vendredi 27 novembre 2009 à 20h30
Rencontre sur "Chroniques carcérales" de JM Rouillan
https://paris.demosphere.net/rv/10276
Rencontre autour de
- Jean-Marc Rouillan Chroniques carcérales
http://agone.org/elements/chroniquescarcerales - Joëlle Aubron Retour sur l'itinéraire d'une militante
Vendredi 27 novembre - 20h30
Librairie La Brèche, 27 rue Taine, 75012 Paris infos: 01 49 28 52 44, contact@la-breche.com
A travers le livre de Jean-Marc Rouillan, et du film sur Joëlle Aubron, la librairie La Brèche vous propose un retour sur l'engagement des militantes et militants d'Action Directe qui firent le choix de la clandestinité et de la lutte armée il y a trente ans. Jusqu'a son dernier souffle, Joëlle, qui mourra après avoir été libérée pour raison médicale, revendiquera son engagement, avec lucidité, sans jamais le renier. Jean-Marc, aujourd'hui membre du NPA est toujours emprisonne. Devenu « écrivain » malgré lui, il dépeint avec beaucoup d'ironie, beaucoup d'humanité et une grande conscience de classe l'univers carcéral dans lequel il évolue depuis la moitie de sa vie. L'Engagement, jusqu'a ou ? La violence comme reponse politique ? La prison, l'isolement ? Nous vous invitons a venir en débattre autour de ce livre et de ce film que nous projetterons.
- Bibliographie de Jean-Marc Rouillan:
http://blog.agone.org/post/2009/11/24/Livres%2C-articles-et-entretiens-%282005-2010%29 - Retour sur la réincarcération de Jean-Marc Rouillan:
http://blog.agone.org/post/2009/11/24/Retour-sur-les-conditions-de-rupture-d-une-semi-liberte
Source : message reçu le 25 novembre 12h
Jann-Marc Rouillan - Chroniques carcérales
Parution : 18/01/2008
La prison claudique. Sur les coursives, les passants ronchonnent. « Si Sarkozy passe, on est cuits, plus de perm’, plus de condi’, plus rien… » D’exaspération, René se gratte le béret : « Et qu’est-ce que tu veux que ça m’foute, ici on n’a rien ! »
Depuis Napoléon, les réformes du code pénal se sont succédées mais les législateurs n’ont jamais remis en question la peine infamante des réclusionnaires. Pour les braves pépères parlementaires, l’essentiel est de nous maintenir à vie dans la caste des sous-citoyens. Détournez des millions de fonds publics, vous resterez un citoyen respectable, attaquez une banque pour quelques picaillons et vous deviendrez un intouchable. Par n’importe quel moyen, le but est d’éliminer les classes dangereuses du territoire politique. Mais il faudra bien qu’un jour le peuple des prisons réalise lui aussi son juillet 1789 !
Aujourd’hui, les conversations tournent autour du départ de Doudou. À l’étage, sa frêle silhouette s’agite, sans bruit, il prépare ses cartons.
Dix-sept piges passées dans la même cellule, dix-sept piges devant la même machine de l’atelier sans avoir jamais mis les pieds en promenade… Dix-sept piges d’un minutieux assassinat du temps qui passe, où chaque seconde est circonscrite à une particule d’habitude disséquée et répétée à l’infini…
Jann-Marc Rouillan livre ici quatre années de réflexions menées sur son quotidien carcéral, depuis lequel il regarde également le monde du dehors, dit « libre ». Ces chroniques sont initialement parues dans le mensuel de critique sociale CQFD.
Il est incarcéré depuis plus de vingt ans pour ses activités au sein du groupe Action directe, et a été en semi-liberté de décembre 2007 à octobre 2008, période durant laquelle il a travaillé aux éditions Agone.
Il a notamment publié Je hais les matins (Denoël, 2001), Le Roman du Gluck (L’Esprit frappeur, 2003), Le Capital humain (L’Arganier, 2007) et, aux éditions Agone, Lettre à Jules (2004), La Part des loups (2005), De Mémoire 1 & De Mémoire 2 (2007 et 2009) et Paul des épinettes et moi à paraître en janvier 2010.