dimanche 8 novembre 2009 à 16h45
Projection débat
"Walter, Retour en Résistance"
https://paris.demosphere.net/rv/10067
Suite à la projection du documentaire de Gilles Perret
Venez rencontrer et poser vos quesitions à Raymond Aubrac, qui réagira sur le film et nous racontera son expérience.
"WALTER, RETOUR EN RÉSISTANCE" est un portrait sensible et éclairant de Walter Bassan, ancien résistant communiste, héros discret et rescapé des camps dont la colère s'est réveillée quand il a vu notre président et son gouvernement saboter sans vergogne tous les acquis que lui et ses camarades de droite comme de gauche du Conseil National de la Résistance avaient conquis : Sécurité Sociale, retraites par répartition, contrôle par l'état des secteurs vitaux (énergie, transports, courrier), liberté de la presse... Et ce alors que Sarkozy récupère les symboles de la Résistance : présence annuelle à l'emblématique Plateau des Glières (à la façon Roche de Solutré mitterrandienne), valorisation du poème de Guy Môquet, etc.
Walter et ses camarades, John Berger et Stéphane Hessel, nous donnent une vision de leur engagement qu'il est nécessaire de transmettre si nous ne voulons pas que leurs combats tombent dans le domaine historique du formol!
Sortie en salle le 4 novembre: la liste des salles sur
www.walterretourenresistance.com
Source : message reçu le 5 novembre 10h
Le Film:
WALTER, retour en résistance
Gilles PERRET - documentaire France 2009 1h24mn - avec Walter Bassan, Constant Paisant, John Berger, Stéphane Hessel...
Peuple de gauche, réjouis-toi ! Plus besoin de primaires ! On a trouvé le candidat idéal… Il a certes 82 ans, mais trêve de jeunisme, surtout si c’est Manuel Valls qui l’incarne… Notre candidat s’appelle Walter Bassan, c’est un ancien résistant communiste qui vit paisiblement dans une petite vallée savoyarde, et qui accomplit depuis toujours auprès des jeunes générations son travail de transmission de la mémoire en accompagnant régulièrement des lycéens à Dachau où il fut déporté.
Il se trouve que le voisin de Walter s’appelle Gilles Perret, cinéaste de son état (il nous avait beaucoup fait rire et réfléchir avec Ma Mondialisation, portrait édifiant d’un petit chef d’entreprise de la vallée de l’Arve, qui délocalisait en toute bonne conscience). Et Gilles depuis son enfance est fan de Walter et il a toujours voulu lui consacrer un film.
Cela aurait pu être un énième portrait tendre et touchant d’un vieux résistant qui n’a rien perdu de ses convictions… Mais (mal)heureusement Sarkozy s’en est mêlé en récupérant les grands symboles de la Résistance pour sa communication, imposant dans les écoles la lecture de la lettre du jeune communiste Guy Moquet, qui doit toujours s’en retourner dans sa tombe, faisant du Plateau savoyard des Glières, haut lieu de la Résistance, sa Roche de Solutré. Et là, la moutarde est quelque peu montée au nez de Walter et de quelques uns de ses glorieux camarades : Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de De Gaulle, co-rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Raymond Aubrac qu’on ne présente plus, ou le romancier anglais savoyard d’adoption John Berger. Colère et indignation, cette même indignation qui poussa Walter à risquer sa vie en combattant le nazisme alors qu’il avait à peine 17 ans. Et tous se sont dit qu’il était urgent de répondre dignement à Sarkozy et à ses alliés locaux (entre autres l’inénarrable Bernard Accoyer, shérif alpin mais aussi président de l’Assemblée Nationale) en organisant entre autres un rassemblement citoyen sur le Plateau des Glières, où près de 4000 personnes réaffirmèrent leur attachement au Programme du Conseil National de la Résistance.
Ce programme, cosigné par toutes les composantes de la Résistance, des gaullistes au communistes, préconisait entre autres la nationalisation de tous les secteurs vitaux de la nation (énergie, transports, poste etc…), instaurait la sécurité sociale et la retraite par répartition et exigeait que les grands médias échappent au contrôle des puissances de l’argent. Un programme que sabotent consciencieusement Sarkozy et son gouvernement tout en se prévalant de son aura, profitant de l’inculture historique des journalistes et de la classe politique, un programme qui pourrait servir de base à un vrai rassemblement des gauches antilibérales.
Walter, retour en résistance est donc le portrait bouleversant d’un homme droit, réservé et digne comme on en voit si peu, un film qui regorge aussi de moments drôles (on vous laisse découvrir la séquence où Sarkozy se couvre de ridicule en pleine cérémonie d’hommage aux morts de la Résistance, ou encore celle où Accoyer dévoile sa face de roquet hargneux contre le réalisateur) et de moments infiniment touchants comme celui où Stéphane Hessel rencontre une fillette kosovar (vous savez, de celles que le félon Eric Besson aime bien faire mettre en centre de rétention). En cela Walter, retour en résistance sonne non seulement comme un remarquable travail de mémoire mais aussi, c’est Raymond Aubrac qui le rappelle justement, comme « un élan d’optimisme » pour des jeunes générations dont les envies de résistance ne demandent qu’à être réveillées.
Déjà en 2004, une dizaine d’anciens résistants (dont Aubrac et Hessel) avaient lancé un appel aux jeunes générations « pour résister et créer » et ce dans la totale indifférence des médias et du grand public. Nous espérons, et nous ferons tout ce qu’il faut pour, que ce film contribuera à sonner le réveil citoyen.