc Lipinski (Vice-président de la région Ile de France) sur la politique régionale de financement.

Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?ar...


Les politiques des sciences. Séminaire alternatif

1er et 3e mercredis du mois de 17 h à 19 h (amphithéâtre François-Furet, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 4 novembre 2009 au 2 juin 2010

Le séminaire ici proposé se situe dans la suite des mouvements nés dans le monde universitaire français du refus du nouveau dispositif d'enseignement et de recherche mis en œuvre par le gouvernement de M. Sarkozy : « autonomie » des universités, nouveau statut des personnels, mastérisation des concours, transformation du CNRS et des autres EPST en « agences de moyens », nouvelles formes d'« évaluation » inspirées de la gestion des entreprises, etc. Cet ensemble de « réformes » a suscité parmi les universitaires et chercheurs de très vifs débats. Certains le soutiennent activement, d’autres le refusent farouchement et aspirent à d’autres réformes. Le rapport des forces est incertain et l’avenir reste ouvert.

Comme les autres séminaires de notre établissement, celui-ci poursuit des objectifs scientifiques, épistémologiques et pédagogiques : il s'agit de décrire, de comprendre et d'expliquer ce qui est en train d'arriver. Les formes de l’enquête seront pour une part classiques : analyse de documents, observations de type ethnographique, étude des trajectoires et configurations d’acteurs, des argumentaires et des actions, des institutions et des constructions normatives. Mais il s’agira aussi d’une « enquête publique » qui fait appel aux acteurs eux-mêmes et propose un cadre à leur confrontation. La parole sera donc largement donnée aussi bien à ceux qui combattent les « réformes » qu’à ceux qui les approuvent ou s’en accommodent.

Nous ouvrirons aussi le propos à d’autres domaines de la vie sociale où se développent des politiques analogues d’asservissement des biens publics aux logiques de marché.

Si la France sera le premier objet de nos interrogations, nous pratiquerons autant que possible une démarche comparative et d’histoire croisée orientée vers les autres pays européens, mais aussi vers les États-Unis, sans doute la référence la plus mobilisée dans les controverses sur les politiques des sciences, et vers les nouvelles puissances scientifiques en Asie ou les puissances déchues, comme l'ancienne URSS. Il est en effet évident que les changements des dispositifs scientifiques sont parties intégrantes d'un projet global, dont l'expression européenne a été inaugurée par le processus de Bologne et le conseil européen de Lisbonne. Nous étudierons la formation de ce projet et les usages locaux de celui-ci et, plus largement, des références étrangères.

Le séminaire s'interrogera sur l'émergence de nouveaux rapports sociaux dans le monde de la recherche (précarisation de l'emploi, dépendances nouvelles, individuelles ou collectives...), sur les conséquences scientifiques de l'hégémonie annoncée des financements contractuels, sur les nouvelles formes de l'évaluation actuellement imposées mais contestées, sur les conditions de l'innovation et de la découverte scientifiques, sur les marges d'action des personnels scientifiques pour empêcher la mise en place de ce nouveau dispositif d'organisation de la science, ou pour résister en son sein là où il s’est imposé : marges professionnelles (quelle autonomie des chercheurs dans le choix de leurs thèmes et de leurs méthodes ?), civiques (quelles sont les formes actuelles de la demande sociale vis-à-vis des sciences et des sciences sociales en particulier ?) et politiques (quelles actions collectives sont envisageables pour que les acteurs de la science gardent leur mot à dire dans la définition de leur propre activité ?)

Ce séminaire alternatif sera réactif aux évolutions de l’actualité ; lieu d’une veille face aux réformes de la recherche et de l’enseignement, il ne s'interdira par principe d'aborder aucun des problèmes que suscitent aujourd'hui les politiques des sciences. Nous espérons qu'il participera au vaste mouvement qui tend à faire regarder comme inacceptable une « réalité » qu’on nous annonce comme inéluctable et à rendre à nos professions leur dignité, leur autonomie et leur sens du bien public.

Source : http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignem...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/10532