mardi 7 avril 2009 à 15h
https://paris.demosphere.net/rv/8132
Attention: un rendez-vous erroné (à Trocadero) a circulé.
Le rassemblement est organisé par Ibuka et le rendez-vous est bien au "mur de la paix" (à 1km environ de Trocadero).
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/8132
Source : message reçu de Survie le 4 avril 17h
15e anniversaire du génocide des tutsis au Rwanda
Trois événements à Paris le 7 avril:
- 13h : Venez participer au Joyeux 15eme impuniversaire des partenaires français du génocide de 1994 (Beaubourg)
- 15h : Rassemblement public (devant le Mur pour la Paix)
- 18h30 : Veillée du souvenir : témoignages, prières, offrandes, chants (siège Medecins du Monde)
Thème du rassemblement et de la veillée :
L'oubli : nouvel abandon et un encouragement à d'autres catastrophes
Entre avril et juillet 1994, devant les caméras du monde entier et en présence de la communauté internationale, au Rwanda, plus d'un million de civils ont été massacrés dans leurs maisons, dans les églises, dans les enceintes des bâtiments administratifs, dans les marais, sur les barrières placées au travers des chemins, pour le seul fait qu'ils étaient Tutsi ou d'avoir refusé l'idéologie génocidaire. Parce qu'ils ne sentaient pas concernés, un grand nombre de voisins Hutu ont préféré regarder ailleurs ou fermer leurs portes à ceux qui cherchaient refuge auprès d'eux. D'autres ont participé à la chasse à l'homme, aux pillages et aux tueries. Les étrangers, y compris les missionnaires, religieux et religieuses qui vivaient depuis longtemps au milieu des populations, ont été exfiltrés de toutes les régions, rassemblés à Kigali, conduits sous escorte des militaires des Nations Unies à l'aéroport pour être évacués vers leurs pays d'origine à bord d'avions spécialement affrétés. Ils ne voulaient pas être témoins de ce carnage africain.
Quinze ans, c'est bien peu, car les faits sont encore frais en nos mémoires, mais c'est aussi déjà trop long, pour celles et ceux qui ont été privés de la présence et de l'amour des leurs et qui attendent la justice, la vérité et la réparation.
Aujourd'hui, certains continuent de détourner le regard et de nier ce que prouvent silencieusement les crânes et autres ossements dispersés ça et là dans le pays ou exposés dans les églises et certains bâtiments publics, en utilisant les mots qui ont nourri la haine et rythmé les tueries. En tant qu'association dont l'objet est la préservation de la mémoire, la justice et le soutien aux rescapés, Ibuka met en garde contre l'oubli, car oublier c'est disparaître et vous invite à participer à la 15ème commémoration du génocide qu'elle organise le 7 avril prochain. Parce que commémorer, c'est redonner leur humanité à ceux qui ont été déshumanisés. C'est aussi un acte de résistance contre une légitimation du crime qui en annonce d'autres.
15e anniversaire du génocide des tutsis au Rwanda
Rassemblement au mur de la paix - 7 avril 15h
7 avril - Cérémonie du souvenir de 19h à 23h, 62 rue Marcadet, 18e.
Communiqué MRAP
RWANDA 1994-2009 : 15 ans, 100 jours, 1 000 000 de morts le refus de l'oubli - le devoir de justice
Il y a 15 ans, le 7 avril 1994, débutait au Rwanda le génocide des Tutsis. En 100 jours, un million de personnes, hommes, femmes, enfants, étaient massacrés, pour être nés Tutsis ou pour s'être opposés à cette extermination.
Ce génocide a été accompli par les ex-Forces Armées Rwandaises (FAR) et les milices dites " Interahamwe ". Le pouvoir rwandais a reçu de manière continue et appuyée le soutien du gouvernement français, tant au plan politique, militaire que financier, avant, pendant et après le génocide.
Des tueries à répétition, considérées comme des "répétitions générales" s'étaient déjà déroulées de 1990 à 1993. Deux mois avant le début du génocide le journal " la Médaille Nyiramacibiri " avait écrit " la race tutsi pourrait être éliminée ". Dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, Radio " Mille Collines " multipliait les appels au massacre " il reste de la place dans les tombes, qui va nous aider à les remplir ? ". L'extermination avait bel et bien était programmée de longue date.
Le premier accord de coopération militaire entre les Présidents Valéry Giscard d'Estaing et Juvénal Habyarimana, datant de juillet 1975, est bien antérieur au génocide. Les militaires de l'opération Noroît, censés assurer une protection des ressortissants français et étrangers ont participé à des opérations d'identification de civils qui devaient présenter une carte d'identité sur laquelle figurait la mention "Hutu" ou "Tutsi". Dès le début du génocide, la France a voté au Conseil de sécurité en faveur du retrait des casques bleus destinés à protéger les civils rwandais et a continué secrètement de fournir des armes au gouvernement génocidaire. Enfin, une fois le génocide accompli, l'opération "Turquoise" avait pour objectif, derrière une mission d'assistance humanitaire, de bloquer l'avancée des combattants du FPR et d'organiser la fuite des génocidaires.
En ce quinzième anniversaire, le MRAP considère qu'il y va de notre conscience morale de refuser l'oubli de cette tragédie mais également que la vérité soit faite sur toutes les responsabilités. En effet, malgré les travaux de la Mission d'information parlementaire de 1998, de nombreuses zones d'ombre demeurent. Il est également de notre devoir de réclamer le devoir de justice, qui doit permettre de juger ceux qui ont commis ce crime imprescriptible mais aussi ceux qui ont aidé à le commettre. Cela est vital pour l'avenir du Rwanda: n'oublions pas qu'au Rwanda, les survivants doivent cohabiter avec les assassins.
Parce que le besoin de justice concerne tous les peuples sans distinction, le MRAP réitère sa demande à l'Assemblée Nationale d'inclure dans la loi de 1972 la pénalisation du négationnisme portant sur le génocide rwandais comme elle l'a fait pour le génocide arménien.
Le MRAP s'associe à la commémoration de ce génocide organisée le 7 avril par l'association Ibuka, "Souviens toi" ainsi qu'au Colloque organisé par Survie le 8 avril 2009 à l'Assemblée nationale.
Paris, le 3 avril 2009
Source : communiqué MRAP, reçu le 3 avril 11h