jeudi 19 novembre 2009 à 20h30
Projection débat "Crise alimentaire mondiale quelles solutions ?"
Film à Utopia Pontoise "La faim des paysans : une ruine programmée"
https://paris.demosphere.net/rv/10166
Ce débat aura lieu le 19 novembre au Royal Utopia à Pontoise, et sera illustré par un film.
Regards croisés entre Jean-Pierre Dacheux, pour ATTAC, et un expert de l’INRA.
2008 aura été marquée par la crise mondiale des prix alimentaires et les « révoltes de la faim ». Les plus touchés sont les paysans du sud. Le mythe de l’agriculture intensive qui "nourrit le Monde" est-il toujours crédible aujourd’hui ? Faut-il cultiver pour l’exportation ? Faut-il défendre une agriculture technologique ?
Le film montre comment la politique actuelle des prix agricoles accroît la faim dans le monde sans pour autant permettre aux paysans des pays riches de tirer leur épingle du jeu.
Pour ATTAC, le mythe néolibéral est à bout de souffle. Il ne peut résoudre les graves crises planétaires qu’il a créées. Des alternatives crédibles existent : elles impliquent le respect du droit de souveraineté alimentaire et une régulation internationale des échanges, basées sur la solidarité et la préservation des ressources naturelles.
Refonder la PAC en faveur d’une agriculture paysanne, écologique et pourvoyeuse d’emplois et d’une alimentation de qualité pour tout le monde : ce n’est pas une utopie, c’est une nécessité, face aux crises alimentaire, écologique et économique.
Source : http://attac95cergy.free.fr/
Source : message reçu le 14 novembre 18h
LA FAIM DES PAYSANS : LES LABOURS DU FUTUR
Clément FONQUERNIE et Piet van STROMBEEK - documentaire France 2006 52mn -
En partenariat avec la ville d’Eragny-sur-Oise et dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale (du 14 au 22 novembre)
PROJECTION UNIQUE JEUDI 19 novembre à 20h30 à PONTOISE
suivie d’un débat : «Crise alimentaire mondiale, quelles solutions ?»
Regards croisés entre Jean-Pierre Dacheux, pour ATTAC, et un expert de l’INRA.
Un milliard trois cent trente millions : c’est le nombre d’agriculteurs qu’on compte aujourd’hui dans le monde. Avec leur famille, ils représentent la moitié de l’humanité. Pourtant, huit cents millions d’entre eux ne mangent pas à leur faim, en particulier dans les pays du Sud. Au Nord, la situation n’est guère plus brillante. Sans les aides accordées par les gouvernements, la grande majorité des agriculteurs aurait disparu. Et d’ailleurs la dérégulation actuelle du marché, la fin des quotas, prouvent que nos agriculteurs longtemps surprotégés ne sont pas à l’abri du grand plongeon dans la misère que vivent au quotidien leurs collègues d’Afrique, des confins de l’Europe orientale ou de l’Asie centrale. Il y a quelques années, le suicide d’un agriculteur coréen lors du sommet de l’OMC à Cancun en 2003 avait été le signal emblématique d’un tel effondrement.
Aujourd’hui 2% des agriculteurs de la planète fournissent la moitié de la production agricole mondiale. Cette concentration a pour corollaire un usage croissant d’engrais et de pesticides et pour conséquence la marginalisation de centaines de millions de petits paysans, écrasés par cette course à la productivité.
Or en 2050, il y aura 9 milliards d’êtres humains à nourrir. Sera-t-il possible d’y parvenir si on condamne des millions de producteurs à disparaître et surtout si on détruit l’équilibre des écosystèmes. En cédant à l’obsession de produire plus, ne risque-t-on pas au contraire d’aggraver la crise que de nombreux spécialistes prédisent ?
Les réalisateurs Clément Fonquernie et Bruno Portier ont intelligemment croisé les regards de paysans burkinabés et de céréaliers français et américains. Au Burkina, après une politique volontariste menée par le regretté président Thomas Sankara assassiné trop tôt, les grands programmes de développement agricole ont été abandonnés pour mieux enrichir les poches du nouveau gouvernement corrompu. Et les paysans burkinabés se retrouvent désormais seuls face à une absence totale de moyens, à la désertification mais surtout une injuste concurrence du riz asiatique de moindre qualité mais au prix imbattable, paradoxalement importé pour enrayer la spirale des crises alimentaires, mais qui contribue à ruiner les paysans locaux. Le céréalier américain interviewé est très clair, il s’intéresse peu aux modes de production ( y compris passer du blé moins rentable au soja ou maïs OGM ) du moment que ceux-ci lui rapportent de l’argent, offrant ainsi le portrait d’un agriculteur le nez dans sa compta, totalement déconnecté de la terre qui le nourrit. Quant au céréalier français entre les deux extrêmes, il reconnaît sa totale dépendance au lobby agrolimentaire qui achète à des prix ridiculement bas sa production, pour satisfaire les besoins en bénéfices de ses actionnaires, et ne doit sa survie qu’aux subventions hexagonales ou européennes, subventions qui contribueront de leur côté à ruiner les agriculteurs du Sud. Alors où est la solution ? Peut-être dans la redéfinition totale d’un métier qui doit revenir aux sources.